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2.83/5
The Peter Pan Formula
les avis de Cinemasie
3 critiques: 3.58/5
vos avis
7 critiques: 1.96/5
Formule inédite
C'est quoi l'intérêt d'un premier film? De découvrir s'il y a une personnalité derrière. Et celle qui a imaginé un film comme celui-ci a une sacré trempe. Le film part dans tous les sens tellement sa furie est intense. C'est un peu brouillon mais les éclairs d'inspiration que l'on déniche sont vraiment beaux. The Peter Pan Formula semble lutter contre la tentation permanente de l'autodestruction (tellement sa famille est déprimante) par un humour ravageur (tellement cette situation est énorme). Ce héros complètement frappé est animé d'un état d'esprit très coréen délicieusement contradictoire, tout en extrèmes irréconciliables, qui se résume dans cette scène absurde : un nageur professionnel veut à tout prix se suicider en se noyant. Dans la même scène s'ajoutent encore deux symboles hyper romantiques, la déclaration d'amour enflammée dessinée sur le sable (Aline, pour qu'elle revienne...) et un phare inatteignable (celui ou luit l'impossible lueur d'espoir sûrement), allons-y franco, nous dit le film, à quelques minutes de la fin on va pas mollir et il fait tout passer dans un bel élan. Si on se laisse porter aussi loin, c'est aussi parce que les acteurs accrochent le regard. Cela fait du bien cette voisine pas très belle, godiche et frustrée, un des meilleurs personnages féminins du cinéma coréen récent, comme issue du bon cinéma indé américain. Ce gars aux idées bien noires ira peut être bientôt rejoindre les grands dépressifs du cinéma coréen, Park Chan-wook et Lee Chang-dong, espérons que son monde se clarifie un peu tout en restant aussi agité.
Un sens à ma vie
Des personnages durs, marqués par la vie et pas très bavards, des situations inextricables, des enchaînements de moments de vie abruptes vers une destinée incertaine… C’est du pur Kim Ki-Duk que l’on retrouve dans ce premier film de Cho Chang-Ho : pas étonnant, ce dernier a déjà travaillé avec lui sur Bad Guy. Le choix du modèle aurait pu être pire ! Abstraction faite de cela, The Peter Pan Formula est un film très attachant sur la recherche du sens de la vie quand on a perdu ses repères (familiaux notamment), et la difficulté de devenir adulte parmi des adultes qui n’assument pas toujours leur rôle et leurs responsabilités, porté par l’interprétation toute en finesse de l’excellent Ohn Ju-Wan. Le Prix du Jury au festival de Deauville était mérité.
Un peu long mais intéressant
Plutôt déçu au sortir de cette séance. Idée très intéressante à la base : la mère d'un jeune garçon tente le suicide, et celui ci se retrouver alors seul tout l'été, et doit s'occuper non seulement de ses cours et de son club de natation, mais également des frais et dettes que sa mère à laissé derrière elle. Le sujet est traité plutôt intelligente, mais malheureusement bien trop long ; la fin s'étale, et même la chute est bizarre ; à mon goût plutôt inutile et gâchant le film.
Le plus important à noter ici est la perte de volonté du garçon qui laisse tout tomber. Il est manifestement déboussolé et perd ses repères face à sa vie. Abandonnant d'un coté ses effort dans les cours d'été et de l'autre le club de natation alors qu'il est l'élément moteur, il voit ses amis se lier autour de lui pour lui faire remonter la pente et l'aider psychologiquement en l'incitant à reprendre la natation, sport dans lequel il pourrait s'épanouir.
On peut féliciter le très bon jeu du jeune acteur, à l'écran dans presque toutes les scènes. La longueur et la fin cassant le film, on peut quand même apprécier l'intérêt général du tout.
01 novembre 2005
par
Elise
Bizarrement intéressant...
Vu au festival de Deauville 2006.
Il y a du bon dans ce film, malgré tout ce que l'on peut dire. L'histoire est certes bancale par moment, mais ell s'enchaîne globalement plutôt bien en fin de compte. Le travail du réalisateur, CHO Chang-Ho ( assistant de KIM Ki-Duk dans "Bad Guy"), m'a bien plu pour un premier film, je serai surement au RDV pour son prochain.
mwuahah le film en mousse !
Je confesse volontiers que les histoires de fils qui prend soin de sa mère à l'hôpital ça me lourde proprement. Et je reconnais aussi que
The Peter Pan Formula sort un peu de ce cadre de mélodrame bas de gamme, et sa propension à partir dans toutes sortes de direction est sans doute son point fort.
Mais pour en faire quoi, je vous le demande.
On ne saurait dire si on a affaire à un drame festivalier propre sur lui ou à un film d'auteur qui se la joue provoc' - voire même à un truc commercial qui s'ignore - tant le film prend des poses à tord et à travers, se nourrissant de tous les formatages et de tous les gimmicks possibles et imaginables. Résultat, et ça n'étonne personne,
The Peter Pan Formula sonne incroyablement toc, regorge de métaphores lourdingues et se révèle incapable de faire exister ses personnages et ses situations au delà de l'effet voulu cinématographique qu'ils sont sensés produire, complétement à coté de la plaque le plus souvent.
Sinon, en vrac, l'acteur principal est une tanche, la gamine est plutôt mimi et la fin est un modèle de fin foireuse qui essaye de se la jouer arty.
The new marketing Formula ?
D'un ancien assistant de KIM ki-duk provient ce premier long métrage louchant fortement du côté de l'illustre réalisateur précité.
Mélodrame forcément touchant en vue de la quantité de malheurs s'abattant sur le jeune héros déboussolé, il se dégage pourtant une espèce de désagréable impression d'un spectacle préformaté. Les éléments provocateurs à l'instar des films de ki-duk côtoient les ingrédients mélodramatiques d'un autre "chouchou" des Festivals de l'année dernière, "Marathon"; tout semble mesuré au millimètre pour donner l'impression de se retrouver face à un formidable premier film, apogée de l'actuel renouveau de jeunes talents; mais en même temps, trop de scènes donnent l'impression d'un déjà-vu et d'un savant assemblage de ces dites scènes en un ensemble trop lisse.
Abstraction faite de ce sentiment, le touchant mélodrame est plutôt bancal dans son ensemble. Plutôt intéressant, quand il décrit les rares moments intimistes entre le jeune homme et sa mère, l'intrigue dérape dans une surenchère d'invraisemblances dès qu'il sort de cet étroit cadre. Les braquages sonnent totalement faux; la relation avec l'enseignante ne sont pas du tout abouties; pire, toute la cellule familiale voisine n'est absolument pas vraisemblable et n'apporte rien au propos du film.
Car, le pitch de départ du tortueux éveil de l'adolescent à sa propre sexualité semblait forcément attrayant sur le papier; d'autant plus que certaines scènes métaphoriques (le phare; le début dans l'eau rappelant le ventre protecteur de la mère; l'abandon de l'environnement aqueux et l'exposition "à la vie"; la volonté de retourner à l'intérieur du corps maternel…) sont très réussies. L'apogée entre cet éveil à la sexualité et la re-découverte du corps maternel trouve indéniablement son apogée dans cette unique scène du "lavage" du corps "comateux" de la mère. D'une force extraordinaire, le film concourt – et ne se résume finalement que - à cette seule scène.
Encourageant de voir, que la Corée accouche toujours de jeunes premiers ayant la volonté de promouvoir un cinéma plus intimiste que les seuls superproductions locales; effrayant de penser que cette voie puisse également accoucher d'œuvres commerciales…