Un film épique qui apporte un vent de fraicheur au cinéma de Chang Cheh! 
"If you leave me, I'll go crazy
If you leave me, I'll go crazy
'Cause I love you, I love you
Oh I love you too much"
Voilà ce que Ti Lung qui incarne le pirate Chang Pao Chai au grand coeur pourrait chanter à son bon vieux bâteau. Car s'il est réputé pour écumer les mers, nous n'aurons que peu l'occasion de nous en rendre compte durant le métrage. En effet, passé la scène d'introduction, l'ensemble du récit se déroule sur terre.
L'abordage qui précède, manquant un peu d'énergie dans la chorégraphie, reste sympathique. On sent cependant que les films de pirates ne sont pas l'apanage de Hong Kong, car Chang paraît moins fougueux que notre Surcouf lorsqu'il se balance de corde en corde.
If you quit me, I'll go crazy
If you forget me, I'll go crazy
'Cause I love you, I love you
Oh I love you too much
Arrivée sur terre, et là commence le mal de terre des pirates, mal de terre qui nous permet d'admirer les magnifiques paysages naturels. il est rare de voir un kung fu se dérouler au bord de la mer, et c'est un changement qui apporte un intérêt non négligeable. L'ambiance générale s'en trouve largement différente des wu xia et kung fu de l'époque.
You got to live for yourself
Yourself and nobody else
You got to live for yourself
Yourself and nobody else
Ce refrain, adage du pirate tel qu'on le connaît, ne plait pas à Ti Lung, et on assiste aux esploits d'un robin des bois en herbe. La technique n'est pas rodée, mais les intentions sont là. Comme tout Chang Cheh qui se respecte, on a droit aux thèmes de la trahison, la jalousie et l'amitié indéfectible. Ti Lung est éclatant de charisme dans son rôle et porte le film sur ses épaules. David Chiang n'apparaît que dans la seconde moitié du récit, et il faut avouer que quand il est là, ça claque moins que quand Ti Lung est aux commandes.
L'alchimie entre les deux acteurs est cependant parfaitement exploitée dans un final que John Woo doit beaucoup aimer et qu'il a dû visionner plusieurs fois avant le tournagde de "the killer".
Le rock, c'est une question d'ambiance avant d'être une série d'accord destinés à épater la galerie. "The pirate" c'est le rock du kung fu. une ambiance particulière, mais peu d'accords fous. Les combats sont en effet plutôt rares finalement, les deux gros morceaux étant l'intro et le climax qui précède le duel final entre nos deux stars.
Le duo Tang Chia/Liu Chia Liang a composé plus percutant, mais l'énergie déployée dans le climax est enthousiasmante, et le duel final provoque une sourire incontrôlable tant la complicité entre les deux hommes est visibles.
Coréalisation réussie par ailleurs, malgré quelques zooms approximatifs, les cadrages sont plutôt élégants, et le jeu des regards très bien trouvé.
Voilà une mélodie qui ne plaira peut être pas à tout le monde, mais il faut avouer qu'on a là un film atypique qui se voit avec un très grand plaisir, et puis on a aussi conspué le rock, alors il faut l'entendre pour la croire!
