Plastic Beauty
Nelson Yu est un directeur de la photographie ad-mi-ra-ble. Son récent travail sur le magistral "24 City" de son réalisateur attitré Jia Zhang-ke en a une nouvelle preuve éclatante.
C'est que Yu n'et pas, c'est un réalisateur digne de son nom. Depuis son premier, le chaintissme "Neon Goddesses", en passant par "Love will tear us apart" jusque son prétentieux "All tomorrow's parties", ces films n'ont finalement été qu'une longue succession d'images glacées sans aucune implication personnelle. Une récurrente dans le travail de directeur de la photo passés réalisateurs.
"Plastic City" ne déroge pas à la règle de ses tares habituelles. Malgré un casting 4 étoiles (Anthony Wong et Joe Odagiri déracinés de leurs pays hongkongais et japonais respectifs pour s'implanter au fin fond des slums de sao Polo !!!), le résultat est loin d'être à la hauteur des attentes et ce malgré une longue séance de rattrapage et de remontage après la première douche froide au dernier Festival de Vénise.
Car il faut quand même savoir, que le film n'évait pas du tout, mais alors pas du tout été prêt pour sa présentation au Festival…et il s'en est fait huer en conséquence.
Plus de cinq mois après sa première présentation houleuse, les producteurs de chez Celluloid Dreams ont donc tenté une nouvelle projection timide au dernier Marché du Film de Berlin. Las, le film n'est toujours pas mieux foutu, souffrant toujours d'un doublage plus qu'approximatif de ses acteurs principaux en portugais, alignant des scènes d'une beauté plastique irréprochable, mais dénuée de toute âme jusque dans le portrait de cet incroyable affrontement mal foutu sur fond vert en haut d'un monument brésilien entre gangs rivaux, qui semblerait presque comme une version parodique de "300" pour pauvres.
Comem si cela ne suffisait pas, Yu prolonge artificiellement une fin pourtant toute programmée en ajoutant une dernière scène censée se passer dans la forêt tropicale à la frontière avec le Brésil, où fils et père spirituel se retrouvent face à un tigre blanc. Dans un même genre, on a déjà eu la mythologique fin d'Aptichatpong Weersathakul dans son "Tropcial Malady" 1000 fois plus parlant et réfléchi.
Désolé, Yu, à chacun son métier et la photo, il n'y a franchement rien de mieux pour toi !!!