La maison du mâle
Nayato Fio NUALA (aka, Ian Jacobs, Pingkan Utari et Ciska Dopper) utilise une nouvelle fois son nom d'emprunt généralement associé à ses productions horrifiques Koya Pagayo pour signer son dixième film de l'année et second incluant le nom de "Pocong" (avec "Pocong Jumat Kliwon") et également signé de son fièle scéanriste Ery Sofid…
Scénariste, qui ferait mieux de passer un peu plus de temps penché sur sa page blanche…car "Pocong Rumah Angker" est tout sauf abouti. A commencer par les trois amis tête-à-claques, qui ont la drôle d'idée d'ouvrir le film en allant filmer la sordide scène de crime à l'intérieur d'une maison abandonnée. Heureusement, qu'il y a de nouveau l'incroyable savoir-faire de Nayato pour insuffler un semblant d'ambiance dans cette séquence attendue, avec des magnifiques projecteurs éclairant habilement un décor, qui servira encore à des nombreuses reprises en cours du film…bref, l'une de nos tête-à-claques trouve…un parapluie…qui attire la colère d'un "pocong", qui viendra hanter les jours et les nuits de la tête-à-claques n° 1, Zaki. Soit un bon tiers du film en présence d'un Zaki, qui ressent quelque chose, a peur , lâche des blagues pas drôles, voit une apparition, crie, retrouve les autres têtes-à-claques, tremble, se ridiculise avant de se retrouver à nouveau seul et recommencer le schéma ad vitam nauseum. D'autres têtes-à-claques auront les mêmes visions, sans toutefois lâcher les mêmes blagues pas drôles, avant qu'ils ne pensent à RETOURNER sur els lieux et de résoudre l'origine de leurs hallucinations. OUI, la fin est totalement précipitée comme dans 99 % des autres productions indonésiennes de même genre, puisque seuls comptent finalement que les scènes de frousse et de comédie pour divertir le jeune public apparemment insatiable dans les productions fauchées de ce genre auxquelles ils réservent plusieurs triomphes par an depuis bientôt une bonne décennie. PIRE: le film s'arrête quasiment en plein milieu d'une séquence, réservant une laaarge possibilité à ses producteurs opportunistes d'embrayer rapidement par des séquelles. POURQUOI ? sachant que trois quarts des films sortis au cours de la dernière décennie se ressemblent à s'y méprendre à celui-ci et qu'il suffit finalement de changer (légèrement) casting et blagues pour nous resservir la même purée sous un titre légèrement (faut garder "Pocong" dans le titre, c'est au moins aussi vendeur que "Psycho" dans les romans pulp à l'époque américaine) différent.
PS: Voyez également "Pocong jumat kliwon", réalisé par le même tandem Ery Sofid / Nayato et sorti à deux mois d'intervalle dans les cinés indonésiens pour avoir une copie calque de l'un et de l'autre film avec deux mêmes groupes d'amis, pénétrant tous les deux dans une même bâtisse, mais l'un trouvant un parapluie, l'autre une perruque (sic), dont les jeunes seront hantés, éclairciront le mystère et dont les films s'arrêtent EXACTEMENT sur un même dernier rebondissement et vous saurez comment l'actuel cinéma d'horreur indonésien piétine terriblement et porte même atteinte au bon-valoir du public, terriblement lassé – et même fâché – de se faire par des films toujours pareils.