Dans l'oeil du cyclope
Difficile de juger l'Art, surtout sorti de son contexte (le film était initialement projeté par trois projecteurs au festival de Yamagata).
Après une première période d'inactivité suite à ses essais inclassables et jugés invendables par les producteurs, Matsumoto a su revenir à l'expérimental suite au succès de son précédent (et plus classique) "Mothers".
Profondément marqué par les années 1960 – qu'il juge la période historique la plus importante du XXe siècle avec les années 1920 – Matsumoto propose un montage dadaïste de faits typiques de l'époque. Ecran divisé en deux (avec – parfois – une superposition d'une troisième image sur les deux autres), l'un comme l'autre côté proposent indépendamment une série de danses endiablées, peintures, tokyoïtes pris dans leur quotidien, foetus irradiés, forces de l'ordre intervenant dans le cadre de manifestations, des femmes nues, etc, etc. Intervient à eux reprises l'injonction "Stop Winter Cold" et autres écriteaux japonais.
Poème visuel, expression libre de ses plus profondes pensées et impressions de son époque, "For the damaged…" est l'un des derniers magnifiques témoignages d'une époque libre avant l'intrusion des codes figés télévisuels.