Vivre et mourir. Le cycle de la vie selon Kim Ki-Duk.
Le cycle de la vie selon Ki-Duk aussi simple et beau soit-il. Le cinéma apporte parfois de bien belles choses, comme cette fabuleuse carte postale apportée par le vent et qui atterrit juste ici, devant nous, en état de parfaite zenitude. Printemps, été, automne, hiver...et printemps est une oeuvre travaillée, simple et pourtant pleine d'intelligence, évoquant par l'intermédiaire de pancartes le temps qui passe, les saisons qui défilent, et les comportements qui changent.
Au printemps, le vieux moine suit pas à pas l'évolution de son disciple qui enchaîne gaffes sur gaffes. Des gaffes prétextes à des situations d'une étonnante beauté et porteuses de messages très bouddhistes dans leur construction. Par exemple lorsque le disciple s'amuse avec les animaux en leur attachant des petits cailloux, il ne se doute pas qu'ils souffrent malgré le côté "amusant" de l'expérience. C'est pourquoi le vieux moine lui infligera le même "supplice" en guise de leçon. En été, le disciple a bien grandit et va se lier d'amitié avec une jeune malade, jusqu'à découvrir la sexualité avec cette dernière, théâtre de situations aussi rigolotes que maladroites. Un des meilleurs "segments" du métrage. L'été est plus grave. L'hiver, beaucoup plus onirique. Des séquences d'une dureté formidable, mises en scène avec un grand sens de l'étrangeté pour qu'elles paraissent plus "belles". Juste quelques images, de la retenue avec une intéressante utilisation du hors champ et quelques notes de musique pour accompagner l'ensemble. La simplicité est le maître mot de Kim Ki-Duk, qui s'adjuge d'une étonnante participation pour le segment hivernal. Un segment finalement douloureux, avec le dépassement de soi et une véritable remise en question aussi physique que mentale pour un disciple ayant traversé toutes les barrières de la raison. La passion et la mort.
Printemps, été, automne, hiver...et printemps est donc à découvrir pour son aspect dépaysant, calme et emprunt de sincérité, retraçant avec brio le cycle de la vie, de l'enfance à l'adolescence jusqu'à la vieillesse et à la sagesse. On pourra toujours pester sur l'absence de rythme et le manque de consistance (difficile d'éviter cette donne au vu du script), mais Ki-Duk a su renouveler son style et mettre de côté sa rage évocatrice d'une Corée bancale, pour s'attarder d'avantage sur les choses simples de la vie tout en apportant un nouveau souffle au film zen. Beau, triste et parfois étonnant de justesse, Printemps, été, automne, hiver...et printemps est un chef d'oeuvre.
Maturité ennuyeuse
Ce Kim Ki Duk qui sortira bientot en France permet de revenir sur un des gros clichés critiques de ces derniers mois, celui de "film de la maturité", ce Saint Graal de la cinéphilie d'auteur qui sanctifierait une bonne fois pour toutes les cinéastes devenus "adultes" et "assagis" en jetant par dessus bord certains effets de signature chéris de leurs fans les empechant d'évoluer artistiquement. C'est ainsi que Big Fish, le dernier Burton monumentalement surchargé de bons sentiments, s'est retrouvé proclamé par la critique "Burton de la maturité". Mais en quoi cet assagissement devrait-il etre un passage obligé pour les cinéastes de plus de 40 ans? Faut-il vouer aux gémonies un Imamura de plus en plus porté sur le cul avec les années ou un Fukasaku qui réalise juste avant de mourir un Battle Royale explosif qui donne à une partie de ses admirateurs des airs de vrais papys -à coté le Burton cité plus haut fait d'ailleurs figure de film de préretraité-? Ces deux-là prouvent en tout cas vieillir comme un bon vin sans mettre de l'eau dans son vin. Qui plus est, cette idée de la maturité artistique n'est en rien une problématique typiquement cinématographique, elle est importée d'autres arts de meme que le vieux et ridicule débat style contre substance. Quand finira-t-on de juger le septième art avec le cours de français de terminale dans le rétroviseur?
Mais revenons-en au Kim Ki Duk cuvée 2003 qui ferait un bon candidat au titre de "Kim Ki Duk de la maturité": un film où le cinéaste essaie d'imposer une seconde manière moins provocatrice en apparence -des tranches de vie dans un temple bouddhiste au fil des saisons, un traitement plus retenu et parfois comique- tout en essayant de rester fidèle à ses obsessions et à certains de ses effets de signature -la violence faite aux animaux, l'attirance homme/femme dépeinte comme un désir primitif, le temple au milieu d'un étang évoquant les habitations de the Isle-. Il était d'ailleurs opportun que le cinéaste essaie d'évoluer après un Bad Guy film bilan en meme temps que révélateur de ses limites en tant que cinéaste et un Coast Guard décevant à force de surplace peu inspiré. Sauf que les solutions formelles utilisées par le cinéaste pour filmer la vie dans un temple bouddhiste tiennent du cliché visuel d'un certain cinéma de festival -plans larges distants, moments contemplatifs-, c'est joli, très bien cadré mais aussi terriblement anonyme et plat.
Surtout que chez d'autres cinéastes (Haynes, Kitano) les changements de saisons étaient l'occasion de construire un projet de mise en scène audacieux. Le choix d'une approche minimaliste -peu de dialogues- est aussi trop attendue au vu du sujet. Quant à la souffrance des animaux (un animal pour chacun des cinq chapitres saisonniers), elle se retrouve investie de la symbolique à gros sabots du fardeau porté par l'individu. Lorsque le cinéaste essaie d'employer l'humour pour faire passer sa thématique ce dernier rate sa cible. Certaines ellipses narratives du film laissent des trous tellement béants qu'elles empechent d'adhérer émotionnellement à ce qui est raconté: ce défaut d'opacité des motivations des personnages était compensé par l'investissement des acteurs dans les films précédents du cinéaste, plus ici ce qui fait qu'on a du mal à se sentir concerné par leurs évolutions au fil des saisons. Le personnage féminin créateur de tentation est fade, les flics de la seconde moitié du film sont caricaturaux et lorsque le film revient un peu à du Kim Ki Duk plus classique -le fait divers où les motivations du tueur sont développées insuffisamment- cela fait parachuté dans le récit. Le score oscille quant à lui entre pastiche hisaishien tout juste écoutable pour le meilleur et chant religieux assourdissant pour le pire. Si Kim Ki Duk ne rentre pas dans le rang thématiquement reste que c'est la cas formellement et ce film franchissant la frontière entre classicisme et platitude formelle a tout du "film de festival" qui triompha d'ailleurs à Locarno et San Sebastian et fut même présenté par la Corée pour la sélection pour l'Oscar du meilleur film étranger. Les grands thèmes du cinéaste sont là mais l'inspiration n'est plus là.
Alors que Kim Ki Duk a été récemment primé à Berlin pour un film annoncé comme un retour à sa veine ancienne -film de la crise de croissance?-, cela fait malgré tout déjà trop longtemps que cet auteur coréen autodidacte n'a pas réussi à dépasser ses limites en tant que cinéaste. Alors que Lee Chang Dong a abandonné (provisoirement?) la caméra pour l'action politique, 2004 permettra de voir si d'autres auteurs coréens confirment mieux sur la durée.
Une somptueuse parabole métaphysique
A partir d’un postulat de départ pratiquement identique à celui de The Isle, à savoir une habitation en plein milieu d’une étendue d’eau uniquement accessible par bateau, Kim Ki-Duk compose une fable bouddhiste magnifique sur les différentes saisons de la vie et s’impose par là-même comme l’un des réalisateurs internationaux les plus intéressants à ce jour. La dimension contemplative du décor naturel choisi a beau être au centre du film et de la réflexion, la mise en scène n’en n’est pas moins vive et rythmée, KKD multipliant les angles de vue au fil des saisons qui se succèdent ainsi que les évènements aussi riches que variés venant pimenter la vie des personnages évoluant sur ce temple flottant. Hymne à la vie, à l’apprentissage (cf. le clin d’œil à The Isle ou Address Unknown lorsque certaines tentations de tortures d’animaux se convertissent en leçon à méditer), à la sagesse et à l’humilité, Printemps… nous offre une vision du monde certes cruelle, mais surtout lucide et juste : en substance, l’enseignement bouddhique doit être confronté à la réalité du monde pour être pleinement compris (le départ du jeune moine vers la ville s’avère tragique, tout comme dans Samsara), toute faute mérite punition et repentance (les policiers venus arrêter le jeune moine sur le temple le laisse terminer son exercice difficile de purification avant de l’embarquer), chacun porte sa croix et doit se montrer digne de sa présence sur Terre (la montée finale de la colline sublimée par une musique à couper le souffle), tout en sachant qu’elle n’est qu’un passage (la fin « maîtrisée » du vieux moine).
Allant jusqu’à interpréter lui-même le rôle final, KKD réalise comme il le dit une « pause respiratoire », dans sa filmographie comme dans sa vie, permettant de prendre quelques instants de réflexion et de repos avant de replonger de plus belle dans le monde. Assurément l’un des plus beaux films de Deauville 2004.
ZEN
Un très bon film et une ambiance extraordinaire . Décors superbes et musique envoutante . A travers les 4 saisons Kim Ki-Duk nous montre l'évolution et le parcours iniatique d'un enfant .
Printemps : le maitre fait comprendre à son élève que tout ce qui se trouve sur terre est vivant et ne doit pas être détruit .
Eté : Pour montrer la corruption qui se trouve hors du temple, Kim Ki-Duk fait intervenir la femme . Cette dernière est l'incarnation de la sirène, elle est la tentatrice qui vampirise les hommes et les mène à la mort .
Automne : Comme les feuilles qui tombent, le jeune homme revient au temple après les désillusions de la ville et où ce dernier à mèner une vie décadente qui la poussée jusqu'au crime .
Hiver : Retour au temple après des années d'absence, nouveau parcours intiatique tant spirituel que physique .
Printemps : Recommencement, l'élève est devenu maitre et fait découvrir son savoir à son disciple .
Une réussite totale, des acteurs excellents qui font passés de nombreuses émotions malgré le peu de dialogue . A ne pas manquer .
Bien
Film beau et boulversant. A part peut-être la fin un peu longue.
Sinon belle oeuvre de Kim Ki Duk.
PASSIONNANT
Un film passionnant dans lequel le réalisateur Coréen retrace les principales périodes de la vie d'un jeune disciple d'un moine bouddhiste. Ainsi, via quatre saisons correspondant dans l'ordre à l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte, et l'âge mûr, Kim Ki-Duk nous narre les périodes de transition obligées de notre existence : l'apprentissage de la vie, la découverte de l'amour et du désir, la colère, la rédemption et finalement l'accomplissement de soi et la sagesse. La photographie et la musique illuminent le film de bout en bout et les décors sont tout simplement magnifiques (un paysage de rêve retiré du monde et un temple flottant construit sur l'eau spécialement pour le film) et aident à composer un univers empreint de sérénité et de spiritualité.
OUI! 3x Oui
Pas facile de définir le cinéma asiatique! Pourtant pour moi ce film fascinant est bien la preuve qu'il existe une sensibilités d'extrème-orient.
Très beau, peu de dialogues, des situations comico-absurdes aux accents kitaniens (les 2 flics, la peinture à la queue de chat, le lancer de coq pour ramener le bateau...).
L'incontestable résussite de ce "Printemps..", qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'Ile - que j'avais aussi beaucoup aimé - range Kim Ki Duk dans la catégorie des cineastes à suivre et nous fait espérer la sortie un jour d'Address Unknown?
Magnifique ! Du grand art !!!
C'était vraiment un très beau film. Je le conseille vraiment à tous les fans de cinéma contemplatif, où la beauté naturelle des scènes se démarque des autres films. Les dialogues ne sont donc pas intenses, c'est le moins qu'on puisse dire, mais c'est un régal pour les yeux.
Les acteurs sont tous terribles ! Et on a même le privilège de voir le réalisateur Kim Ki-Duk retrousser ses manches pour assurer le rôle du moine adulte à la fin Les scènes du fardeau qu'il traine derrière lui à ce moment sont vraiment magnifiques.
Le scénario est découpé, comme indique le titre du film, en 5 parties qui retracent une belle histoire d'un vieux moine et de son disciple. Disciple qui deviendra à son tour maître, d'où l'éternel recommencement par l'enchaînement des saisons.
D'un un registre totalement différent, ce grand cinnéaste nous montre encore une fois son énorme talent : "Chapeau M. Kim Ki-Duk !!!"
un peut long quand même.....
Sur une année (et une saison lol) ce film nous parle de la vie d'un homme. On pourrait croire à une sorte de "Bambi" version humaine mais se n'est pas le cas ici l'histoire n'est pas une histoire de vie classique. Mais que c'est long la fin que de chaque saison me paraissait ne jamais arrivé et l'histoire est en plus très simplette.
Contemplatif
Quel beau film. On ne peux pas trop en dire, regardez le simplement, seul et sans être dérangé. Un chef d'oeuvre !
Cette oeuvre coréenne n'est pas vraiment un film en soit, mais plutôt un album de cartes postales invitant au voyage. Et on peut dire que les images sont superbes avec de magnifiques paysages arborant les plus beaux atouts de la nature. Seulement, la beauté n'empêche pas la lenteur et c'est dans ce domaine que pêche l'oeuvre de Kim Ki-Duk. Printemps, etc... est l'oeuvre la plus personnelle du réalisateur et de l'y voir présent en tant que comédien est une curiosité supplémentaire.
ENCHANTEUR ET ESTETIQUEMENT SUBLIME
On se laisse submerger par la beaté du décor et la philosophie de cette histoire à travers les quatre saisons et le fil de la vie des deux principaux personnages. Dès les premières minutes, on se laisse guider et envouter...A voir ABSOLUMENT!
d'accord c'est beau, mais c'est surtout bien chi***
On me dira ce qu'on veut, que c'est beau, que le titre claque, qu'un type qui calligraphie avec la queue d'un chat c'est une idée démente et que sais-je encore...
Il n'empêche que
Printemps, Eté, Automne, Hiver... et Printemps reste le parfait avatar du "film d'auteur" comme je les déteste (et comme apparemment les jurys de festivals les aiment) : léché, maîtrisé sans emphase, mais surtout incroyablement vide, avec tout juste les ronds de manche qu'il faut pour faire croire que ça rajoute de la profondeur au film. Plutôt que vide je dirais même presque niais et convenu et [insérez ici toute sorte d'adjectifs à connotation péjorative pouvant exprimer la vacuité]. Pas grand chose donc pour nous aider à avaler les 4h50 que dure le film (!?).
Quand je pense que quelques années auparavant
Kim Ki-Duk réalisait dans un décor presque similaire un film beau et poignant, dans le genre qui vous arrache les tripes et vous les retourne comme un vieux gant - en un mot du cinoche, du vrai, celui qui fait mal et qui fait du bien -, et que pour le coup il nous livre une ode zen à la mièvrerie abyssale...
02 novembre 2006
par
Epikt
Film tres riche
Superbe film, autant par ses paysages que par sa morale.
Passage préféré: quand le petit enfant apprend la vie, et à la fin quand Kim Ki Duk apparait!
Simple et efficace
Des paysages magnifiques, une musique splendide, une histoire simple et efficace, une bonne interprétation.
Beaucoup d'atout pour ce film, il y a des passages magnifiques.
Mais voilà, encore une fois, Kim Ki-Duk filme des animaux malmenés, alors, c'est moins trash que dans L'Ile, les animaux ne sont pas malmenés pour rien, çà fait parti de l'histoire, de l'éducation de l'enfant, mais je trouve cela dommage de choisir de filmer de telles scènes, d'ailleurs, la fin coréenne en remet une petite couche...je pense qu'un bon réalisateur peut trouver des idées pour faire parvennir cela sans avoir à le filmer...
C'est dommage, car çà vient gâcher un film de toute beauté et d'une simplicité agréable.
zen
un beau film pour KIM ki-duk, belle ambiance apaisée, tics habituels de cassure et de psychologie zarbi des personnages mais en moins que d'habitude, celui ci est peut être un peu trop minimal, et malheureusement l'ennui m'a pris environ 20-30 minutes avant la fin. dommage! la réalisation est sobre comme souvent chez lui, très peu de mouvements de caméras. film à méditer...
Du désir peuvent naître des pulsions meutrières
Avant-dernier film du profilique Kim Ki-Duk et l'annonce annoncée d'une pause cinématographique dans sa propre filmographie.
Kim ki-Duk délaisse donc quelques instants ses élans rageurs désespérés pour une oeuvre plus contemplative, mais sans délaisser ses thèmes de prédilection :
Ainsi, les héros sont une nouvelle fois des personnages en marge de la société (deux moines retirés du monde, sans doute orphélins à leur naissance, comme le laisse suggérer la fin du film); le Mal rattrappe l'un des deux personnages et les femmes sont les causes de tout malheur.
Magnifiques scénettes introduites en poussant les portes afublées de démons (autant signe de l'enfer, que de symboles pour empêcher l'entrée de ces démons), chaque saison correspond à une étape de la vie : le printemps celui de l'apprentissage de la vie à l'enfance (et de la rédemption, une fois adulte, pour commencer une seconde vie vers la mort), l'été pour les éveils à la sexualité; le printemps pour un amour terminé et l'hiver caractérisant celui de la mort.
Si l'intrigue est assez simpliste (mince histoire avec un rebondissement quelque peu facile), ki-Duk prend le temps d'instaurer une réelle ambiance, de faire aprler ses images. Du coup, la mise en scène est magnifique, les décors somptueux, le film une vraie hymne à la nature (et à la nature de l'homme).
Kim di-kuk se (re)pose et conte une partie inédite de sa vie (ses années de moine). Il prolonge même son propos en se mettant lui-même en scène lors d'une (trop) longue séance redemptoire, impressionnante visuellement, mais par trop narcissique (séance de kung-fu faisant le comparatif à Bruce Lee; scène du "trainer du caillou" quasi mutiliste. Comme s'il cherchait quelque repos de par l'approche de la mise en scène et une expiation de ses propres démons par le cinéma.
Oeuvre à part dans la filmo de ki-Duk, qui lui aura permis d'aller de l'avant au point de vue de sa carrière de réalisateur, comme en témoigne son dernier, "Samaritan Girl", retour à ses références habituelles, mais à l'approche (et au final) bien plus posé et matûre.
Très beau film un peu gâché par le traitement de la rencontre du jeune moine avec la jeune fille que j'ai trouvée, longue et niaise malgré certaines images voulues "torrides". C'est une fois passé cette étape que j'ai enfin goûté à la beauté du propos et du symbolisme au-delà de l'esthétisme qui est magique et absolument pas gratuit.
09 octobre 2009
par
A-Lai