un beau film de genre
Toujours fidèle à lui-même, Ringo Lam nous montre l'univers carcéral sans complaisance, mais sans tragégie non plus. une vie quotidienne qui pour vite être ennuyeuse à suivre sans l'immense CYF qui s'approprie l'écran par son interprétation hors norme. grace à lui, on ne s'ennuie pas une seconde, passant du rire à l'émotion ou à la folie. Tony Leung KF , sans démériter, a parfois du mal à faire le poids. Mention aussi pour tout les seconds rôles. Au final, un film simple, efficace et unique par la prestation de CYF.
27 septembre 2003
par
jeffy
Un mouton et un singe sont dans un zoo...
Prison on fire a beau être violent et offrir un tableau peu complaisant de l'univers carcéral à Hong-Kong, son aspect reste néanmoins au niveau de celui d'un enfant de choeur comparé au très glauque et desespéré
In Hell (2003) du même Ringo Lam. La présence de Chow Yun-Fat y est sans doute pour beaucoup : éternel grand gamin qui ne pense qu'à rigoler, il amène une dose d'humour et de dérison bienvenue au film même s'il cache par ce biais une face plus sombre et plus fataliste de son personnage. Face à lui, Tony Leung KF est plutôt convaincant en grand naïf binoclard, un "créatif dans la pub" qui découvre un milieu qu'il n'aurait jamais dû cotoyer.
Au delà des scènes d'action et de l'ode à l'amitié pour supporter des conditions de vie éprouvantes,
Prison on fire interroge le spectateur sur le rôle et l'efficacité de la prison comme moyen de punition dans une société, à la manière de
Slam ou
Midnight Express. Les citoyens sont-ils mieux protégés lorsque des prisonniers sont libérés après avoir subi brimades, privations, menaces, bagarres ou intimidations de gardiens corrompus ? La réinsertion des repris de justice est-elle optimisée avec ce système ? Les tensions entre les différents protagonistes, les luttes d'influence, les couperets permanents rôdant autour de celui qui ne respecterait pas les codes de la prison sont en tout cas très bien mis en exergue par Lam.
Un beau film sur la mini-société qu'est l'univers carcéral, et un nouveau rôle inoubliable pour Chow Yun Fat
Réalisé
la même année que City on Fire,
Prison On Fire prend pour cadre le monde de la prison. Mais si le lieu
diffère des polars classiques, les situations et les thèmes
sont plus ou moins les mêmes. Tony Leung joue le rôle de l'agneau
jeté dans la tannière des loups, et Chow
Yun-Fatle brigand au grand coeur. L'histoire se déroule ensuite
entre bagarres, trahisons, émeutes, déprime et espoir.
Si vous avez déjà vu City On Fire, vous connaissez
l'approche de Ringo Lam: on est
plus proche du documentaire que du lyrisme de John
Woo. Pas d'effets de styles, pas d'évènements grandiloquents,
juste une vue sur la vie de quelques hommes en prison. Le scénario
ne contient donc aucun retournement de situation, pas vraiment de montée
en tension même si la violence augmente au fur et à mesure, mais
un récit assez décousu, sans but précis ni apparent,
ce qui n'est pas spécialement une critique.
L'interprétation
est de bon niveau, avec un Tony Leung assez convaincant dans son rôle
de bleu assez naïf. Quant à Chow
Yun Fat, il fait du Chow Yun-Fat. Les fans adoreront, les détracteurs
détesteront. On ne peut pas imaginer que les acteurs intervertissent
leurs rôles respectifs tant le rôle de Ching semble avoir été
écrit pour Yun Fat, acteur fétiche de Ringo Lam. Leur collaboration
est à nouveau assez réussie, même si un peu moins poignante
que celle de City On Fire. Reste tout de même un film intéressant,
assez optimiste pour un Ringo Lam, qu'on a connu plus désespéré.
Un film d'espoir dans un filmographie de désespoir en somme.
Prison mes frères
Ce film a vingt ans dans la vue, autant dire qu’il a vieilli. Comme un bon Raoul Walsh, c'est à dire bien. L’homme y est idolâtré, sent la sueur à 100 lieues et plus il est nombreux dans un espace délimité, plus il foire à s’y entendre. Il s’y met régulièrement sur la tronche pour un oui ou pour un non. Avec tout ce qu’on s’est mangé récemment question univers carcéral, le trash « Prison on fire » ne l’est plus tant que ça. Les violentes séries Oz et Prison Break ont redéfini les règles et ce Ringo Lam de 1987 n’apparaît plus dès lors que comme un conte limite fleur bleue. Un comble pour son réalisateur ? Non, un Midnight Express, toujours aussi glauque, date, lui, de 1978. Ringo Lam est un des plus grands admirateur de l’homme, il est beaucoup moins nihiliste qu’on a bien voulu le dire et toujours à même de faire pousser une jolie fleur sur un tas d’excréments. Bleue, la fleur. Son beau In Hell, qui clôture sa fausse trilogie carcérale, prolongera ses réflexions sur la question de façon intéressante. Avec cette fois un papillon en guise de fleur.
Redécouvrir un Chow Yun Fat aussi charismatique rend compte du manque actuel en la matière dans l’ex colonie. Son personnage n’y a jamais été aussi magique, optimiste. Il danse et chante comme un môme indifférent au tas d’horreurs sur lequel il gesticule, nous fait une démonstration de vie provocante, fascinante. « J’aimerais tant ne pas être aussi négatif » avoue le réalisateur dans la courte interview disponible sur la galette du DVD de chez HK Video, judicieusement sorti pour, on l’imagine, profiter d’un engouement du public pour ce type de schéma narratif. Le héros de The Killer y est le vecteur de joie du réalisateur, son gavroche, dans un monde qu’il exècre. Les quelques pas de danse que l’acteur esquisse dans City on fire, l’insouciance qu’il chante dans « Prison on fire » sont les renforts d’un ami, un camarade venu nous aider à traverser un long couloir de terreur. Il aide ainsi Yiu joué par l’excellent Tony Leung Ka-Fai, véritable avatar de Ringo Lam en l’occurrence, à traverser ce cauchemar. Ici une prison, ailleurs une ville, des lieux avec leurs institutions propres et leur linge à l’inverse plutôt sale. Mais l’indifférence, la légèreté et le mépris n’y changent rien : au final il faudra en découdre frontalement avec le mal lors d’un exutoire qui a toujours autant de gueule. Roy Cheung est épatant en maton borné, bad guy de notre pellicule, et son affrontement avec CYF conserve la rage d'antan. Cerise sur le gâteau: revoir les trombines de Tommy Wong et SHING Fui-On, régulièrement mitraillés chez John Woo, fait franchement chaud au cœur.
2 bisounours en prison.
Film sur l’univers carcéral Hong Kongais, lieu où il faut être malin pour survivre, et où les bisounours n’ont pas leur place. C’est bien dommage pour Tony Leung qui joue justement le rôle d’un bisounours bien rose, limite débile, aussi naif qu’une grand-mère, et qui fait tout bien comme il faut dans les règles pour se mettre tout le monde à dos dès le départ. Heureusement, bisounours samaritain joué par Chow Yun Fat, le seul bisounours qui a oublié d’être débile, se prend de sympathie pour notre nouvel arrivant et va tant bien que mal le protéger en lui évitant de tomber dans tous les pièges que les méchants voyous et les sournois gardiens lui tendent.
Comme d’habitude la mise en scène de Ringo Lam est efficace et sans fioriture. Il parvient aisément à montrer l’atmosphère de ce milieu (les passes droit, les copinages gardiens-voyous…) où tout se fait par derrière et où les réputations et les petits pouvoirs se font et se défont aussi vite qu’une savonnette qui vous glisse des mains dans les douches collectives. Inéluctablement, tout se terminera par un final rageur où nos bisounours doivent sombrer dans une folie guerrière pour espérer sauver leur peau velue et colorée.
Un bon Ringo Lam, un bon Chow yun Fat, une bonne histoire, un bon film quoi.
Beau film
Très bonne interprétation de
Chow Yun-Fat et de
Tony Leung KF (sans oublier les second rôles). Certainement un des meilleurs films de Ringo Lam avec beaucoup de bonnes séquences (celle où les prisonniers refusent de manger est un grand moment).
Un film puissant.
Pour ce film, c'est l'univers carcéral qui sera choisi comme cadre principal. Yiu (Tony Leung Ka Fai) est condamné à trois ans de prison. Lui qui menait jusqu'ici une vie calme et loin de toute forme de violence, se voit ainsi jeté au milieu des triades et autres malfrats. Il se liera vite d'amitié avec Ching (Chow-Yun-Fat) , un détenu aussi intrépide que jovial, qui le protègera des humiliations et des violences de la prison. Entre les détenus et les gardiens, le temps sera long pour Yiu...
Par le biais de ce film, Ringo Lam arrive à retranscrire la dureté de la prison de façon humaine, trouvant le juste milieu parfait entre réalisme et fiction. Combats dans les dortoirs, brimades, manipulations des gardiens, rien ne sera épargné aux détenus, qui doivent se méfier les uns des autres, entre rivalités de triades et simples différents, tout en restant soudés et solidaires contre des gardiens tout puissants qui ne reculent devant rien. Les tensions iront donc crescendo entre tout ce beau monde, de conflit en conflit, de bagarres organisées en tentatives de suicides...les rares scenes de « repos » (comprenez par là les scenes musicales, ou les scenes plus humoristiques) seront d'autant plus appréciées qu'elles seront telles des oasis dans un désert noir de pessimisme. Lam arrive ainsi à retranscrire à sa façon la micro société qui se développe entre des hommes qui partagent un univers, et les liens qui les unissent, que ceux ci soit tissés d'amitié profonde ou de haine farouche. Rien ne sera épargné, et l'immersion pour le spectateur sera complète, les scenes, alternant entre violence crue ( et parfois sanglante), détente légère entre détenus, dialogues intimistes et oppression, on ne quittera jamais le cadre fermé de la prison, nous donnant l'impression d'être enfermé avec Yiu.
Le casting est impeccable et sans la moindre fausse note, Chow Yun Fat volant ici totalement la vedette à Tony Leung. Ching sera un personnage emblématique, passant du rire aux larmes en quelques seconde, dérivant de la cabotinerie à une violence de psychopathe, cet effet étant sublimé sur la derniere demi heure du film, véritable apogée du personnage. Notons la présence de Roy Cheung dans le rôle du chef de la sécurité violent, tyrannique, et...balafré.
Est-il encore besoin de préciser que le film que nous avons là est excellent?
Mais que font CHOW Yun-Fat, Tony LEUNG Ka-Fai, Tommy WONG, Roy CHEUNG, ou SHING Fui-On en prison??? Ce sont tous d'excellents comédiens. C'est plutôt les endives du style Ekin CHENG ou Nic TSE qu'il faudrait enfermer. A part ce beau casting, le film n'est pas mal du tout.
Excellent
Un bon film carcéral, sublimé par un Chow Yun Fat bourré de charisme, avec sa facon unique de fumer entre autres, qui illumine le film bien que tous les seconds rôles soient bien dirigés, Ringo Lam oblige. Un très bon moment, sans clichés faciles.
Des hauts et des bas, mais globalement un bon film
Je me suis un peu ennuyé, la tension n'est pas toujours au top (quelques baisse de régime dans le scénario). Le film se défend bien malgré tout, les scènes de combats, brutales et violentes, sont réalisées avec brio, mais il y a eu un manque d'implication de ma part. Au niveau de l'interprétation, Roy Cheung est super en homme dur, Chow Yun-Fat nous fait du Chow Yun-Fat (et il est bon) mais Tony Leung Ka-Fai, dans son rôle de naïf, en fait un peu trop. Ca n'a pas l'ampleur de
City on Fire mais ça se laisse regader.
29 septembre 2009
par
Hotsu
Sympa mais pas bouleversifiant
Un CYF égal à lui-même c'est-à-dire excellent, des combats à main nue imprssionnant d'énergie, mais aussi des chutes de rythme, des redites et une tension pas toujours très soutenue. Un joli film mais un petit film.
du bon ringo
meilleur que SCHOOL ON FIRE et moins bon que CITY ON FIRE, celui là mérite d'être vu pour les amateurs du genre. car il s'agit bien d'un film de genre, avec les clichés qui vont avec. même si l'histoire n'est pas originale et le scénario assez convenu, on ne s'ennuie pas grâce à un rythme bien maîtrisé, une interprétation sans faille, et des bastons sauvages, sans fioritures et crus. cela correspond à la patte RINGO mais la fin m'a quelque peu surpris, je m'attendais à autre chose (de plus nihiliste).
PRISON ON FIRE n'est pas un chef d'oeuvre, il y a des défauts c'est sûr (la scène du serpent était-elle nécessaire?) mais dans le genre film de prison il remplit tout à fait son contrat. ceux qui en voudraient plus dans un style plus cat.3/bis peuvent se mater STORY OF RICKY qui est bien jouissif lui aussi.
Tigers Cage
Un drame sombre et difficile sur l'environnement carcéral, réalisé de main de maître par un Ringo Lam ressorti mûri de son
City on Fire. Acteurs au top, tension omniprésente, mise en scène sobre et rigoureuse ne se risquant qu'à quelques travellings/ralentis bien placés: pas de doute, c'est du beau boulot, ça ne s'embarrasse guère de fioritures et ça tient résolument en haleine. Chow Yun-Fat crève l'écran dans une composition où il bascule du tendre crâneur au fou furieux bestial qui n'a rien à perdre avant de recouvrer sa légendaire cool-attitude lors des dernières scènes. Mais
la révélation du film reste Tony Leung Ka-Fai, simplement époustouflant dans un rôle d'abord tout en retenue et en servitude pour mieux exploser lorsque l'occasion se présente (la scène où son personnage pète les plombs et commet une tentative de suicide est à ce titre particulièrement impressionnante). D'une certaine manière,
Prison on Fire repose sur les frêles épaules de ce comédien aussi remarquable que trop souvent mésestimé et éclipsé par son homonyme Chiu-Wai. Les ordures de l'histoire n'en passent pas moins inaperçues, avec un Roy Cheung franchement détestable dans la peau d'un maton pervers et un William Ho Ka-Kui – dont le rôle de beau-papa psychopathe fera le sel du grand-guignolesque
Daughter of Darkness – inquiétant à souhait en chef de triade hargneux et rancunier. La mention « Cat 3 » de l’œuvre n'est en aucun cas fortuite: la brutalité du climax final, du niveau des séquences les plus dures de
Bullet in the Head, atteint des sommets inhabituels dans le cinéma HK en terme de crudité et d'insistance. De la grosse bastonnade ultra-violente, sanguinaire, « over the top » comme diraient certains, tout juste amenuisée par une conclusion assez optimiste qui surprend de la part de Ringo Lam. Un film carré, âpre et pourtant on ne peut plus humain, au scénario accrocheur et aux interprètes sensationnels. Vraiment bien.
Chow Yun Fat éblouissant dans un ringo Lam porteur d'espoir.
Le cinéma de ringo Lam est sans doute l'un des plus noirs du cinéma de Hong Kong. Aux antipodes des polars stylisés de John woo ou de la folie créatrice d'un Tsui Hark, Ringo est un cinéaste aux thèmes récurrents et désespérés, un chirurgien de l'âme humaine qu'il décortique avec brio dans tous ses films.
Et son diagnostic n'est pas toujours très rose loin delà. Portant un regard désabusé et ce qui est plus effrayant, d'un point de vue presque documentaire, Lam use d'éffets et non d'artifices, toujours avec sobriété. C'est certainement la raison pour laquelle ses films vieillissent beaucoup mieux que ceux de ses collègues. En phase avec son époque, il sait cependant exploiter des thèmes intemporels et une violence qui fait froid dans le dos, tant elle colle à la réalité, et tant elle est toujours d'actualité.
"Prison on fire" n'échappe bien sûr pas à cette violence. Pourtant, malgré l'enfer carcéral, le réalisateur porte un regard plein d'humanité sur ces hommes qui vivent ensemble 24h/24 et qui n'ont en commun que leur incapacité à vivre en suivant les règles d'une société qui juge l'homme sur son identité socio-professionnelle avant tout.
Suivant le parcours d'un agneau coupable d'homicide involontaire, le très bon Laung Ka-fay, le récit se construit comme une tranche de vie, avec ses joies, ses moments tristes, et tout ce qui fait le quotidien de prisonniers auxquels on finit par s'attacher, sans savoir pour la plupart ce qui les a conduit en prison.
Rythmé par quelques affrontements secs et violents, il ne s'agit pas d'un drame à proprement parlé, mais plutôt d'une comédie dramatique, le ton employé étant plus léger qu'on pourrait s'y attendre. Il faut dire que le personnage de Chow Yun-fat, véritable héros du film, illumine l'environnement de sa présence. L'acteur est au sommet de son art et irradie la pellicule d'un charisme incroyable, parvenant à être parfait dans des scènes où tout autre aurait été ridicule.
Le casting est en général très bon et bien employé. La tension dramatique, volontairement maintenue à un niveau assez bas, collabore à l'impression d'assister à la vie de ces gens, sans jamais donner l'impression qu'on est dans un film d'action noirissime. La réalisation de Lam, sobre et inspirée, colle à merveille au propos et au ton.
Sans doute moins marquant qu'un "city on fire" et surtout "school on fire", 'Prison on fire" n'en reste pas moins un divertissement de qualité, qui confirme le grand talent de son acteur principal et de son réalisateur. A voir!
Pas évident de faire un bon film de prison sérieux.
Décorum étant d'une austérité des plus répétitive doublé d'une froide tristesse, clichés ultras connus tenant les bras aux créateurs du projet, tentation de faire un pur divertissement décérébré...
Heureusement, Ringo Lam décide d'écrire son long- métrage consciencieusement, en ayant effectué recherche et entretiens.
En résulte un récit (semblant en tout cas) crédible, sans exagérations outrancières ni effusion de sentiments inutile.
Le casting, concentré et talentueux, enfonce le clou.
21 septembre 2021
par
A-b-a