Les dix amants sont éternels
Suite et (quasi-)fin de mon petit tour d'horizon personnel de la filmographie de SIRIPANVARAPORN Teeratorn (dans laquelle j'assumerai jusqu'au bout mon 3,75 octroyé au nullissime "Tiger Blade" !!).
En fait, il ne signe qu'un segment sur les 3 ½ constituants la comédie fantastique "Promise Me Not" – et c'est sans aucun doute l'épisode le plus faible de la série.
En fait, "Promise me not" raconte les déboires d'un couple, qui a dû mettre prématurément fin à leurs vies respectives en raison d'un amour contrarié par la force des choses et qui se sont jurés de se retrouver dans une autre vie. Flash-forward de nos jours, où le toujours excellent Sakdikul Somlek (présent dans 99% des comédies tournés durant les années 2000 en Thaïlande) incarne un psychothérapeute, qui écoute patiemment les lamentations de son jeune patient, qui lui raconte justement ce malheur d'amour. A force de séances d'hypnose, les deux hommes vont petit à petit éclaircir le profond mystère qu'entoure le jeune homme et – à raison de trois segments – faire toute la lumière sur ses déboires sentimentaux.
Le premier segment raconte donc brièvement comment les deux amants sont séparés – sauf que leur double suicide tourne court, quand le jeune homme survit…En revanche, il est devenu amnésique et ne comprend pas pourquoi un fantôme vengeur en veut à sa vie. En fait, il s'agit de l'âme tourmenté de son ancienne bien-aimée, qui se pense trahie par son ancien amoureux, qui est toujours en vie. Ca donne donc lieu à une version parodique de la dernière partie de l'histoire d'une "Nang Nak", revenu d'entre les morts pour se venger de son ancien "mari" et de son entourage. Pas très finaud et beaucoup trop long, ce premier segment constitue néanmoins une belle entrée en la matière.
Et brillamment prolongé par la seconde histoire se passant au moment des troubles politiques des années 1970. Difficile de comprendre au premier abord la continuité de l'histoire, tant l'intrigue part dans tous les sens avec d'autres acteurs (sauf Sakdikul Somlek, en hilarant "intrus" dans les souvenirs de son patient) et ce n'est que dans les toutes dernières secondes (tragi-comiques), que l'entier mystère est dévoilée.
Le troisième segment est carrément futuriste et se passe dans un monde fantasmagorique semblant tout droit échappé du fol imaginaire de Terry Gilliam. Dommage, que la chute ne soit pas à la hauteur des décors et le génie des trouvailles visuels, mais la très courte durée rend parfaitement justice au format.
Enfin, de retour au présent, l'histoire réserve tout de même un dernier petit rebondissement pour surprendre l'audience et boucler la boucle. Très con, mais très bon.
Bref, "Promise me not" est une agréable petite surprise parmi la foultitude de comédies thaïes de qualité généralement bien plus médiocre.
