Xavier Chanoine | 1.25 | Un nanar d'épouvante plutôt joli, mais mal monté et scénarisé |
La forte utilisation de la couleur (bleu, rouge, vert, très Suspirien) y est aussi sûrement pour quelque chose car si l'idée en soit est plutôt bonne, son utilisation reste parfaitement anecdotique, sans grand intérêt pour instaurer un climat oppressant puisque dans l'ensemble le film ne fait pas bien peur. Une interprétation plus modeste aurait été préférable pour installer la peur, le surjeu permanent des acteurs gâchant en grande partie les ambitions artistiques du cinéaste, réduisant ainsi cette destruction de famille en nanar pur et simple, sans aucune direction d'acteurs et aux effets bricolés indignes du cinéma bis italien. La lanterne qui virevolte dans les airs est un modèle de confusion scénaristique car aucunement justifiée, le fantôme de Wol-Ha se voit tout d'un coup affublé de dents de vampires et ses apparitions se multiplient en l'espace de deux minutes. Ce procédé horrifique d'apparitions répétées faites pour déstabiliser les gens peu scrupuleux du film sera ainsi repris par une montagne de slashers US des années 80, en plus violent, où dans la logique le dernier survivant découvre tous ses pauvres amis massacrés en l'espace d'une minute. Ici, les morts sont remplacés par les apparitions du fantôme, montées n'importe comment, dans un pur souci de matraquage. Le spectateur, plutôt atterré, préférera se ranger du côté des zombies italiens (Frayeurs de Lucio Fulci, partageant un filmage identique lorsque le fantôme de Wol-Ha est à l'écran), mieux maîtrisés et moins nanars dans l'âme. A voir uniquement par curiosité.