Etre un gigolo peut être rigolo
Revoilà l'exceptionnelle société de production Kalyana Shira Films, déjà à l'origine des succès majeurs des films de Nia Dinata et Joko Anwar. Cette fois, c'est le clippeur et réalisateur de (plus de 60) pubs Dimas Djayadiningrat, qui se colle derrière la caméra en filmant un scénario écrit après son idée: celle d'un prestataire de gigolos. Un coup de fil et des hommes de tout âge, de tout acabit et nature débarquent chez vous, mes dames, pour satisfaire vos envies les plus folles.
Dès la séquence d'ouverture le ton est donné: ça démarre dramatique en montrant le héros – Jojo – dans une situation pour le moins délicate- flash-back jusqu'à ses tous débuts quelques moins plus tôt. Le ton ne changera pas d'un iota. Pas besoin de s'attendre à un miracle cinématographique, ni à une œuvre aussi aboutie que celles de Nia ou de Joko; "Quickie Express" est un pur délire (entre potes), quelque part entre du gros cinéma populaire franchouillard et du sous-"American Pie" (avec une mention spéciale pour la scène du piranha grillé). Ca ne vole franchement pas très haut, mais ça vaut toujours 1000 fois mieux que l'ensemble des comédies à sortir par ailleurs de l'Indonésie en un an.
Dommage seulement, que le personnage de Lila et quelques scènes clés (comme l'entraînement désopilant des trois gigolos) ne soient pas plus creusés.
Un pur plaisir coupable – qui n'a pas été sans quelques heurts avec la censure locale (lire à ce propos l'interview avec Joko Anwar paru dans "Score Asia n°2).