Un peu trop d'effets superflu et une chute bien incohérente
L'intérêt du film est d'avoir parlé de l'homosexualité, associé à un service militaire qui exacerbe l'homophobie et donc les complexes des homosexuels. Dans une moindre partie, on peut s'amuser avec les effets dans tous les sens, pour donner une certaine direction artistique au film, mais malheureusement sans vraiment donner du tonus au récit, ni même vraiment participer à l'ambiance. C'est plus du gadget visuel dans tout les sens et parfois un peu agaçant. Les scènes de moto en sont remplies ; quand on voit que Beat (en 1997) mettait toute son émotion dans des scènes de moto solitaire avec une mise en scène vraiment maigrichonne, on se dit que les producteurs de Rainbow Eyes ne savaient pas comment dépenser leur surplus d'argent. Un peu comme le fait d'engager Kim Min-Sun dans un rôle qui ne lui convient absolument pas (enfin quand est-ce qu'elle a eu un rôle qui lui convenait, à part Afrika... ?). L'intrigue avance finalement tranquilement, jusqu'à la fin, où là, il y a un problème. Le policier a l'air surpris de la chute alors qu'un flashback 30 secondes après nous montre qu'il était au courant depuis un petit bout de temps. Les retours sont vraiment trop nombreux et certaines scènes sont montrées plusieurs fois inutilement. Bref, un sujet qui aurait pu être mieux traité. Comme dit Happy, Unforgiven était bien plus poignant sur le même sujet.
Chassez le naturel…
Rainbow Eyes c’est le film à suspense à éviter. Une perte de temps, un film sans grand intérêt. Autant il y a parfois des films mineurs qui parviennent tout de même à divertir et donc à être sauvé de justesse, autant là c’est un film à fuir tant il est loin d’être mineur mais bien en deçà. Le réalisateur loupe le coche avec une mise en scène qui tape sur les nerfs. Une réalisation remplit d’effets de styles qui ne servent à rien et qui au final desservent l’intrigue. Pourtant les choses avaient bien commencé avec un meurtre bien sanguinolent et une histoire qui semblait alambiquée comme on aime et puis finalement tout n’est que vent, c’est creux et fastidieux à regarder.
Pourtant, si le film peine pour arriver à un dénouement pitoyable remplit d’invraisemblances, il n’en reste pas moins que l’intérêt réside ici dans l’utilisation du traitement de l’homosexualité et le contexte du service militaire. Dans une société profondément machiste, Yan Yun-ho parvient à montrer ces homosexuels complexés par cet état et toutes les frustrations que cela peut engendrer mais c’est peu au vu du désastre qu’il réalise. Et l’audace du sujet tabou se perd dans une narration encore une fois plombé par le parti prit visuel.
Rainbow Eyes ne vaut donc pas la peine d’être vu sauf si vous aimez voir une histoire sans intérêt, mal développé avec l’emploi abusif d’une réalisation qui se veut « artistique » et les prestations des acteurs qui ne volent pas bien haut. Fuyez !
Unforgiven
(Attention: critique d'après la version non remontée avant la sortie en salles).
Parfait film pour les fêtes de fin d'année, le film sortant le 27/12/2007 en Corée!!
Le réalisateur Yang Yun-ho prouve une nouvelle fois, qu'il dispose d'une incroyable capacité à s'entourer d'excellents scénaristes et qu'il est un habile faiseur d'images – mais qu'il est incapable d'insuffler une once d'humanité à son film.
Cette fois, il tient entre les mains une histoire hautement inflammable, se brûlant les doigts au sujet tabou de l'homosexualité et incriminant même au passage le service militaire. L'indépendant "Unforgiven" avait déjà su le faire avant lui, certes avec moins de budget et d'effets de style, mais sans aucun doute avec bien plus de force: à l'image des nombreuses séquences de moto – effet post-"Legend of speed" mal digéré – et autres flash pour accompagner les découvertes et pensées ruminantes des jeunes inspecteurs dans leur enquête, les incroyables nombreux rebondissements finissent malheureusement par tuer toute crédibilité. Une pincée du "Crying Game" de Neil Jordan, une autre de "Basic Instinct" pour troubler le jeu et les mentalités coréennes, le dénouement (de près d'une demi-heure!!) s'étire malheureusement bien trop en longueur pour tenter de cacher une historie finalement assez sommaire – et ne tenant pas debout.
Bref, à l'image d'un "Holiday": un emballage de luxe pour un bijou de toc…et une autre déception d'un réalisateur pourtant pas manchot.