Slumdog Millionaires du pauvre
Riri Riza est sans aucun doute l'un des réalisateurs les plus doués de la jeune génération…et celui, qui aura réussi au mieux le grand écart entre cinéma commercial et sujets plus réfléchis et personnels.
Après le premier mega-succès de sa comédie musicale pour enfants, "Sherina's Adventure" (coréalisé en 2000 avec Ira Lesmana), il connaît une sacrée traversée de désert, avec ses "Eliana, Eliana" (succès critique, mais non pas public), "Gie" (ambitieuse fresque politique moyennement réussie) et son "3 days to forever" (sympathique portrait de la jeunesse indonésienne).
"Rainbow Troops" marque donc son retour à la comédie pour enfants (ou plutôt du bon divertissement familial) et…son retour sur le devant de la scène; car cette première adaptation d'une future trilogie en devenir d'une série de romans autobiographiques va s'imposer comme le plus grands succès de tous les temps au box-office local et toujours être présent à l'affiche plus de 3 mois après sa sortie en salles…
Les plus gros succès d'un pays ne veulent pas forcément dire les meilleures réussites; il n'y a qu'à voir les plus gros succès français de tous les temps avec le récent "Bienvenue chez les Ch'tis" en tête de gondole…C'est ainsi que "Rainbow Troops" peut sembler légèrement désuet pour un public occidental. L'histoire n'est pas franchement nouvelle (les pauvres vont en montrer à une école d'élite, notamment grâce à un impayable esprit de groupe), le scénario évoque davantage une accumulation de vieux souvenirs, qu'une histoire complète en soi et le tout constitue un ensemble charmant qu'une vraie réussite…
Qu'à cela ne tienne, l'interprétation du groupe d'enfants est sans faille, la mise en scène parfaitement adaptée et images et lieux de première beauté (notamment les magnifiques décors naturels méconnus de la belle Indonésie). Du cinéma de divertissement familial, qui aurait tout à fait sa place dans un programme ciné d'été souvent avare en films de cette qualité ou dans une grille télévisuelle…bref, quelque chose, qui n'est pas prêt d'arriver. En même temps, ne pas voir ce film ne constitue pas non plus une très grosse perte…
