Ordell Robbie | 3 | Beau sujet et maladresses. |
Elise | 3 | Documentaire passif |
Kim Dong-Won suit des prisonniers nord coréens après leur libération. On ne sait pas au début pourquoi il les filme, lui-même n'a pas vraiment d'objectif. On dirait qu'il les filme parce qu'au final, ce sera sans doute le seul témoignage humain de la vie de ses personnes après leur libération. Il rentre dans leur vie, saisi leurs impressions sur leur emprisonnement, leur libération, la vie en Corée du Sud, mais aussi leur avis sur la façon dont est perçue la Corée du Nord au sud. Puis au bout d'un moment, on il finit par trouver un début de ligne directrice à son film : aider les Nord-coréens à rentrer chez eux. Mais lorsque le gouvernement décide de les renvoyer, il n'a pas fini son film, donc doit trouver un autre objectif. Finalement, Repatriation devient un simple témoignage de la vie et le lutte d'anciens prisonniers pour rentrer chez eux. Kim Dong-Won reste passif derrière sa caméra, cherchant juste à capter les informations et non à diriger les personnes. Il commente d'une voix ennuyeusement plate, comme il se fait beaucoup dans les documentaires coréens, et on s'ennuie pas mal, notamment au début, alors qu'on ne sait pas vraiment où il veut en venir.
Un point qui ressort bien du film, mais qui n'est dit qu'une seule fois, est le fait que les anciens prisonniers ont une attitude d'enfant. Comme s'ils n'avaient pas évolué en prison, ou même que leur esprit se soit endurci face à l'enfermement et les tortures. Alors que des enfants qui passent à l'âge adulte s'ouvrent au monde, eux ont suivi le chemin inverse. On les voit ainsi refuser le fait que leur pays ait fait la moindre chose de mal ("non ils n'ont jamais enlevé personne"), même les choses les plus évidentes, comme des enfants... On remarque aussi la naïveté du réalisateur face à la politique de rapprochement entre les deux Corée ; tout le monde est sûr et certain que les deux Corée vont se réunifier, sans imaginer que ce n'est qu'un doux rêve que la Corée du Sud utilise pour ne pas montrer qu'elle absorbe en fait tous les capitaux nord-coréens.
Finalement, un film intéressant dans son point de vu un peu détaché, à mettre en rapprochement avec le film de Hong Ki-Sun, The Road Taken, qui parle justement des 45 ans d'incarcération de l'un de ces espions (celui qui a le record).