Produit bancal, surfait et terriblement prétentieux.
Avec la chance que l'on a, Resident Evil premier du nom aurait pu faire de la bonne soupe pour fans hardcore. Ca n'a pas été le cas, l'oeuvre ayant été complètement massacrée par cette raclure de Paul Anderson. Resident Evil, ou comment dénaturer la série mythique de Capcom en y instaurant un surplus d'éléments carrément superflus et complètement en contradiction avec l'esprit original de la série. Le glauque raffiné et le silence laissent place à un univers cybernétique hardcore où les néons et lasers chopent la vedette aux couloirs à la tapisserie ostentatoire et au parquet craquant original. On est tout de même loin du compte. La petite Milla, très peu à l'aise dans son rôle de guerrière ultra sophistiquée, limite extra-sophistiquée (rappelons que les mercenaires de Resident Evil n'avaient qu'un couteau, un pistolet et quelques armes automatiques pour se défendre), la petite se targue d'un équipement surréaliste et d'une bande de soldats aussi utiles que de la chaire à saucisse. Passons les atroces effets de mise en scène, juste bons à assouvir les pulsions des amateurs d'Entertainment et de spectacle grand guignolesque. Histoire d'apporter un peu d'émotion dans tout ce foutoir, Paul Anderson, cette fois-ci au scénario s'est atelé à rendre Némesis aussi quiche qu'une pleureuse devant Melrose Place. La honte. Un produit qui ne mérite pas d'être vu, tout simplement.
Apocalyptiquement nul
La seule bonne chose dans ce Resident Evil 2 est qu'on ait pu trouver un nom plus ou moins connu au casting pour incorporer le film dans notre base de données. D'ailleurs la fille de Dan Inosanto n'est pas créditée, il a fallu parcourir IMDB pour avoir la chance pouvoir écrire cette critique. Merci à elle donc, à défaut de pouvoir parler de son travail dans le film.
Surfant sur la mode des adaptations de jeux vidéos et des suites en veux-tu en voilà, le brave Paul Anderson (ne pas confondre avec Paul Thomas Anderson, son double positif) confie la réalisation à un directeur photo et se réserve l'écriture du scénario. Comprendre: il produit et prend un max de thunes sans rien faire. Car un tel scénario revient à ne rien faire, 10 minutes suffisent à comprendre l'étendu du désastre, du vide absolu. Alice se souvient de tout, cela évite de faire une introduction, tout bêtement. On peut tout de suite entrer dans le vif du sujet, quelque chose a mal tourné, il y a des zombies partout, la Lara Croft du pauvre fait équipe avec Milla, tandis qu'un des monstres les plus ridicules de l'histoire se promène en ville. Les dialogues tentent de rivaliser avec la platitude d'une série TV de bas étage, tandis que les scènes de combat sont assurément parmi les plus nulles jamais filmées dans une production US. Bien sûr, les moyens techniques sont là pour la pyrotechnie et les effets numériques, ce qui assurément ravira les ados fans de montages épileptiques. Mais cadrer des combats de si près avec autant de découpage conduit à une illisibilité assez incroyable.
Le pire dans l'histoire reste à nouveau l'adaptation du jeu vidéo. On ne peut pas dire que l'histoire de Resident Evil soit un chef d'oeuvre d'originalité, mais les deux films réussissent à faire nettement pire en oubliant complètement l'aspect flippe pour se limiter au côté action. Certes, on est loin du désastre intergalactique qu'est House of the Dead, mais le travail des développeurs des jeux est tout simplement oublié ici, alors qu'il aurait fait un scénario bien moins crétin que celui de Paul Anderson. Difficile de trouver des circonstances atténuantes à cet actioner lourdingue, qui réussit tout de même à récolter un demi-point pour rendre l'hommage qu'il mérite à House of the Dead. Mais ne nous y trompons pas, Resident Evil Apocalypse n'est même pas suffisamment nul pour devenir un bon nanar.
HYPER JOUISSIF !
Nettement supérieur au 1er opus, assurément ! Quant au 3e opus, mieux vaut ne pas en parler tant il est minable.
Ben oui l'apocalypse... l'apocalypse cinématographique est now!
Mais y'a Milla Jovovich donc j'ai mis un petit coeur.
Sinon RAS, aussi mauvais que ce que le titre laisse entendre.
Shoot'em up, Milla !
Parvenir à faire pire que le premier
Resident Evil était un gage d'une difficulté extrême, confinant à l'impossible. Et pourtant, ce gage, Alexander Witt l'a remporté. L'on pourrait qualifier ces deux adaptations cinématographiques d'un jeu vidéo pourtant prestigieux en soi d'authentiques modes d'emploi énumérant tout ce qu'il est nécessaire de mettre en œuvre pour aboutir à quelque chose de médiocre. Autant le téléfilm (euh, film, désolé…) de Paul W.S. Anderson réalisé en 2001 camouflait derrière un ensemble d'une nullité abyssale quelques scènes potentiellement louables, autant il n'y a strictement rien à sauver de cette séquelle qui grouille dans les tréfonds de la déjection.
La réalisation, quoique d'une grande platitude et perpétuellement dégueulassée par un affreux montage « à la tronçonneuse » ainsi que des effets troubles/ralentis de vidéoclip ringard, est encore l'élément qui tient le mieux la route dans ce gargantuesque tas de matières fécales, ce grâce à une photographie léchée. Sans savoir si le script est en l'occurrence entièrement tiré ou non du jeu vidéo, une chose est sûre, celui-ci tiendrait facilement sur l'étiquette du t-shirt de Corky. Mais à la rigueur, tout cela n'importe pas énormément. On veut de l'action, de la bastonnade, en somme, du spectacle. Hélas, encore une fois, l'on devra se contenter d'un enchaînement de péripéties, castagnes et gunfights très mollement filmés, saupoudré de deux ou trois gags en carton déblatérés par l'humoriste black de service. Par conséquent, adios les sensations fortes, bonjour les bâillements et les mines de consternation. C'est fade, banal, mal fichu, débile et ennuyeux, mais à un point difficilement imaginable. Il flotte un tel manque de spontanéité dans cette production qu'on en vient à regretter les crétineries finalement sympathiques avec Jean-Claude Van Damme, Stallone ou Seagal qui occupaient les soirées de TF1 et M6. Les personnages taillés à la machettes sont forcément de rigueur: Jovovich, plus froide et monolithique que jamais, nous refait sa Rambo tantôt invincible tantôt amnésique, la fliquette, le membre du SWAT, la journaliste et le blackos rigolo se font voler la vedette par le docteur en chaise roulante à la face de hamster qui négocie avec les héros afin de revoir sa fillette chérie (révolutionnaire, le scénar' !), le méchant est moins mémorable que le cours de bio de la journée, et reste les monstres – mutant tout droit sorti d'un paquet de kellogs ou meute de chiens-zombies mi-réels mi-numériques qui devraient retourner jouer les doublures de Scooby-Doo –, mais bon, pas besoin d'en dire davantage à ce sujet. Rajoutons à cela les sempiternels dialogues simplets et les images de synthèse foireuses (à moins qu'il ne s'agisse de stock-shots de Nintendo 64). Mais le pire encore réside dans le traitement du rythme: la narration est digne de celles des pires nanars des années quatre-vingt, soit ça va trop vite et ça abrège à toute vitesse, soit ça s'essouffle et on se tourne les pouces en attendant le générique de fin. Ciel, quelle torture !
Resident Evil: Apocalypse ne restera pas dans les annales du nanar, car il s'avère bien trop insipide, conventionnel, premier degré et bien trop peu divertissant pour mériter une telle faveur. Il n'est rien d'autre qu'un très mauvais film qui se doit juste de figurer dans les paniers de DVDs à 1 euro ou alors dans la programmation du samedi soir de M6 avec des coupures pub pour laisser de temps à autre un peu de répit au spectateur. Choisissons-lui un titre plus adéquat: «Resident Evil 2: Au pays des purges cinématographiques», avec une mention publicitaire: « Encore pire que le premier ! Accrochez-vous ! »
Vide mais fun
Les scénaristes ont certainement écrit le scénario entre deux parties de cartes. Mais bon il ne faut pas être trop dure avec eux, il faudrait même les remercier d'avoir eu l'obligeance de "lâcher" UNE info utile à l'évolution de l'histoire (là, je suis sérieux). Je suis bête : ils n'ont pas dû faire exprès ! Trêve de plaisanteries, cette chose ringarde m'a tout l'air d'avoir été pensé comme des montagnes russes : une succession de scènes d'action reliées entre elles par des bouts de dialogues zombifiés. Au moins c'est conscient de la part de Paul Anderson (enfin..euh...passons), rythmé et fun. "Nemesis" en jette.
25 janvier 2020
par
A-b-a