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3.36/5
Riding Alone, Pour un Fils
les avis de Cinemasie
3 critiques: 3.17/5
vos avis
10 critiques: 3.65/5
Thérapie chinoise
On a du mal à rentrer dans le film, la première partie japonaise étant pour le moins laborieuse et dénuée de tout sentiment. Mais peut-être est-ce fait volontairement : les liens familiaux entre le vieux père et son fils mourant sont durablement brisés, pas moyen de les recoller directement. Alors le vieux père (Takakura Ken, excellent) va essayer de se rapprocher de lui de manière indirecte. Sachant que son fils est fan d’opéra chinois, il décide de partir sur un coup de tête dans le fin fond du Yunnan chinois pour filmer les gens qu’il a apprécié là-bas. Plutôt dubitatif à son arrivée, butant sur l’administration chinoise, il s’accroche pourtant, insiste, parvient à émouvoir : Riding Alone commence alors véritablement avec la scène de la vidéo où il supplie, par traducteur interposé (Charabia, qui ne bafouille que 3 mots de japonais…), qu’on le laisse entrer en contact avec un chanteur d’opéra en prison.
Dès lors, le mélodrame peut se mettre en place, un mélodrame digne, humain, sensible, toujours sur la corde raide entre douleur et contrôle de soi. Takakura, derrière son masque d’homme impassible, intériorise des souffrances qui finissent par transparaître sur son visage, et c’est bouleversant. Dans sa quête de soi, dans sa course effrénée contre le temps qui passe et la mort, il ne perd pas courage, va jusqu’au bout de sa logique et retisse au passage les liens père-fils destructurés d’autres humains. Paysages magnifiques, sentiments à fleur de peau, leçon universelle, Zhang Yimou signe un beau film avec une séance « photo numérique » inoubliable et un petit garçon (Yang Yang) adorable.
Quelques passages longs mais globalement très attachant.
la synthèse du cinéma de ZHANG Yimou
après la parenthèse HERO et LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS, ZHANG yimou revient à un cinéma plus intimiste, posé et humain. d'un côté on retrouve beaucoup d'éléments et de thèmes chers au réalisateur (ruralité/modernité, rapports familiaux...), et de l'autre certaines choses surprennent, par exemple certains gags en pleins passages dramatiques et émouvants.
cela crée une impression de synthèse et de dépassement, toutefois sans que le film dans sa totalité soit supérieur à sa filmographie passée.
il va sans dire que les acteurs sont très touchants, justes (très souvent amateurs), et cela fonctionne toujours bien.
en résumé ZHANG Yimou nous fait plaisir en abandonnant le cinéma type blockbuster, et nous livre une oeuvre sensible, familière et surprenante à la fois, prenant place dans la sublime région autour de LIJIANG au Yunnan.
Un bon film signé ZHANG Yimou, qui nous plonge dans l'intimité d'une région chinoise très reculée.
Vu au festival de Jeonju 2006
L'acteur principal japonais, TARAKURA Ken, est tout simplement parfait dans ce rôle de "touriste". Sous ses allures de père sévère, il fait glisser ses sentiments les plus profonds au spectateur, sans mélo ni chichi.