Sans réel fil conducteur, Ronde de flic arrive quand même à captiver grâce à un humour bien senti 
Joué par de vrais policiers, Ronde de flics à Pékin respire la fraîcheur et la réalité de la vie de Pékin dans les petit quartier au premier abord peu mouvementé. Mais les policiers ne voient pas la vie de cet oeil et sont toujours au taquet entre toutes les petites disturbances de voisinage. Malgré l'absence de fil conducteur, on se sent impliqué dans les divers événements qui parcourent le film : la nouvelle recrue qu'il faut former pendant 10 jours, la nouvelle réglementation contre l'adoption de chiens, le comité de voisinage qui fait un peu le travail de la police. Le film donne un visage humain à des policiers qui cherchent à faire régner la paix dans le quartier et dont les horaires ont du mal à s'accorder avec leur vie de famille. Mais ce sont aussi beaucoup de scènes comiques, comme celle où tout les policiers du commissariat courent comme des branques derrière un pauvre chien. Le film nous met face à ces réalités avec un authentisme porté par les acteurs non-professionnels qui jouent leurs propre rôle de policier. Très bon film qui nous fait passer un agréable moment.
05 février 2008
par
Elise
Tourné à la manière d’un documentaire, interprété par des non-professionnels, ce film rend compte avec brio des difficultés de la police et de la société chinoise par la même occasion.
Il est rare de voir des films de Chine populaire (et même de Hong-Kong) traiter de problèmes contemporains comme nous en avons l’habitude en Europe. La réalisatrice Ning Ying a le courage de se confronter au sujet de la vie quotidienne des agents de police de Pékin, et de nous en montrer l’envers du décor. Là-bas, pas de fusillades, d’hélicoptères ou de poursuites en voiture (comme dans Rick Hunter dont on voit l’extrait d’un épisode à la télé). Là-bas, les flics patrouillent en vélo, poursuivent des chiens enragés à 10 ou 15 et les tabassent avec des bâtons… Là-bas, on fiche chaque concitoyen à la manière de la Gestapo, on met 3 heures à entendre un suspect lors d’un interrogatoire et on voit peu sa famille. Parfois on pète un peu les plombs…
Mais ce « là-bas » n’est finalement pas si éloigné de l’exemple des policiers français (on a d’ailleurs comparé ce film à L 627 de Tavernier) et même d’autres pays. Certes c’est un métier très dur, il y a une masse de travail considérable à fournir pour n’importe quelle petite dispute ou petite infraction à la loi, mais en plus ces officiers servent parfois contre leur gré des volontés gouvernementales discutables. Ainsi, tuer chaque chien officiellement pour cause d’épidémie de rage (mais plutôt parce que c’est un signe extérieur de richesse) au risque de faire pleurer une petite fille et de se faire traiter à son tour de chien par un propriétaire lors d’un interrogatoire, ou condamner un marchand de photos « porno » alors que ce sont des photos d’art bien inoffensives (genre Claudia Schiffer en maillot 2 pièces) au risque de faire vivre la censure, voici des choix importants à faire dans sa vie mais dont on s’accommode comme on peut quand on a un boulot.
Ronde de flics à Pékinest donc un film intéressant, qui montre la ville de Pékin telle qu’elle est, avec ses quartiers anciens et ses vélos, mais aussi avec ses buildings et son trafic automobile non négligeable. C’est un film sensible et qui sonne juste, un film qui donne à réfléchir, et c’est très bien comme ça.
Un peu lent, et sans gros intérêt en fin de compte.
Domage, ce film assez original avait pourtant la matière pour donner un bon film bien sympa, mais Ning Ying nous lasse avec un quotidien qui colle peut-être trop à la vie tout simple d'un policier de quartier. Sans vraiment de touches humoristiques, et sans véritable portrait ou état de la situation actuelle, le film manque donc d'atrait à mes yeux.
