Ordell Robbie | 2.5 | Quelques beaux moments de cinéma surnagent dans un ensemble trop inégal |
De Lee Man Hee, on peut de loin préférer à cette Route de Sampo son bien moins inégal The Marines who never returned. Mais si l’on veut bien supporter des acteurs faisant la moitié du temps dans le surjeu lourd et peu inspiré, des dialogues parfois surécrits jusqu’à manquer de spontanéité et une mise en scène faisant souvent dans le classicisme Canada Dry, quelques beaux moments de cinéma sont au rendez vous. La scène de la maison endeuillée où le trio mime le chagrin pour se restaurer avant de se faire chasser manu militari est ainsi d’une grande drôlerie. On rit également beaucoup lorsque des flash backs mis en scène dans un style plus alerte que les passages au présent viennent révéler la mythomanie d’un des personnages en démêlant le vrai du faux dans ce qu’il est en train de dire. La scène où la membre féminine du trio drague par intérêt un homme mur lors d’une danse filmée en grand angle est également réussie. Tandis que les plans de fleurs sur fond jaune en fin de film sont aussi gratuits que drôles à voir. Le reste du temps, ce road movie adapté d’une nouvelle de Hwang Sok Yong se laisse juste regarder et peine à convaincre. Peut être parce qu’il insiste trop sur les sentiments ressentis par les deux hommes du trio pour celle qui devient leur compagnon de route au détriment d’autres pistes thématiques. Et il se retrouve du coup très loin de meilleurs représentants seventies d’un genre vivant alors ses grandes années cinématographiques.