On achève bien les chevaux
La phrase importante à retenir de la présentation de l'éditeur est sans doute celle-ci : "Découvrez
Sailor V, série à travers laquelle Naoko Takeuchi va poser les bases de son futur grand succès,
Sailor Moon." Traduction : "Ceci est un brouillon expérimental pour les fans qui veulent vraiment savoir d'où vient Sailor Moon." En insistant bien sur le public cible : les fans. La lecture de
Sailor V, qui ne compte pourtant que deux tomes dans cette réédition, s'avère être un véritable calvaire pour les autres.
Certes, il s'agit d'un
shōjo, il est presque normal de revoir ses attentes à la baisse quand on est déjà bien adultes et qu'on a passé l'âge, mais il y a des limites à l'intolérable. Le ton employé par l'auteur, qui semble s'adresser à des gamines de 8 ans, est niais au possible. L'héroïne en devient totalement insipide (déjà que la pauvre est blonde...). Si encore les intrigues n'avaient pas été bâclées, ce mauvais choix aurait presque pu être passée sous silence, mais le côté répétitif des histoires (un ennemi vient venger le prédécesseur déchu), les raccourcis scénaristiques et la quasi absence de fil conducteur rendent le tout encore plus pénible à lire. Les pages se suivent, se ressemblent, et ne passent jamais assez vite. Seuls les deux derniers chapitres viennent relever le niveau et donnent un peu de profondeur à Minako. Ça arrive juste beaucoup trop tard.
Même graphiquement, l'auteur tâtonne beaucoup. Les planches sont chargées, encombrées de petites étoiles, petits cœurs et autres décors fleuris ; ça déborde d'une case sur l'autre et il y a de l'abus de trame dans l'air. On est loin du style plus épuré de
Sailor Moon. C'est fort dommage, car, à côté de ça, elle a un beau coup de crayon et ses personnages ont une véritable identité visuelle. En dehors de ce côté fatiguant, ça permet cependant de bien se rendre compte des progrès de Takeuchi, tout en gardant à l'esprit que la réédition de
Sailor Moon a été retravaillée entre temps.
Codename Sailor V est vraiment à réserver aux fans pur sucre. Ou aux gamines de 8 ans. Mais pas aux autres, ni à ceux qui n'aiment pas les chats. Surtout quand le chat porte un nom féminin alors qu'il s'agit d'un mâle ; ça porte trop à confusion. Dans tous les cas, il vaut mieux oublier ce mauvais moment aussi vite que possible et se concentrer sur les histoires de lapins, de Lune et d'homme mystère, bien plus prometteuses.
Désastre industriel
Un an avant
Sailor Moon, l'auteur s'essaye au genre du Sailor Fuku mâtiné de Magical Girl... et le moins qu'on puisse dire, c'est que le résultat tombe des mains. L'histoire est hachée, les transitions sont fumeuses (quand il y en a), la pauvre héroïne est d'une platitude qui n'a d'égal que sa niaiserie, et au niveau du dessin l'équilibre reste à trouver entre les absences d'arrière-plan et la sur-présence des onomatopées. A réserver aux archéologues de Sailor Moon.
30 septembre 2012
par
Kame
Pourquoi changer une histoire qui marche
Pour les garçons, il y a DB, DBZ et DBGT, pour les filles, c'est Sailor Moon qui se décline á toutes les sauces. Et comme je suis un garçon, ça me donne certainement une raison de plus pour ne pas trop accrocher. Il faut dire que l'histoire manque furieusement d'originalité. D'abord Sailor V doit se charger d'une chanteuse de pop, puis de sa soeur jumelle, elle aussi chanteuse ensuite c’est d'un Boys groupe et d'un Girls groupe... Dans les deux volumes suivants ça s'améliore un peu, mais je suis d'avis que trois volumes suffisent amplement.