Il tient le bon bout !
On retrouve tous les thèmes de Matsumoto (enfance, naïveté, bienveillance, marginalité...) rattachés à une structure de chambara classique, mais redoutable. Les petits riens tournoient et flottent autour de bassesses humaines abordées telle les composantes impondérables de notre espèce. Avec acceptation d'un auteur qui comprend davantage qu'il pardonne, qui dépasse même la notion de manichéisme en nous regardant gentiment de là-haut, depuis ses nuages à peine japonais qu'il aime tant observer lui-même. De formidables yokais qui s'invitent discrètement, mais régulièrement à la fête, les codes d'un genre non snobés - ça charcle ! -, une puissante poésie rémanente, une narration sans faille - le scénariste Eifuku a-t-il cadré le rêveur ? - et un art du dessin qui confine au génie - proche des dernières noirceurs d'un Larcenet - : ce Samouraï bambou a décidemment tout du manga de sabre jap' ultime.