La lassitude pointe...
Y'a bien des choses ici ou là mais tout ça reste trop pépère...
29 octobre 2006
par
Astec
Suite moins romanesque, mais une aventure toujours aussi plaisante.
La série des Musashi made in Inagaki distille ce savoureux parfum des films d'antan, des films esthétiques du milieu des années 50 alors à majorité en noir et blanc (belle période pour les Kurosawa Akira, Ozu Yasujirô et Mizoguchi Kenji, entre autre), dépeignant de manière magistrale d'un côté les chroniques sociales et familiales, et de l'autre de fabuleux films d'aventure. Musashi c'est une aventure, un conte, une légende que l'on pourrait narrer à nos enfants dans dix ans avant de les mettre au lit. J'exagère, mais cette fascinante plongée dans le Japon médiéval a de quoi émoustiller l'amateur de films de sabres à tendance romantiques et même un public plus large grâce à son univers accessible, ses personnages simples et direct, et son héros charismatique. Un héros une nouvelle fois interprété par Mifune Toshirô, toujours aussi bon, laissant de côté son cabotinage royal des Sept Samouraïs pour une prestation plus nuancée, douce et amère.
A vrai dire, la légère déception de cet opus est à mettre à l'actif d'une trame moins poussée et moins romanesque, tombant dans le larmoyant facile et l'excès de sentiments exacerbés. Le personnage d'Otsu, bien que souvent touchant et fascinant d'abnégation, finit par agacer sur la fin du fait de son attachement trop appuyé envers Musashi pour finalement le rejeter lors d'une tentative de baiser, sous prétexte parce que "ça ne se fait pas". Mais ce n'est que broutille si l'on évoque le film dans ses grandes lignes : le chemin parcouru par Musashi dans tout Kyoto est toujours aussi intéressant à suivre, fait de rencontres pittoresques avec un aiguiseur de lames de samouraïs (et exclusivement de samouraïs, pas d'assassins), un samouraï et sa lame qu'il nomme "l'étendeur", un petit gamin qui rêverait d'être son disciple, ou encore toute une palanquée de sabreurs maladroits. L'occasion de livrer quelques batailles épiques à défaut d'être chorégraphiées comme chez Kurosawa (un summum la même année avec Les Sept Samouraïs), mais le fait que les ennemis soient toujours en surnombre donne cette ampleur héroïque à Musashi, combattant parfois contre une dizaine voir quatre-vingt ennemis pour la bataille de fin.
Finalement, ce second opus de la trilogie "samouraï" de Inagaki Hiroshi est une suite à la hauteur des espérances, moins grande que La légende de Musashi, mais foutrement plaisante à suivre par son cadre formidable (paysages naturels et en studio) et son panel de personnages mystérieux (la courtisane jalouse, le frère imposteur, le moine Bouddhiste une nouvelle fois présent, etc...) qu'il est bon de découvrir et redécouvrir. Dommage qu'Inagaki n'ai continué plus longtemps, ce maître souffrant de la présence au même moment et pour le même studio d'un certain Kurosawa Akira...
Trop fort
Suite des aventures du célèbre guerrier mythique.
3 ans ont passé depuis les dernières aventures; 3 ans qui auront suffi à Miyamoto à s'instruire pour devenir un samouraï digne de ce nom. Et aux scénaristes d'opter une nouvelle fois pour un facile raccourci scénaristique, faire l'impasse sur le passionnant cheminement du guerrier à trouver sa voie et à pouvoir prétendre devenir le héros tel qu'il est encore célébré de nos jours.
Au lieu de cela, ils préfèrent une nouvelle fois se focaliser sur ses rapports avec la gente féminine en le faisant retrouver des personnages féminins du premier épisode: comme s'ils pensaient que pour asseoir le statut d'une masculinité affirmée il fallait montrer des femmes se pâmant devant le héros. Une nouvelle fois, l'exercice semble vain, l'image de la femme étant à la limite de la misogynie et n'apportant pas grand chose à l'intrigue en elle-même - sauf à la fin. Miyamoto ne peut encore prétendre à son accomplissement personnel, tant qu'il n'aura réussi à dompter ses propres démons intérieurs. Le personnage d'Otsu comptera beaucoup dans cette acquisition de la vérité et la scène finale déchirante laisse entrevoir els véritables intentions de leurs auteurs et ce qui aurait pu donner la superbe à la trilogie, si le traitement dans son entier avait été à cette seule image.
Malheureusement, il n'en est rien et aux responsables de réitérer les erreurs du métrage précédant : une intrigue se traînant, une mise en scène académique au service d'une superproduction somptueuse sans âme et un manque de relief du personnage principal - un comble !
Pour finir, ils s'écartent définitivement de la légende initiale en réduisant au plus toute la dimension mythique du personnage et son véritable cheminement (ses duels dantesques, son incorporation dans l'armée, etc) pour en faire un personnage bien moins complexe et plus proche du rônin vagabond, comme il en existera par dizaines dans des séries produites à profusion dans les décennies à venir.
Une trilogie décevante.
Du grand chambara
La trilogie "Musashi" est sans doute, avec les "Zatoichi" de KATSU Shintaro, la plus représentative des films qui ont abouti au genre Chambara.
J'ai donc particulièrement aimé "Musashi", que ce soit pour la performance exemplaire de MIFUNE Toshiro, pour la superbe réalisation de INAGAKI Hiroshi, ou encore ce scénario légendaire digne des plus grandes aventures que l'on ait pu nous raconter !
J'ai trouvé que la trilogie gagnait petit à petit en intensité :
> "Musashi 1 : la légende de Musashi" - 3,5 / 5
> "Musashi 2 : Duel à Ichijoji" - 3,75 / 5
> "Musashi 3 : La Voie de la Lumière" - 4 / 5
Je me suis franchement régalé, mais tout comme les "Zatoichi", je ne classe pas ces films comme des chef-d'oeuvres. Toutefois, je vous les conseille vivement ! :)