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3.15/5
Kiba, L'Enfer des Sabres
les avis de Cinemasie
3 critiques: 2.92/5
vos avis
17 critiques: 3.21/5
Agréable et bien foutu.
Il y a du bon dans le dernier volet des aventures de Kiba. Un personnage toujours aussi grotesque, des seconds couteaux méchament énvervés et des femmes proies à toute pulsion sexuelle de la part des brigands. Un petit air de déjà vu? Non..à peine.
Les qualités du premier opus de Gosha "Le loup enragé" sont préservées. L'image est toujours aussi travaillée, les cadres inventifs et les scènes de bagare toujours aussi stylisées dans un noir et blanc étincelant. Dans les années 60, les ralentis, travellings et les gros plans en pagaille saluaient une imagination débordante de la part des réalisateurs nippons. On y trouvait tous les ingrédients d'un bon chambara : des alcooliques notoires, des sabreurs adeptes du tranchage, du saké et de geisha qui crient. Kiba, sabreur solitaire et vagabond, traine toujours sa petite réput' de profiteur et de mercenaire d'exception. Ceci dit, la profondeur de son personnage manque toujours un poil de travail. De même que ses véritables intentions, si ce n'est de se fourer dans un pétrin pas possible.
Heureusement que, tout comme le premier opus, L'Enfer des sabres nous réserve quelques moments extrêmements sympathiques, dans une furie de bois et de métal hallucinante. Le dernier affrontement, magnifique et tragique, laisse place à une technique remarquable de Gosha, annonçant ses futures bombes. L'homme ne maîtrise pas forcément bien la psychologique et la profondeur de ses personnages (ce qui vaudra l'arrêt définitifi de la "série" du loup enragé, post 1966), mais fait toujours preuve d'un certain savoir faire en ce qui concerne les retournements de situations et les séquences formellement géniales. On retiendra une paire de seconds rôles excellents (le gros prisonnier, Magobei et Oteru) et un dernier quart d'heure de furie où sadisme et violence se côtoient allègrement.
Pas du cinéma très travaillé dans le fond, mais un véritable petit plaisir pour les mirettes et pour tout amateur de chambara à l'ancienne où le saké et les sabres étaient à la fête, dans une ambiance de western italien.
Esthétique : 4/5
Musique : 3/5
Interprétation : 3/5
Scénario : 3/5
Les + :
- Des gueules de western italien
- Esthétiquement réussi
- Des scènes de bagare classieuses
Les - :
- Manque de fond évident
- Peu de nouveautés
Bon ça manque toujours de finition mais le fil de l'histoire est ici un peu plus accrocheur que dans le premier film, même si ça ne tient pas toutes ses promesses, et l'intensité toujours là où il faut pour un film de sabre.
25 novembre 2005
par
Astec
Un second volet tout aussi inabouti
Regarder ce second volet de la série Samurai Wolf, c'est d'abord constater tout ce qui a empeché le personnage de Kiba de s'établir sur la durée dans le paysage chambara sixties. Non que ce second volet déçoive par rapport à Kiba, le loup enragé. On y voit meme Gosha commencer à affiner son art de la mise en scène et se débarrasser des scories formelles de ses films précédents. Mais le film souffre toujours de son accumulation de personnages secondaires portant préjudice à la lisibilité de son récit. Qui plus est, ce volet ne réussit pas mieux que le premier à établir le personnage de Kiba. Tout ce que sa fascination pour un Magobei reflet physique de son père déchu pourrait impliquer concernant la psychologie de Kiba n'est pas du tout creusé. La figure d'un Magobei brigand sans scrupules se met meme à acquérir relativement plus d'épaisseur que Kiba, comme s'il s'intégrait mieux au cinéma de Gosha. Tout ceci fait du film un Gosha de transition vers ses réussites futures mais ne signifie pas qu'il soit indigne d'intéret. Le score n'est cette fois pas le seul élément évoquant le western spaghetti: le sadisme de certains passages de torture n'aurait pas dépareillé dans une production Cinecitta de l'époque. Outre un univers où le bushido n'a plus cours, une certaine exagération de la violence annonce là encore le chambara seventies. Formellement, le cadrage se fait plus précis, les zooms moins brouillons. Et lors des combats Gosha use judicieusement de ralentis, de travellings énergiques et de clairs obscurs ajoutant de la tension dramatique. Ou pose superbement son sujet en début de film avec un bel usage de plans subjectifs. Et si le film reste un chambara de facture acceptble les grandes heures de Gosha étaient alors devant lui.
"chambara spaghetti"
Intrigue plus claire que le premier, impliquant sentimentalement notre anti-héros (souvenir de son père, histoire d'amour), personnage de "méchant" complexe (allié fascinant ressemblant à son père puis adversaire), presque plus en avant que Kiba, personnages féminins réussis, histoire de convoi de prisonniers, de mine d'or dans un désert presque leonien, et des combats bien plus réussis que dans le premier volet (celui sous la pluie ou encore celui vu du point de vue des prisonniers, excellent).
Tout ça en moins de 70 min !!
Peut-être un des défauts du film qui ne développe pas assez des thèmes pourtant très intéressants, et qui comme dans le premier, ne met pas assez en avant Kiba, qui n'est jamais le moteur de l'action.
Petite mine
Tourné dans la foulée du premier, cet enchaînement trahit les intentions de son auteur : "Kiba" était forcément pensé comme le départ à une longue série, comme il était de coutume à l'époque au cinéma japonais; sauf que le manque d'originalité et les maladresses concernant le personnage ont tué les bonnes intentions dans l'œuf.
La relative courte durée des deux épisodes et le tournage en Noir & blanc à une époque où la couleur s'imposait de plus en plus trahissaient également les moyens restreints mis à disposition de ces purs films d'exploitation.
Le second épisode pèche par une confuse intrigue s'étirant bizarrement en longueur. Pourtant de courte durée, les incessants va-et-vient entre deux principaux lieux d'action sont terriblement lassants, l'enjeu n'étant pas suffisamment développé pour être accrocheur.
De plus, la réussite de ces séries tenaient avant tout à leur personnage (on ne peut pas dire, que la plupart des scénarios de la longue série des "Zatoichi" soient d'une folle originalité...); or les responsables et scénaristes n'ont jamais réussi à donner suffisamment de poids au protagoniste principal. Trop grossier dans les quelques traits héroïques du fin bretteur solitaire, dont tombent amoureuses des pauvres potiches, les scénaristes comblent le manque d'évocation du passé de leur personnage dans ce second épisode...Malheureusement, ce passé n'est pas très folichon, tellement largement débattu, qu'il ne laisse que peu de possibilités à de futurs développements et sans grand intérêt. Une bonne part du mystère entourant le personnage est ainsi dévoilé et son attrait largement diminué.
Difficile donc de rebondir par rapport à cet état de fait - mais les scénaristes n'avaient pas à s'en inquiéter davantage, ce second volet allant également être le dernier au vu de son insuccès.
Pas très dommage, ni pour les spectateurs, ni pour son réalisateur - autrement plus inspiré par la suite.