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L' incendie dans la montagne

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1 critiques: 3.5/5

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Ordell Robbie 3.5 Feu fascinant
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Feu fascinant

Tourné la même année que le Brouillard, l’Incendie dans la montagne confirme Kim Su Yong comme une figure à part du cinéma coréen des sixties. Le pitch? Un village au milieu d’une foret de bambou habité seulement par des femmes dont les maris sont partis à la guerre. Un homme qui a fui les combats tente de se cacher dans cet environnement. Tous ces ingrédients contribuent à instaurer une ambiance à part. Le film étonne ainsi très vite avec son plan subjectif des femmes ayant rassemblé du riz pour une guérilla qui les rançonne s’adressant à celui qui va voler leur riz et qu’on ne verra pas dans le champ. Ce plan pose ainsi une certaine dimension théâtrale qui sera essentielle tout le long du film. Théâtral, le film l’est parce que si ses personnages sortent parfois du village et de la forêt l’encerclant on ne voit pas cet «au-delà du village» dans le cadre (hors un chemin vers la ville mais c'est tout). Un quasi-huis clos en plein air en somme. C’est cette théâtralité qui fait que le jeu parfois outré des acteurs fonctionne bien, la situation du village et la situation personnelle de femmes livrées à elles-meme exacerbant les sentiments des personnages. D'où une belle gallerie de personnages hauts en couleur. Se révèlent au cours du film les préjugés de certaines villageoises face à l’ennemi "rouge". Mais aussi l’envie de refaire leur vie alors que leur mari est au front depuis trop longtemps, leurs désirs frustrés, leur lutte pour subsister.

Les hommes? Un vieillard tout aussi haut en couleurs que les villageoises apparaissant au cours du récit. Et surtout ce fugitif qui excite le désir des femmes au point qu’elles n’hésitent pas à prendre les devants ou à se battre entre elles pour le posséder. Cet être a de plus choisi le seul camp de la survie. SPOILER Avant que la guerre n’envahisse de nouveau sur la fin le champ du film pour précipiter la fin tragique du fugitif. Fugitif qui n’avait d’ailleurs pas plus d’échappatoire dans le monde extérieur (s’il se dénonce il ne sera probablement pas épargné) que des femmes qui ne savent pas ce qu’elles feraient hors de l’espace clos du village. FIN SPOILER La mise en scène de Kim Soo Yong est ici moins expérimentale que le Brouillard mais d’une ampleur classique à la maîtrise sans faille. Le cadrage est précis tout en évitant l’écueil du beau plan pour le beau plan. Quant au score, il est pour beaucoup dans la force hypnotique du film avec ses accords minimalistes évoquant Takemitsu Toru mariés à un usage tout aussi minimaliste des instruments à vent.

Seul petit défaut : le film exprime peut être un trop son propos par les dialogues. Aurait-il gagné en force à être un peu moins bavard ? Peut être. D’un autre côté, le flot de paroles révélatrices du film correspond bien au désir des personnages de tuer le temps en attendant que la guerre s’achève. Le tout donnant un film ne ressemblant qu’à lui-même aussi dense scénaristiquement qu’original et captivant.



17 janvier 2005
par Ordell Robbie


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