A la fin des années 80, Ringo Lam secouait son petit monde avec le séisme School on Fire, brûlot sanglant et accessoirement son meilleur film. Et l’un des meilleurs films sur un Hongkong déjà voué à la rétrocession. A cet instant, les triades accueillent à bras ouverts les lycéens, « ceux qui feront l’avenir », ces jeunes bien décidés à se faire quelques sous en rendant service à leur boss : règlements de compte, prostitution et trafic de drogues. La routine. Mais cette jeunesse a aussi besoin de reconnaissance et de stabilité, et lorsque l’école est assiégée par des petites gouapes protégées par la mafia, plus rien ne va : le chaos est aussi bien dans la rue qu’à l’école, les professeurs sont intimidés et plus personne n’arrive à contrôler la situation, pas même Hoi, le seul qui semble représenter la loi pour le peu qu’il en reste.
School on Fire apparaît alors comme l’un des brûlots les plus explosifs de l’âge d’or du cinéma d’Hongkong, où tout était possible à une époque où les cinéastes pouvaient incorporer dans leur série B extrêmement agressive tous les éléments d’un pur film d’auteur avec ce qu’il faut de messages épicés. Il reste donc un beau film sur la jeunesse désespérée, la relève déjà mise à feu et à sang, parsemé de séquences aussi spectaculaires que marquantes. La révolte de la jeunesse, incapable de se faire entendre, se fera par l’issue tragique d’un suicide désespéré à moto, en forme d’ultime cri du cœur. Une autre symbolique très forte du film est l’incendie volontaire de la bibliothèque du lycée par l’une des jeunes héroïnes du film, démoralisée suite au suicide de sa petite protégée, ou comment la révolte de la jeunesse, incapable d’être entendue par les hautes instances, entraîne une cascade d’évènements noirs. Et pendant ce temps-là, dans les rues où règne aussi le chaos, on règle ses comptes à coups de machettes et la police est incapable de régler les conflits.
Ringo Lam aura donc fait de son School on Fire l’un des films les plus brûlants jamais faits à Hongkong. Avec son art de maîtriser la plupart des sujets abordés tout en offrant aux spectateurs un spectacle terrifiant et hyper jouissif, le film culmine dans un final sidérant où jeunes, mafieux, flics et professeurs s’adonnent à cœur joie dans le massacre, et dont la structure de fin rappelle celle des films de kung-fu de la Shaw Brothers : les méchants passent à la casserole après le bouquet final, on tombe le rideau, fin du spectacle. Au-revoir messieurs dames, merci d’être venus. Très fort. Mais rien qui ne fera oublier les messages déposés tout au long du film, comme ça, l’air de rien, entre deux bagarres et poursuites à moto.
Plus dur que les deux premiers films de la série, School on Fire perd un peu d'humanité contre une violence qui peut parfois sembler sinon gratuite, du moins relevant du cliché. Toujours filmée de manière aussi distante, mais efficace, l'histoire de cette jeunesse confrontée à une violence quotidienne, à l'impuissance de la police ou de l'école pour l'endiguer, marque mais sans vraiment impliquer le spectateur. Peut-être que contrairement à City et Prison on Fire, les personnages ici sont plus stéréotypés. Quoi qu'il en soit, Ringo Lam conclut là une série de trois magistrale. A part Tsui Hark, je ne vois pas de réalisateur qui peut se vanter d'avoir aligner trois films d'une série d'un tel niveau.
C’était un des classiques que je n’avais jamais vus et c’est avec un peu de réticence que j’ai mis le Vcd dans le tiroir car on en entendait plus trop parler et puis bon il y a tellement de films plus récents à voir.
Et quelle claque ! Non seulement c’est le genre de films qui ne prennent pas une ride mais mieux, qui se bonifient avec l’âge tant la description du hong-kong d’en bas y est authentique. Du coup c’est plutôt les "True mob story" et autres tentatives réalistes qui paraissent honteusement fades. "School on fire" c’est le genre de films qui vous font revoir à la baisse les autres que vous pensiez pourtant très bons. C’est le genre de films qui vous gâchent les prochaines séances video/cinéma tant ils sont forts et nécessitent un long temps de ré-acclimatation au niveau général de l’industrie cinématographique. "School on fire" c’est un peu comme apprendre que vous avez urgemment besoin de lunettes alors que vous n’imaginiez pas que votre vue avait baissé. Et cerise sur le gâteau un Vcd c’est bien moins chère qu’un rdv chez l’ophtalmo.
Mais le pire c’est que les acteurs vivent vraiment leur rôle. Un peu comme si ils sont eux-mêmes révoltés de l’influence des triades et qu’ils font de ce film une affaire personnelle. C’est la première fiction où les acteurs sont invités à ne pas jouer mais à venir s’exprimer sur un sujet de société. Sara Lee et Fennie Yuen (mention spéciale à son père aussi), complètement habitées, viennent pleurer, crier leur désespoir à travers des scènes d’une dureté inouïe. Scènes qui ne tombent jamais dans la violence gratuite. Et plus globalement les prestations sont quasiment aussi bonnes. Ringo Lam ne pouvait que difficilement être mieux assisté. Faut donc pas trop en vouloir aux films de triades récents de paraître palots en comparaison tant ça relève du miracle de restituer un cri de douleur aussi fort. Même Ringo n’y est pas parvenu en abordant d’autres sujets graves.
Si vous n’avez donc toujours pas vu ces familles se déchirer, ces jeunes se courir après dans les couloirs et les rues d’hong-kong dont l'atmosphère est tellement palpable qu’on a presque l’impression d’en sentir les odeurs, alors vous savez ce qu’il vous reste à faire. Excellent retour en plaisir sur investissement. Film qui gardera en effet intact sa force avec les années tant la mise en scène et les éléments du film en général ne peuvent être améliorés par de nouvelles techniques. Le résultat est tellement criant de vérité que vraiment rien ne risque d’altérer cette œuvre. Ah si pardon le support. A quand une édition digne du film ? C’est vrai que c’est impossible mais alors au moins une édition honorable ?
Humain et violent, School on fire est une petite tuerie.
Scénario classique mais offrant un grand nombre de scènes fortes, la pellicule laisse transpirer le chaos et le désespoir, n'offrant aucune perspective d'avenirs aux étudiants, à part intégrer les triades, ou bien en être les victimes.
La violence est très sèche, froide, réelle, et à aucun moment complaisante.
L'impuissance des profs, dépassés par les événements, de la police, face à des truands implacables, fait froid dans le dos. D'ailleurs la scène ou Fennie Yuen est prise à part par Roy Cheung est vraiment malsaine et pleine de tension, comme d'autres.
On se soucie des personnages, de leur avenir, on a peur pour eux.
Regorgeant de scènes fortes ( la moto, le chantage, le final survolté et ultra violent), le film a 22 ans à ce jour, et reste malheureusement d'actualité..
Nouvelle plongée dans le feu avec Ringo Lam, cette fois il s'agit de l'univers de la jeunesse en proie au grand banditisme. Un constat terrassant sur une société décadente mettant en cause les dérives d'un système où les principaux garants du bon fonctionnement (la police, les profs)semblent dépassés.
Encore un film qui prouve que Ringo Lam est un grand cinéaste.
De tout les "On Fire", c'est celui qui dépeind une réalité plus insidueuse que les autres opus. "City" reste sur une bande de braqueur particulièrement violent, et "Prison" expose le milieu carcéral. "City" et "Prison" sont axés sur des environnements violents, "School" par contre se déroule dans l'enceinte de l'école. Cette institution est censé préserver la jeunesse, mais Ringo Lam nous présente un état des lieux différent (la présence des triades, racket etc...). Un must à voir (tout comme les autres films trilogie "On Fire").
Hallucinant du début à la fin... rares sont les films qui vous retourne à ce point. Ringo Lam signe un film d'une puissance digne de Stanley Kubrick (la comparaison s'arrête là hein, mais quand même...). Les acteurs sont tous énormes, l'ambiance urbaine est magnifiquement restituée... ce final, je n'en reviens pas, j'ai rarement vu autant de rage sur pellicule. VCD à se procurer d'urgence. (edit: le DVD HK est désormais disponible!)
Veritable point culminant de la carrière d'un Ringo Lam toujours plus jusqu'au boutiste, "School on fire" est un film sans espoir, véritabement terrifiant. Bouleversant du début jusqu'à son final d'une violence à peine concevable, ce film transpire la rage à plein nez.
Habités par des comédiens qui signent pour la plupart leur meilleure prestation, le récit est dense, prenant, tragique et très bien écrit. Témoignage poignant d'une société en perte de repères, d'une société où le mot "espoir" semble banni, à valeur quasi-documentaire, on se surprend à se demander comment Lam a pu le sortir quand on connait l'influence des triades sur le cinéma de Hong Kong.
Les affrontements, peu nombreux, sont spectaculaires et terriblement efficaces. Réalistes à l'extrême, sanglant sans tomber dans la surenchère, ils donnent une dimension incroyable au récit, tout en livrant un spectacle de qualité. Le final est à ce titre incontournable, complètement apocalyptique, plein de haine, et donnant une image au mot "nihilisme".
L'ensemble du film, très sombre est tout aussi désespéré. Il n'y a pas de héros, juste des hommes et des femmes qui tentent de lutter avec le peu de moyen à leur disposition contre un système qui les condamne à supporter. La scène de la bibliothèque, véritacle cri du coeur est à ce titre poignante, et l'incapacité des professeurs et policiers à agir est dure à supporter.
Pourtant ce constat alarmant se révèle proche de la réalité, et les forces de l'ordre partout dans le monde n'ont pas toujours les moyens de défendre les citoyens.
Lam Chign Ying est excellent dans le rôle de ce flic dépassé par les événements qui tentent de faire son boulot en sachant qu'il n'arrivera pas à éviter le drame qui se prépare. Damian Lau signe une prestation éblouissante, pleine de rage de colère et d'humanité. Fennie Yuen est également parfaite dans son rôle. Seul Roy Cheung en fait trop, jouant une caricature de gangster, peut être pas si éloignée de la réalité mais agaçante.
Un film qui a très bien vieilli, qui reste toujours aussi percutant, et laisse des souvenirs longtemps encore après sa vision. La musique du générique de fin va vous rester longtemps...
un film époustouflant par sa noirceur et son nihilisme ainsi que sa violence. Ringo Lam ne met cependant pas le côté humain de côté malgré le côté déshumanisé du film ce qui rend l'ensemble encore plus passionnant. C'est sans doûte l'un des meilleurs film du réalisateur (qui n'est pourtant pas un manchot). Certains ont comparé le film à un vengeance-story à la Charles Bronson... je ne pense pas que la comparaison soit judicieuse car les héros incarnés par Bronson sont souvent (pas toujours) monolithiques et sont accès sur un simple désir de vengeance et de justice. Dans school on fire, rien de très semblable, les protagonistes finissent par ressentir un besoin de vengeance mais c'est surtout l'envie de purification ou de vivre "libre", d'étudier librement ou d'exercer librement leur profession qu'ils recherchent... ça n'est donc plus un besoin de justice mais surtout le recherche de liberté.
Quoi qu'ils en soit le film est excellent et mérite largement que l'on s'y attarde!
je viens de regarder une nouvelle fois ce film est c'est toujours aussi magistral. Ringo Lam est vraiment très bon quand il filme la violence urbaine. Un film dur et attachant qui prone tout de même l'autodéfence ce qui est normal dans le cas des héros du film qui n'ont que cette option là. Un des meilleurs films du réalisateur...
Un incroyable brûlot sociologique, un pavé dans la mare éducative du Hong Kong des années 1980! Alors que la défaillance du système éducatif est pointée du doigt par les médias et le public, Ringo Lam réalise à ce jour son film le plus brutal et nihiliste.
Porté par un casting d'excellence et bénéficiant d'une approche quasi documentariste aux scènes de violence assez inouïes (les acteurs ont dû avoir bien plus que des bleus lors de leurs affrontements improvisés), "School on Fire" est une expérience qui s'oublie difficilement.
Les séquences les plus dures ne sont certainement pas les nombreux affrontements, mais toutes celles relatives à la détresse des deux écolières, criantes de vérité dans leurs rôles respectives de filles rebelles envers l'institution, mais prisonnières de leur condition de faire-valoir des membres de gang. Rarement la vie des triades n'a d'ailleurs été aussi cruellement dépeinte, aussi proche finalement d'une certaine réalité bien loin de la vision idéalisée d'une série comme "Young & Dangerous".
Mais où est donc passée cette rage qu'a jadis habitée Ringo Lam pour accoucher d'œuvres comme un "Looking for M. Perfect"?
A noter que seule subsiste à ce jour une version hongkongaise victime de quelques coupes; ou – pire – une version taïwanaise d'UNE heure, de laquelle ont été coupées toutes les scènes se passant dans l'enceinte de l'école!!