On the sea again
Produit par Michael Mak et réalisé par le très inconnu Lee Gwok Laap, ce Sea Root est en fait une sympathique romance aux attributs en rien révolutionnaires, mais qui se veut aisément accrocheuse de part une grande maîtrise de la mise en scène et un jeu d'interprètes au-dessus de la norme.
Root (Lau Ching-Wan) est le fils aîné d'une famille de marins dont la mère est atteinte d'un handicape moteur important. Il est introverti et refermé sur lui-même.
La famille souhaite embaucher une jeune femme pour pallier les manques de la mère pour les tâches ménagères à bord du bateau qui est aussi leur lieu d'habitation. Pour se faire ils engagent une jeune exilé chinoise interprétée par Alice Lau. Cette dernière changera l'existence jusqu'alors monotone du renfermé Root.
Tout est fortement agencé pour donner dans la romance rose bonbon avec tous les bons sentiments et le beau blabla inhérents à ce genre d'oeuvre, et bien non de par sa faculté à gérer un exacte dosage entre sentimentalisme pesée et questionnement existentiel, le réalisateur parvient à nous livrer un vrai film profond.
Contrairement à la majorité des films romantiques jouant sur l'aspect redondant de la romance fluorescente, Lee Gwok Laap installe un véritable climat et donne de la profondeur à ses personnages. Les rapports entre eux sont filmés avec beaucoup de pudeur et laisse la perspective au spectateur de se faire sa propre impression. En gros ce n'est pas la musique qui guide les sentiments, mais l'achèvement du sentimentalisme qui donne son sens émotionnel à la musicalité. C'est le coeur gros comme celà que l'on écoute une partition sirupeuse que chantonne la désormais regrettée Anita Mui.
Au niveau de la réalisation, c'est totalement maîtrisé, certains plans touchent même au suprême.
Tout est donc rassemblé pour faire de ce film un modèle du genre, et bien non, tant ce dernier est leste et manque d'un peu d'énergie. En gros c'est très bien réalisé, parfaitement interprété, avec un Lau Ching-Wan excellement pataud et une Alice Lau énergique et enjouée, mais ça manque parfois de punch. Et c'est presque trop simpliste et réducteur pour donner parfaite satisfaction au râleur que je suis. Mais je pense qu'il satisfaira aisément tous les jeffy, alain et consorts de cette planète...
