Dommage
Pseudo film d'horreur et d'érotisme à base de maison hantée, fait assez exceptionnel à HK, fauché jusqu'à l'os et sorti des tiroirs poussiéreux de la Shaw, Sex beyond the grave malgré un semblant de bonne volonté ne parvient pas à s'extirper de la fange pour transcender sa terrible misère scénaristique, technique et cinématographique. Surfant ouvertement sur la vague des films d'angoisse de Kuei Chi Hung, le réalisateur inconnu au bataillon ajoute quelques minimes envolées de comédie débile histoire de virer au n'importe quoi mais la sauce tourne vite au vinaigre. C'est bien dommage, car une poignée de scènes et un rythme sur le fil du convenable pourrait faire la différence si l'histoire ne s'en allait pas vers le piteux extrêmement mal goupillé.
Ne sachant manifestement pas trop où aller, le réalisateur utilise en aveugle toutes les ficelles de la maison hantée, de l'esprit femelle revanchard, et ajoute une pincée de folie bienvenue mais souvent complètement hors sujet. La bouse colle aux pieds et on sent assez vite que rien ne tient debout. Le conciliant pourra se rabattre sur une scène d'intro dantesque magnifiquement gratuite, crétine et anthologique, où la futur femme fantôme voit mari et enfant se faire étriper par un capitaine japonais (Philip Ko), puis se faire elle même violer avant qu'un grand père apparemment venu pour l'aider ne passe à son tour dessus sans qu'elle ne réagisse d'un poil jusqu'au moment où le vieux lui fauche son coffre à bijoux... Du meilleur goût. On peut aussi noter un magnifique, très professionnel et long strip tease de gweilo rouquine, adepte du grand écart facial, sur une musique disco chaud les mamelons, un exorciste gweilo particulièrement risible, quelques ustensiles de cuisine en lévitation dont un superbe frigo hanté qui charge la ménagère de bon coeur, ou bien encore ce vol de grosse généreusement con. Son pantalon se fend en deux laissant apparaître sa culotte caleçon alors que l'ambiance se veut oppressante.. !?
Plus sérieuse, la partie finale voulue érotico morbide n'est pas dénuée d'atmosphère fantomatique féminine et raccroche tant bien que mal le scénario initial qui s'était jusque là généreusement perdu dans les méandres d'une famille caricaturale sans aucun intérêt pour le récit. Anthony Lau par exemple, père et fan de culture de champignons n'a aucun poids et absolument aucune crédibilité. L'ensemble majoritairement piteux peine beaucoup à convaincre et demeure anecdotique. Je ne peux m'empêcher d'émettre quelques regrets quant au bon principe de la maison hantée, porteur mais extrêmement mal utilisé, entre autre à cause de la petite famille qui la rénove de fond en comble en un claquement de doigts (les joies d'Ikea) et semble tout faire pour tuer le film. Indépendamment du budget fauché qui offre lui aussi pas mal d'effets miséreux à souhait, Sex beyond the grave malgré quelques bons moments et un ensemble pas vraiment ennuyant mérite d'être vite oublié. Pas trop dur.