De gros défauts qui n'entachent pas une bobine de fureur
Soi Cheang revient après son navrant et bâclé Dog Bite Dog à la réalisation avec l'adaptation live du manga éponyme Coq de Combat disponible sur le territoire français depuis un petit bout de temps. Bien que le cinéaste n'ait pas totalement oublié ses relents clinquants, donnant une importance toute légitime au clipesque lissé façon MTV, le résultat s'avère bien meilleur qu'il ne laissait espérer. Le film débute sur une grimace de Ryo (Shawn Yue), l'oeil injecté de sang, le teint blafard, une figure diabolique. Pourtant les premiers instants du film, dans un univers carcéral poisseux, montrent un Ryo chauve, violé à sec par une armée de prisonniers, subissant les foudres de son entourage hormis ce gros bénêt qui se lie rapidement d'amitié avec lui. Mais les choses vont se corser lorsqu'un professeur de karaté interprété par Francis Ng, débarque pour donner des leçons. L'homme jusque là victime va se retrouver dans la peau de la machine à tuer, tentant sa chance dans une école de boxe réputée mais aussi corrompue. A Ryo de se forger un espoir de survie auprès des autres et de se prouver qu'il est bien un véritable challenger. N'y allons pas par quatre chemins, Coq de Combat est une pure réussite du film de genre en dépit de ses énormes défauts qui ne prennent pourtant pas la tangente sur son univers déposé, sorte de lieu glauque régit par la racaille friquée.
Coq de combat développe le parcours chaotique d'une victime, mais pas n'importe laquelle puisque Ryo est avant tout un criminel, auteur du meurtre de ses parents. Après avoir retrouvé sa soeur et suivi un parcours initiatique auprès de son professeur de karaté, la violence et le combat vont donner une véritable signification à sa vie. Sombre et désenchanté, le film parvient néanmoins à faire office d'actionner martial très efficace et particulièrement violent, dans la veine brutale et misérable de Dog Bite Dog, la volonté de développer un vrai scénario -et de se planter- en moins puisque Coq de Combat est avant tout un pur film de genre pour un public qui ne demande que du spectacle punchy et des torgnoles sans broncher. A la différence de Dog Bite Dog (2006) , qui tentait désespérément de donner un semblant de vie à son personnage rongé par la haine, Ryo est l'archétype même du mauvais gars, victime et bourreau, d'où la difficulté de se situer précisément dans le film, le spectateur restant plus passif (mais content du spectacle) que réellement acteur à part entière. D'où cette sensation de décalage, de déséquilibre avec les images qui défilent sous nos yeux. Mais qu'importe, l'instant fut bourrin, pas noble c'est sûr, mais déterminant dans la nouvelle carrière -houleuse pour certains- de Soi Cheang.
Demi-déception, demi-réussite.
Coq de Combat est la dernière réalisation de Soi CHEANG et vu la claque qu'on s'était prise avec Dog Bite Dog l'objet était forcément attendu. Il faut indiquer qu'une fois de plus le film est catégorisé IIB (n'oublions pas que la fameuse série des Raped By An Angel l'est également...) alors que l'esprit (et la violence) de la cat III est bel et bien présent. Et, bien sûr, c'est une nouvelle fois grâce à ce genre de production borderline qu'un acteur se révèle, en l'occurrence Shawn Yue !
Coq de Combat est donc l'adaptation du manga éponyme et y a pas à chier la première partie du film suit fidèlement le support original. La seconde moitié, trop condensée, brouillonne dans sa narration, contient beaucoup trop d'ellipses (les motivations de Sugawara, l'oeil rouge, le sang dans la toux de Francis Ng, ...) et se retrouvent donc complètement incompréhensible pour ceux qui n'ont pas lu le manga. Dommage. Autre défaut, le look de certains personnages avec notamment la soeur au moment de sa visite de prison (c'est quoi ce faux look d'idolu jap ???) et Dylan KUO en mode mèche folle. C'est rageant car on peut remarquer le gros travail de Soi CHEANG (comme sur ses précédents travaux) sur le son, la lumière, le montage (même si certains faux raccords sont gênants...). D'ailleurs ce dernier est très cut du fait des aptitudes martiales limitées de certains acteurs, cependant les combats restent lisibles et leur rendu dynamique. La violence du manga ressort bien (ambiance déliquescente, combats limites, entraînement à base de stéroïdes, intimidations diverses, prostitution, ...) bien que certains passages ont légèrement été épurés de leur contenu, ce qui n'empêche pas au métrage d'être assez extrême et d'en restituer l'esprit (malgré un twist final pas forcément bienvenu).
À noter que Shawn Yue est complètement transcendé par son rôle (tout comme l'était Edison Chen dans Dog Bite Dog), ce qui prouve bien que Soi CHEANG est un excellent directeur d'acteur et qu'une fois de plus c'est un rôle assimilé Cat III qui permet à un acteur de franchir une nouvelle étape. Il est niquel du début à la fin, avec une caractérisation très proche du Ryô Narushima de l'oeuvre originale (la transformation physique en moins).
En bref le chef d'oeuvre espéré n'est pas là, à la place on a juste un sacré bon film méchamment jouissif dans sa première partie et son final. Je prends !
Poulet de batterie
Le pitch était pourtant alléchant : un meurtrier adolescent qui découvre le karaté en prison, réalisé par un Soi Cheang capable du très bon comme du pire. Dommage pour nous, ici c’est le pire : 1h45 d’ennui profond face à une intrigue qui se contente vite d’enchainer des combats sur le ring d’une médiocrité royale, et face à un personnage principal au charisme et au capital sympathie très éloigné de celui d’Edison Cheng dans Dog B.ite Dog malgré la même coupe de cheveux.
Le fait de ne pas connaître le manga original n’excuse pas tout : même un novice devrait pouvoir prendre du plaisir devant une adaptation cinéma. Là, c’est raté.
De l'art de passer du coq à l'âne
L'adaptation de manga a rarement porté chance aux courageux, et
Shamo ne viendra hélas pas déroger à cette règle. Amis des récits réalistes, passez votre chemin. Dès l'entame du film, on comprend vite que tout relève plus de l'exagération que d'autre chose: un jeune de 16 ans propre sous tous rapports qui habite une belle maison et qui joue du violon, tue ses parents à coups de couteau, se retrouve en prison avec des adultes qui ne manquent pas de violer et de le tabasser, tandis que sa soeur décide de se prostituer presque avec le sourire. Ce qui peut passer plus facilement dans un manga et sur une durée bien plus importante peine à convaincre ici. Le reste est du même acabit, haut en couleurs et en très peu réaliste. Il est de plus difficile de vraiment cerner le personnage principal, éloigné du personnage du manga pour le rendre moins inhumain et l'édulcorer d'autant.
Dans le genre 'anti-héros', le personnage manque de subtilité et de substance. Shawn Yue fait de son mieux comme toujours et apporte son intensité, sans pour autant réussir à amener une sensibilité et des nuances qui font défaut au personnage. Même son de cloche pour la plupart des personnages, qu'on sent tailler à la hache dans un récit trop long à adapter en 1h30. Que penser du personnage de Dylan Kuo, qui disparaît bizarrement du récit vers son milieu? L'ensemble sent trop les bouts de récit raccordés tant bien que mal. C'est dommage car le film faisait autrement preuve de style et d'énergie. La caméra de Soi Cheang n'est certainement pas du Kubrick ou du Michael Mann, il se laisse parfois aller à des facilités typiquement Hong Kongaise, mais réussit aussi à faire preuve de style dans ses cadrages et à définir plus globalement une ambiance assez intéressante par moment, notamment par le biais d'atmosphères sonores décalées jouant bien avec les silences. Si l'on ne peut donc pas qualifier
Shamo de ratage, il reste difficile de se satisfaire de cette tentative d'adaptation après
Love Battlefield et
Dog Bite Dog qui faisaient preuve d'une cohérence et d'une ligne directrice beaucoup plus forte. A trop vouloir ratisser large en édulcorant le récit original, Soi Cheang ne réussit ici qu'à délivrer un patchwork dont la violence manque cruellement de fond.
Bon divertissement, plus anecdotique qu'on pourrait le croire.
Loin d'être le film trash annoncé, "Shamo", à l'image du précédent film du réalisateur, s'annonce comme une petite déception. Pourtant, on ne passe pas un mauvais moment, loin de là. Mais on aurait aimé un film plus énergique, plus jusqu'au boutiste, à l'image d'un générique fou ponctué d'une chanson tonitruante.
L'ensemble reste bien trop linéaire pour combler les lacunes d'un scénario mille fois vu. Les scènes censées être "chocs" ont déjà été tellement exploitées, et la réalisation de Soi Cheng tellement sage, que l'effet est nul.
Que l'histoire soit faite de clichés n'est pas en soi un problème, mais il n'y a pas véritablement d'enjeux. Reste une ambiance qui se veut trash très sympa, une esthétique générale plutôt réussie et un jeu d'acteurs qui mérite le détour à défaut de valoir un oscar.
Les combats, relativement peu nombreux manquent singulièrement de pêche, surtout pour du lethal fight. Le principal intérêt est d'avoir une pourriture qui ne vaut pas un clou comme personnage principal. Le final est quant à lui peu convaincant, de même que la révélation que tout le monde avait devinée depuis longtemps.
On regrettera le manque d'audace dans la structure narrative, puisqu'il faut attendre 1 heure pour que soi cheng tente quelque chose de différent, et ça ne dure pas.
Comme "dog bite dog", la claque n'a pas eu lieu, toutefois on passe un meilleur moment, l'ensemble faisant plus honnête et moins pompeux.
Sympathique mais anecdotique.
Un grand coup dans le vide
Soi Cheang profite de l'engouement suscité par son précédent "Dog @!#$ Dog" pour ramasser du pognon. Adaptation ratée, qui passe totalement à côté de la vraie poésie et réflexion du manga original et - pire - anéantit toutes les motivations de ses personnages lors d'un finale totalement ridicule.
La classification d'un simple "2B" avait déjà de quoi inquiéter: comment une telle œuvre enragée pourrait-elle éviter le fameux label "Cat. III", si ce n'était qu'en adoucissant les traits?
Non seulement Soi Cheang mesure son propos, mais en plus il passe totalement à côté du message profond de l'œuvre originale.
Soit un jeune chien fougueux, qui est paresseusement entraîné par un Francis Ng assurant un minimum syndical dans un décor de carton-pâte censé assurer une prison ultra-violente. La première partie se traîne donc déjà lamentablement en longueur et met mollement en scène des supposées scènes chocs.
Notre jeune "coq de combat" sort de prison et devrait logiquement se transformer en véritable machine à tuer. Ses intentions et lente descente dans une violence gratuite sont malheureusement totalement diluées dans une intrigue ne sachant choisir entre simple adaptation graphique ou actioner fun – soit deux genres fort éloignés du réel drame psychologique du matériel d'origine. Pourtant Shawn Yue assure un minimum dans la peau de son personnage et aurait très certainement pu se muer en véritable surprise, si seulement il y avait un directeur d'acteur ou réalisateur digne de ce nom aux commandes du projet.
Le pompon est tout de même atteint en fin de film: alors que le personnage principal semble prendre conscience de sa propre monstruosité, un ultime combat le replonge dans sa condition première, évacuant d'un seul coup les quelques minimum d'enjeux dramatiques, qui auraient pu pointer leur bout de nez – et notamment dans sa relation avec sa fiancée et sa sœur. Et à ces deux dernières d'acclamer une sorte de pantin sans aucune profondeur, alors qu'elles l'avaient réfuté encore deux minutes plus tôt.
Bref, Cheang s'en est royalement tapé les bonbons du présent projet, ayant torché l'adaptation sans aucune implication personnelle, ni dans la forme, ni dans le fond. Un ratage en puissance!!!
Les acteurs jouent trés bien, mais les personnages n'ont pas beaucoup de profondeur.
Photo magnifique, ambiance parfaite, plans plus que sympatiques, et montage bien réalisé.
Mais, le film bas de l'aile, ca tiens pas vraiment la route.
C'est dommage !!!!