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Shinjuku Triad Society

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 2.58/5

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16 critiques: 3.22/5



Ghost Dog 2.25 Une curiosité pour amateurs de polars noirs
Ordell Robbie 2.75 Miike à son "meilleur"...
Xavier Chanoine 2.75 Triad trash society.
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Une curiosité pour amateurs de polars noirs

Dès ses premiers films, Miike s'est souvent intéressé aux minorités étrangères vivant au Japon ou aux Japonais en exil. C'est le cas de Shinjuku Triad Society, premier opus de la Black Trilogy explorant le petit monde de la mafia chinoise au Japon au travers des yeux d'un flic d'origine chinoise incarné par le convaincant KIPPEI Shiina. C'est un polar très noir et très violent accumulant les scènes chocs fréquemment à base de fellations ou de sodomies, mais aussi de flingages bien sanglants. Mais comme presque toujours chez Miike, la destructuration du récit et la multitude de personnages pas très attachants n'aide pas à accrocher véritablement à l'intrigue, ici très chaotique. On est loin du talent typiquement US à installer une histoire et des personnages, bref des repères, mais plutôt dans la galerie, le portrait de famille tiré avec plus de recul et moins de passion. Reste que globalement, Shinjuku... est, dans la lignée de Rainy Dog, de bonne facture et peut valoir le coup d'oeil.

10 mai 2005
par Ghost Dog




Miike à son "meilleur"...

Premier volet de la Black Society Trilogy, Shinjuku Triad Society est un des premiers Miike à avoir bénéficié d'une diffusion festivalière en Occident. Que dire à propos de ce film où le "style" Miike commence à pointer le bout de son nez qu'on ait pas déjà dit sur le cinéaste... On fait quand même un petit bilan. Soit un pitch mille fois vu et de l'influence pas vraiment bien digérée: Kitano, filmage seventies sec, stylisation manga du cadre... Et aussi de l'expérimentation formelle bidon: combinaison ralenti/image floutée/foireuse, montage alterné passant du coq à l'âne juste pour faire fun... Le film a un sens du rythme absolument nul. Tandis que (comme d'habitude) le script ne connaît pas le mot rigueur. Il se révèle même incapable de développer ses points intéréssants (les rapports Japon/Taïwan ici). Mais d'un autre côté certaines idées délirantes font mouche et maintiennent le film à flots. Une romance s'initie ainsi de façon très spéciale et on a même entre autres une grand-mère borgne en kimono. Tandis que le score très eighties se laisse écouter. Pour un Miike du haut du panier c'est à dire correct.



18 août 2005
par Ordell Robbie




Triad trash society.

Dans son approche décalée et particulièrement glauque du polar traditionnel, Triad Society demeure l'un des métrages les plus corsés de Miike. Réalisé en 1995, époque à laquelle on est bien loin de tout savoir et tout connaître sur le cinéaste nippon, ce virulent brûlot social démontre par A+B la face malsaine de Tokyo réduite ici à un repaire de malfrats en tout genre, de yakuzas et de flics ripoux. L'histoire est on ne peut plus simple, celle d'un policier sino-japonais enquêtant sur les pratiques douteuses de la mafia locale. On va finir par dire que l'on se répète quand on évoque les films de Miike, mais on ne peut pas faire autrement puisque le réalisateur s'attaque encore et toujours aux polars, genre qu'il apprécie particulièrement et qu'il réutilisera pour manier les genres les plus farfelus qui existent comme pour les dégénérés Full Metal Yakuza ou encore City of Lost Souls.

Triad Society n'est clairement pas le yakuza eiga traditionnel destiné au public le plus large possible, non, c'est un film grave, glauque et incroyablement malsain multipliant les scènes de violence brute sans la moindre concession. Ici les coups font mal, les viols sont douloureux et filmés avec complaisance (on est pas loin de la cruauté d'un Salo de Pasolini), les protagonistes bis puent la misère sociale, comme ce petit dealer qui se prostitue pour payer ses lignes de coke, de même que les yakuza rabaissés en êtres déshumanisés avides de sexe, de sang et de drogue. L'entrée est servit dès les premières minutes, on attend que très rarement avec Miike, avec une fellation homosexuelle d'un vieil indique se badigeonnant les dents de cocaïne dans une cage d'escalier infiniment crade. Le cadre est posé, on sait à qui on a affaire.

Si l'ambiance poisseuse/glauque/morte du métrage assure un cocktail d'ambiance aux antipodes du cinéma actuel, force est de constater que Miike n'arrive jamais au bout de ses propos. Finalement, de quoi est fait ce Triad society? D'une critique acerbe de la société nippone? D'une dénonciation de la misère sociale de certains pays? Par exemple, les premiers plans de Taïwan ne montrent que des pauvres en manque de drogue. Oui, mais est-ce gratuit? Ne l'est-ce pas? On ne sait pas. Miike aime son Asie, mais pourquoi l'affubler de telles images? Le Tokyo de nuit qui est filmé n'est qu'un pur baraquement de junkies, de yakuzas pervers et de femmes de mauvaise vie, alors qu'il semble que la ville rayonne en pleine journée. Mais ensuite? Non, Triad society (annoncé comme le premier film du cinéaste diffusé en salle) est une déception à ce niveau là puisqu'il ne va jamais au bout de ses dénonciations. On reste sur notre faim devant cette succession de séquences purement vomitives mêlant sans mal ultra violence (passages à tabac divers et variés), érotisme douteux (viols à la pelle) et intrigue vaguement policière. Ce n'est pas un Miike franchement mauvais, c'est en plus de ça pas très bien filmé; mais son manque d'ambition, ses pertes de rythmes affolantes et son sens de la complaisance ultime face à la violence n'en font pas une oeuvre à classer parmi ses inoubliables Bird People of China et Les Prisonniers du Paradis, modèles de mixité culturelle.

Esthétique : 2.5/5 - Pas formidable, la texture sale de l'ensemble dérange. Ca ne donne pas envie. Musique : 2/5 - Ambiance sonore à l'image de l'oeuvre : glauque au possible. Interprétation : 3./5 - Du très bon boulot d'ensemble pour un film délicieusement éprouvant. Scénario : 3/5 - Un énième polar dans un climax bien crade. On peut apprécier le genre...



02 novembre 2006
par Xavier Chanoine


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