Quand meme la meilleure adaptation de jeux video au cinéma. Dommage pour le scénario
J'ai attendu avant d'écrire cette critique pour discuter avec d'autres personnes, joueurs ou non. Il en résulte toujours ceci. Le film est une merveilleuse adaptation sur le plan technique.
Rien à dire. La passage entre les deux monde est fabuleux, les décors sont très fidèle au jeu, et les démons, Pyramide Head par exemple sont extrêmement bien adapté.
Voici la principale critique que j'ai pu entendre :
- Ca fait pas peur. C'est vrai,
Silent Hill, idem pour les jeux, c'est pas un film ou les démons sortent brusquement du placard en te collant au siège durant deux secondes. Silent Hill, c'est un cauchemar permanent, une ambiance de stress permanent et àa Christophe Gans l'a bien compris et à réussi son adaptation.
Là où le film peche, c'est au niveau du scénario (Qui n'a pas été écrit par Christophe Gans). Quelle Honte !
Je m'attendais à beaucoup plus de mystère et de doute, au lieu de ça, on a le droit à un scénario à l'américaine,
Une simple histoire de vengance à deux balles , avec une fin uniquement bonne à faire une suite. C'est le seul point noir du film, mais quel point noir !
Christophe Gans a tout de même effectué un travail d'orfèvre sur l'aspect esthétique du film, on sent quelqu'un qui porte un intérêt au jeu vidéo, c'est assez rare pour etre souligné.
L'histoire est tiré des deux premiers jeux principalement et on trouve de nombreuses références (L'infirmière a la fin ;). Tous les bâtiments, les rues les monstres sont adaptés avec un grand soin.
Je dis donc bravo et merci à Christophe Gans. Car si on fait le bilan nous autre joueurs, ce film est la seule adaptation de jeu vidéo respectant son support d'origine et respectant l'esprit des jeux vidéo.
Honte a Roger Avary (Le scénariste) qui, je pense, a massacré ce qui aurait pu être un chef d'oeuvre.
Hill manque un truc mais ça passe
Démarrer le film par des plans horrifiques, cela nous fait basculer un peu vite de l’autre côté du placard avec une plongée dans les enfers qui fait écho à la caméra plongeant dans l’usine d’Isengard du Seigneur des Anneaux. Cet effet secondaire est un brin dommageable. Il rend inexistante une attente qui se devait d’être insoutenable par la suite. Paradoxalement, Silent Hill intègre la concession Sean – Boromir - Bean de manière assez futée. Ce personnage à la simple présence rédhibitoire nous permet de découvrir la ville sur le plan du réel et clôture le métrage de façon pertinente. Cette réussite sur le plan instructif occasionne un échec dans une autre dimension, celle de l’irrationnel. Cela casse la linéarité des évènements du quatrième sous-sol, freine ce sentiment d’inéluctabilité qui aurait dû nous y accompagner. D’où une abondance de détails et de points de vue rendant distante et rationnelle une histoire qui n'aurait peut-être pas dû l’être. Question de point de vue ?
Dès le départ, nous ne ressentons pas le malaise au sein de cette famille menacée ni n’arrivons à comprendre les réactions de fuite de la mère. La fillette, source habituelle de trouille, ne procure pas le moindre frisson ni n’inspire d’émotion particulière. Dans le film Ne vous retournez pas, le réalisateur Nicolas Roeg prenait son temps pour développer le drame vécu par les parents afin que la première apparition du "fantôme" de leur enfant décédé nous glace l’échine. Là, tout va trop vite.
« Trop de monstres tuent les monstres, trop de style y’a péril ». Silent Hill regorge de monstres et d’effets de style hétérogènes dans leur enchaînement, une irrégularité qui rend la chose par trop superficielle. L’au-delà de Lucio Fulci, très proche de Silent Hill sur son dernier tiers et manifestement une référence à l’écoute de la comptine répétitive, avait pour lui une avalanche de scènes gores insoutenables et, surtout, une histoire incompréhensible, un atout propre à tout cauchemar effrayant. D’aucun qualifierait ceci de hasardeux puisque lié à un scénario foireux, c’est vrai, mais chez Fulci ça marchait et on flippait !! Trop d’explications flinguent cet inconnu stressant qui ne l’est d’autant pas dans Silent Hill qu’il puise dans des histoires largement connues, comme Ring avec son mélange film d’horreur/drame humain marquant, ou encore l’excellent Event Horizon et ses enfers déjà bien chiadés. Ajoutons à cela quelques élans bourrins qui font tâche, les kicks de la fliquesse et une pose agressive de la maman soudain super guerrière. Sont-ce des clins d’œil à l’avorté Rahan ? Ou peut être davantage des influences geek peu liées au réel, d’où ce niveau de lecture réservé à un public plus adepte d’icônes virtuelles que de réactions véritablement humaines. Du monde vu par les yeux d’un cinéphile. Nous sommes loins d’une vision horrifique post-soixante-huitard à la "Ne vous retournez pas".
L’absence d’angoisse semble due à la générosité d’auteurs se voulant exhaustifs et sincères dans leur approche. En résulte un trop lourd mélange des genres et une surcharge dont la masse fait de l’ombre à un film qui, du coup, en manque cruellement. Reste que SH bénéficie d’un univers fascinant, de scènes chocs visuellement excellentes (le dépeçage ! les infirmières ! Le démon des chiottes !...) entourées de petits détails bienvenus (les cendres flottantes ! la panique des oiseaux annonçant les enfers !...) aidés d’une réflexion plutôt maline sur le fanatisme et d’une fliquesse véritablement… d’enfer. Dommage que le principal, l’ambiance malsaine, soit aux abonnés absents. En attendais-je trop ?
Moteur graphique performant, gameplay défaillant.
Un constat : c'est la première adaptation live d'un jeu vidéo qui soit digne de ce nom. Il faut dire que la matière est là avec les jeux. La bonne idée : garder une bande son tirée - et/ou tirant vers - des jeux. Le défaut : une mise en scène qui n'arrive pas à "émuler" le gameplay et l'ambiance bien flippante du modèle ludo-numérique. Les limites du réalisateur peut-être, mais surtout les qualités du jeu propres à son support. Ma maman n'a en tous les cas pas été larguée par l'intrigue du film et le fait qu'elle ait pu regarder jusqu'au bout reste la meilleure preuve de son innofensivité fondamentale..., au film. Quoi qu'il en soit, cela donne quelques espoirs pour le prochain long de Gans, son adaptation d'une autre saga des jeux vidéo je crois, celle d'Onimusha produite par le studio Capcom. Le sujet devrait convenir bien mieux à Gans, la matière première offrant plus de largesse dans la perspective d'un projet de mise en scène.
Silent Hill, malgré ses défauts, reste tout de même distrayant à regarder - d'un point de vue de fan du jeu ou comme simple maman lambda cinéphile, ce qui n'est pas forcément le meilleur des compliments eut égard aux "distractions" qu'offrent les jeux Silent Hill ; une des expériences virtuelles - cinéma compris - les plus flippante, "désagréable", qui soit.
01 décembre 2007
par
Astec
Une descente aux enfers confortable et moraliste
Je ne connais strictement rien au jeu Silent Hill (je ne savais d’ailleurs même pas que c’était un jeu…). J’ai donc découvert le film en parfait béotien. Ce dernier commence vite, presque trop vite. En 2 coups de cuillère à pot, on débarque dans la ville hantée. On plonge alors en plein cauchemar, avec des scènes glauques et inquiétantes très réussies. Le mystère s’épaissit : pourquoi ? Comment ? Qui ? Et puis au fil des minutes, au fil des indices, on s’habitue à l’ambiance, aux dangers, qui deviennent presque inoffensifs. Dans cet univers parallèle repoussant, il semble paradoxalement ne rien pouvoir arriver à l’héroïne, tant sa présence en ces lieux est désirée, symbolique, est la clef de l’intrigue. Les colonies de cafards, les coups d’épée d’un croque-mort patibulaire, les gongs de l’église, la levée des ténèbres, l’ascenseur de l’enfer sont alors vidés de toute peur, de toute angoisse, car les « méchants » ont changé d’apparence : ce sont des croyants fanatiques adeptes de la chasse aux sorcières et du bûcher, nettement moins inquiétants pour le spectateur qui sait bien que ces traditions moyenâgeuses ont été reléguées dans les tréfonds de l’Histoire.
Curieux sentiment donc : la peur n’était pas où l’on croyait. Du coup, la peur est retombée à plat. Le scénario s’est avéré n’être qu’une énième variation sur une « manipulation de vivants par des fantômes pour faire surgir la vérité ». Les parts d’ombres et de mystère se sont envolées au travers de cette volonté marquée de tout expliquer de A à Z. Restent quelques plages musicales efficaces, quelques images fortes qui viendront nourrir l’inconscient du spectateur, mais pas forcément ses cauchemars.
Trop plein?
Sans avoir jamais joué à aucun des 4 jeux Silent Hill, j'entrais dans la salle en parfait cobaye pour juger des qualités intrinsèques du film. Le film se tient-il si l'on n'a jamais joué aux jeux réputés révolutionnaires dans le genre? S'adresse-t-il plutôt aux initiés qui sauront lire entre les lignes et combler les trous qu'une adaptation ne peut toujours combler? Première réponse, le film se tient. Le scénario paraît un peu bancal par moments (voir plus bas), mais globalement l'histoire est assez simple et se suit sans aucun souci. Le résultat est tout de même mitigé et partagera sûrement autant que le Pacte des Loups avait pû le faire à l'époque.
Le premier problème de Silent Hill vient tout d'abord de son adaptation de jeu vidéo. On ressent un peu trop la linéarité d'un jeu avec ses "niveaux" successifs. On trouve un indice qui amène à un nouveau lieu, on déjoue les pièges, on trouve un nouvel indice, nouveau lieu, etc etc... Le jeu n'est peut-être pas du tout basé sur ce genre d'évolution, mais le film donne cette impression qui rime un peu trop avec facilité. Mais passe encore, on a vu scénario bien plus simpliste (qui a parlé de Resident Evil?).
L'aspect qui fâche un peu plus est la transformation assez lente d'un film plus basé sur l'ambiance (comme les jeux visiblement) à un thriller fantastique un peu trop simple pour captiver. Les premières scènes dans Silent Hill sont plutôt réussies, l'ambiance visuelle très sombre aidant, la tension est là. Mais au fur et à mesure le film se base de plus en plus sur les effets spéciaux et perd de son efficacité. Bien sûr on veut comprendre le pourquoi du comment, mais le dénouement n'a rien d'imprévisible. Le dernier tiers démêle donc les noeuds, mais de manière un peu trop rapide pour être touchante (le filmé façon vieux caméscope 8mm pas vraiment utile pour un flashback trop vite expédié). Pourtant là était bien le potentiel du film: la flippe d'un côté grâce à l'ambiance, et le drame humain derrière l'histoire fantastique. Au lieu de ça on obtient des effets spéciaux certes très efficaces, mais qui ne font pas sortir le film de la masse.
Tout n'est pas noir bien sûr, techniquement le film est de très bonne facture, la réalisation est assez classique mais sans trop de fautes de goût, les acteurs se débrouillent plutôt bien, la musique tirée du jeu est également correcte même sans l'avoir expérimentée sur le jeu. L'aspect visuel de l'ensemble sort également parfois du lot avec des monstres assez originaux ou des effets spéciaux intéressants.
Au final on peut tout de même sentir le trop plein de l'adaptation d'une saga qui n'avait pas forcément la cohérence pour elle. Le premier jeu a été écrit sans penser à une suite et sans une histoire complète en background. Ce n'est qu'à partir du 3ème jeu que l'histoire de Silent Hill a été véritablement développée. On ressent ces différentes couches dans le film aussi, le début jouant clairement la carte de l'ambiance pour ensuite s'attacher à expliquer le pourquoi des choses. C'est sûrement là que le film montre ses limites, une division en deux films aurait probablement permis de plus prendre son temps et jouer sur l'ambiance.
Le brouillard total...
Christophe Gans revisite la quadrilogie Silent Hill pour les fans de la série. Pourquoi je dis "les fans", tout simplement parce que pour ceux qui ne sont pas initiés à la saga nippone, la compréhension de l'oeuvre, ses clins d'oeil et ses subtilités (à priori) passeront outre. On a réellement l'impression d'assister à une succession de scènes clés de chaque épisode, sans la moindre cohérence quelconque. Le spectateur qui ne connaît pas la saga se sentira lésé par Gans, qui à trop vouloir rendre hommage au jeu, finit par laisser les spectateurs lambda sur la touche.
Rose est à la recherche de sa fille, perdue dans le monde ténébreux de Silent Hill, suite à un accident de bagnole. En se réveillant, elle découvre une ville de Silent Hill brumeuse à souhait, recouverte de cendres tombant du ciel. Elle fera la rencontre de personnages tous plus bizarres les uns que les autres. Un flic sortit de nul part, une damnée complètement à l'ouest, une poignée de fanatiques tarés, etc...
On suit alors ses aventures durant ces deux longues périlleuses heures. En fait, le plus lassant réside, entre autre, au niveau de la trame scénaristique qui semble intemporelle et assez décousue. Il ne sera pas rare d'assister à de nombreuses reprises à l'apparition de monstres et autres crawler particulièrement inquiétants, à des "mercenaires" improvisés chasseurs de bestioles et à un "boss" tel Pyramid Head, esthétiquement génial. Cette succession d'apparition de bêtes finit par lasser à partir du moment où Rose finit toujours par s'en débarrasser, et ce avec facilité. En fermant une porte, en tapant un sprint, l'issue est souvent la même.
En gros, on est dans un train fantôme, et à certains moments, un monstre apparaît pour nous faire peur. Mais ce n'est qu'illusion. On regrettera alors ce partit pris par Gans, finalement décevant et qui vole clairement son classement Rated-R, parfaitement incompréhensible. En effet, sur les 2 heures, il ne se passe strictement rien. Pyramid Head fait office de marionnette fouteur de trouille, le crawler déformé du début se fait mettre à l'amende en l'espace de quelques coups de flingues bien placés, les gosses mutants nocturnes, même à 10, n'arrive même pas à effleurer un cheveux à Rose...la liste est encore longue. Dommage car leur design et leur attitude ont de quoi rendre mal à l'aise. C'est peine perdue. On se consolera avec une réalisation réussie. La photographie est exceptionnelle avec un changement constant de grain lorsque l'on passe du monde ténébreux au monde réel. Silent Hill est recouverte d'un brouillard aveuglant, constamment sous une pluie de cendres grises, puis passe au noir profond lorsque la sirène retentit. Les décors se désintègrent, laissant apparaître, même transparaître l'envers du décor. Les cadres sont tortueux, non sans rappeler ceux du jeu. On se croirait en enfer. Un bon point. De même pour la bande-son, utilisée avec parcimonie, jouant autour de notes dramatiques et mystérieuses. Un autre bon point. Peut-être bien les seuls bons points de cette farce horrifique qui loupe le coche constamment.
Sean Bean est à l'ouest du début à la fin, il n'y croit pas et ne fait aucun effort pour. L'héroïne s'en sort plutôt bien de même que la petite Sharon, mignonne comme tout. Le reste du cast, y compris la femme policier, ne fait que de la figuration, rabaissé par des dialogues débiles. On finira par un bouquet final réussi mais grand guignolesque (on frôlerait presque le nanar, mais cela s'arrête à temps), où les corps se déchiquettent avec grâce. Il fallait bien ça, vu l'extrême gentillesse de l'oeuvre. On comptera en tout et pour tout 2 passages gores. Merci pour le foutage de tronche Gans, la prochaine fois pense à moins cirer les pompes de Yamaoka, et concentre toi plus pleinement sur les codes fondamentaux du cinéma.
Gans est complètement à côté de la plaque.
Déjà d’emblée oubliez les jeux, on est quand même très loin. Rien que dans l’utilisation du personnage du mari, interprété par Sean « allo y’a quelqu’un » Bean, qui à part casser le rythme (mou) de la progression de Rose, détruit surtout le principe cher au jeu, qui est celui de la subjectivité ou de l’immersion. Comment voulez-vous avoir de l’empathie, ou même de la peur (parce que c’est censé être un film d’angoisse … Et oui !) quant à chaque fois on nous coupe, bien symétriquement, son aventure par les interventions du mari (Sean Bean donc), qui cherche ?… Certes il cherche bien, à base de je t’ouvre des dossiers et je prends l’air inquiété … Non ça ne fonctionne pas, à pars si le but était de nous faire décrocher de l’intrigue sans arrêt, pour pouvoir mettre une plombe (ou pas) pour replonger dedans. Ces interventions prennent alors des allures de « pendants ce temps au Mexique » ou pire « pendant ce temps dans le bureau de l’inspecteur Derrick ».
Au lieu d’étoffer l’intrigue, Gans nous la noie sous un flot d’informations distillées n’importe comment et surtout n’importe quand. Et souvent pour nourrir une intrigue secondaire dont on avait déjà compris les pendants et aboutissant au bout d’une heure. Pires encore, ces informations nous cassent totalement le côté mystérieux, et font du film une œuvre cartésienne à en mourir où tout doit être expliqué noir sur blanc, pour pas que le petit étourdit du fond, le nez plonger dans ses pop-corn ne soit perdu. Gans peut alors jouer avec les codes ultra rabachés du film d’horreur moderne sans jamais vraiment le transcender -si c’était le but tout du moins- tout en atténuant au passage l’univers du jeu. Dépeindre un univers sombre et torturer mais pas trop, faut pas choquer mémé. Là où le jeu osait, Gans se dégonfle. Malgré quelque rare instant (l’arrachage de peau ou Cybill brûlée vif) le film est aussi subversif qu’un match de foot. Ce n’est pas le tout de filmer un monstre qui tire la langue ou des infirmières dansant le moonwalk …
En clair, il a pris les jeux en les respectant tel quel, en allant même jusqu'à recopier les mêmes plans (!?), mais comme s’il n’avait pas compris l’essence même du jeu : La peur. Au lieu de ça il nous filme des dialogues à la limite du ridicule (« n’allez pas par là c’est dangereux »…), Des costumes « fake » à croire qu’ils ont été mouler à même le corps de l’actrice directement dans du plastique, des partis pris artistiques plus que discutables pour certains et impardonnables pour d’autres ; et surtout des raccourcis scénaristiques improbables (à quoi sert le personnage de Pyramid Head ? Pourquoi diantre le dénouement de l’histoire est révélé avec un film 8mm ? Pourquoi la méchante fait-elle le signe du diable avec ses doigts ?). Ils (Gans & Avery, le scénariste) ont pioché dans les 4 volets de la saga sans jamais vraiment se poser de questions. Pour finalement mélanger toute la mythologie du jeu, qui ici n’a plus aucun sens (Pyramid Head apparaît dans le deux pour une raison et pas simplement parce qu’il est classe et passe bien à l’écran).
Idem pour les musiques : pourquoi diable, le génialissime Akira Yamaoka, n’a pas composé de musique originale ? Au lieu d’avoir, un best of de ses compositions, qui collaient parfaitement aux jeux, mais qui font déplacer dans le film, car ne véhiculant pas les mêmes émotions. Là nous avons une utilisation plus que @!#$ (y’a pas d’autres mots) des musiques, qui sont plaquées n’importe où et qui donnent l’impression que le mixeur a foutu le cd dans la bécane et a mis en « random ». STOP ! EJECT !
Non, définitivement Silent Hill est un mauvais film et une mauvaise adaptation qui pourrait se résumer en un livre, sûrement intituler« silent Hill pour les nuls ». Un véritable « Survival Horror » … Survivre à cette horreur ! Point.
Une réussite totale !
Saga culte qui a emboité le pas à Resident Evil dans le domaine du "survival horror", Silent Hill a su se démarquer grâce à des personnages principaux "border line" (perdus, désespéré...) et son ambiance malsaine, entre David Lynch, Jerome Bosch et Clive Barker.
Après les catastrophique adaptations Resident Evil (Russell Mulcahy pourra t-il redresser la barre pour le 3ème ?), l'adaptation du jeu de Konami suscitait des craintes légitimes : comment retranscrire le malaise que l'on a en parcourant une ville déserte, lugubre, entrecoupé seulement de l'apparition de monstres visqueux qui mettent le tensiomètre dans le rouge ? Comment représenter ces fameux monstrese sans tomber dans le ridicule ? Quel spersonnages choisir ?
Conscient de la difficulté du projet (je rappelle qu'il faut faire plaisir aux gamers ET aux cinéphiles, quand ce n'est pas les 2 facettes dans la même personne), Gans et Avary ont choisi d'écrire une histoire neuve mais dans l'esprit de celle du jeu : le fille des Da Silva est atteinte de crise de somnambulisme qui lui font parler de la ville de Silent Hill, une "ghost town" qui a connu une tragédie aux tenants opaques. Décidée à en savoir plus (et contre l'avis de son mari), Rose (excellente Radha Mitchell) part quand même pour la ville maudite dans l'espoir d'en savoir plus...
On retrouve la base de ce qui fait l'esprit du jeu : un personnage avec un trauma (Sharon parle de Silent Hill sans comprendre ce qui lui arrive) qui se retrouve embarqué dans une histoire qui dépasse le cadre personnel, le tout agrémenté de personnages mystérieux, qui tentent de cacher derrière leur folie l'aura que cache cette ville.
D'un poit de vue formel, Gans respecte aussi l jeu en axant principalement sa mise en scène sur des travellings et des plongées qui allongent la perspective, donnant une impression d'infinité et de circularité dans une ville dont l'architecture semble dépasser la créativité humaine...
Autre énorme travail de Gans et ses collaborateurs : la photo et le son. Gans a parfaitement saisi que le monde de Silent Hill dans son versant cauchemardesque est un monde qui suinte et qui grince. Ainsi la ville subit une transformation physique avec ses murs qui décrépissent à vue d'oeil et laissent appraître à vif une chair pourri... Quant à la musique, en plus d'avoir gardé le thème du jeu (quelle bonne idée !), la mutation vocale de la ville maudite fait monter la tension, tout grince, part dans les aigüs, écorche presque les oreilles, ce qui provoque la perte de repères sensoriels aussi bien du spectateur que du personnage principal (là aussi l'identification -censée être à la base d'une adaptation vidéoludique réussi, ceux que certains ont oublié en route...- fonctionne, puisque comme Rose nous sommes perdus). Sans oublier le sabre quee Pyramid Head laisse traîner...
Troisième force : les monstres. Je vous met au défi de rester de marbre devant les enfants brûlés qui encerclent Rose en hurlant d'une voix sur-aigüe "Mommy"... Certainement une des scènes les plus couillus, puisque mal filmé et mal sonorisé, tout ceci devenait ridicule... Le reste est tout aussi impressionnant : des infirmières à Pyramid Head et sa démarche lourde et claudicante...
Si le pitch de base est propre au jeu, Gans se l'approprie pour le faire doucement dériver vers sa thématique du conditionnement, ici religieux (un peu comme Oshii se sert de la SF pour parler de la manipulation et de la place de l'humain), thème traité avec force mais parfois, il est vrai avec une certaine redite entre les textes qui ornent certains plans et ce que montrent l'image, mais c'est tout à son honneur de vouloir rentrer dans le lard des intégristes de tout poils en les montrant comme des fous furieux qui répandent la mort et la désolation mentale en croyant faire régner une justice divine alors qu'elle n'est qu'expiatoire. Mais cela marche mieux que dans Le Pacte des Loups où Gans voulait trop en faire (il aurait fallu moins d'arts martiaux et un coté moins vidéoludiques pour que le versant politique ressorte mieux), car le film d'horreur bénéficie d'une iconographie plus évocatrice dans la métaphore sociale (le zombie, le vampire, Frankenstein...).
Alors oui, Silent Hill ne fait pas "peur" comme on l'entend mais il reste malsain, intriguant et gore, avec son final que n'aurait pas renié l'auteur de Hellraiser et un dernier plan qui rappelle aussi que le cinéma d'horreur, une fois que les enjeux se sont dénoués (non l'histoire n'est pas si compliquée que ça -moins que le finale de RE Apocalypse qui est un bordle sans nom auquel je n'ai strictement rien compris) sait être émouvant...
Bref Silent Hill peut être considéré comme LA première adaptation réussie de jeu vidéo au cinéma, puisqu'elle synthétise à la fois l'univers et la thématique du jeu (l'inconnu, la peur, le deuil...) et celui de son auteur (charge contre l'extrêmisme et les puissant auto-proclamés).
L'oeuvre de la maturité.
Alors que les précédents films de gans souffraient d'un enthousiasme sincère mais virant trop à la citation, "Silent Hill", adaptation risquée d'une saga culte lui permet de trouver ses marques.
Difficile de retranscrire la richesse de 'lunivers dépeint en un seul film, tant chaque épisode est unique et magnifique. En prenant le parti d'adapter librement principalement le premier opus, Gans s'offre la possibilité de reprendre les autres épisodes à l'avenir, tout en se permettant des clins d'oeil aux second et quatrième jeux (créatures, prises de vues) bienvenues.
Loin d'être l'oeuvre imperméable au non initié comme certains l'ont tant décrié, "Silent hill" s'apprécie néanmoins davantage en étant familier des jeux. Cependant, les différents niveaux de lecture (déjà présents dans les jeux) en font une oeuvre mature et réellement intéressante, qui prend tout son sens dès le second visionnage.
Difficile en effet d'être réellement fixé dès la première fois, et Gans réussit à nous donner envie de revoir son film, sans qu'on ait l'impression de n'avoir rien compris. Il ne s'agit pas d'une arnaque qui prétend donner des sensations sans apporter de réponses, au nom de je ne sais quelle prétention cinéphilique. Et si tout n'est pas limpide, les différentes hypothèses que l'on peut formuler sur la fin notamment permettent d'approfondir les différents sens que l'on peut trouver à l'oeuvre.
Visuellement splendide et très respectueux des jeux (on se croit souvent dans "silent hill 4: the room"), le film de Gans est bien sûr moins éprouvant et oppressant, ce qui permet d'éviter une classification trop rude. Pourtant, on reste face à une oeuvre loin d'être accessible à tout le monde. Il ne s'agit pas d'un survival horror à la "resident evil", il n'y a donc que peu d'action (ce qui est vrai également dans les jeux). On a plus affaire à un film d'ambiance, où l'horreur est davantage psychologique que visuelle.
Un parti pris digne des jeux et qui leur fait horreur, et même si on n'est pas pris de sursaut comme lorsqu'on joue le soir dans notre salon, les frissons nous assaillent lors de certaines scènes moralement difficilement soutenables.
Autre point positif: la direction d'acteurs. Moins connus que les précédentes stars avec qui a pu travailler Gans, ils donnent le meilleur d'eux-même sans se livrer à des prestations iconographiques.
"Silent Hill" divise, mais ne dit-on pas que c'est la marque des grands? En adaptant librement mais fidèlement un univers aussi riche, Gans parvient à retranscrire l'essence même de "silent hill", cette horreur plus cérébrale et donc plus effrayante que celle des autres survival, car elle revient nous hanter longtemps après...
Adaptation réussie, mais film moyen.
Plastiquement superbe, Silent Hill est une incontestable réussite dans le domaine de l'adaptation de jeu vidéo. Il en est d'ailleurs l'une des seules. On y retrouve les décors et l'ambiance si particuliers du jeu. Manque de bol ça ne fait absolument pas flipper !
Une réalisation soignée, comme toujours de la part de Christophe Gans, des interprètes qui s'en sortent plutôt bien, une vraie ambiance, un côté ludique plutôt bien restitué, mais un manque indéniable de savoir-faire pour créer de la peur.
Tout était rassemblé pour enfin obtenir une réussite majeure, manque de chance il manque une véritable personnalité à cette oeuvre décharnée qui ne sait pas toujours se positionner dans le bon sens.
Décidément Christophe Gans s'avère imcapable de donner un vrai souffle à ses oeuvres, sa cinéphilie le handicape plus qu'elle ne l'aide.
Au Final, une bel exercice de style, esthétiquement ébouriffant, mais une réalisation trop "bateau" et des tiques à répétition qui achèvent le tout.
MOUAIS....BOF
Oula, gros morceau attendu par tous fans de jeux video qui se respecte et en particulier pour les fanas de "survival horror". Au commande, Christophe GANS. Que dire de ce réalisateur? On aime ou pas. Pour moi, il a fait un bon film et un raté. Je vous laisse deviner quel film va dans la bonne case... Mais pour ici, on l'attendait au tournant vu les bouses cosmiques des adaptations cinématographiques qu'il y a eu sur les jeux video (mon top3: MARIO BROS / STREET FIGHTER: THE MOVIE / HOUSE OF THE DEAD) alors verdict? Assez mitigé à mon goût. Les points positifs: La ville de Silent Hill est assez bien représentée, l'ambiance y est. Les monstres sont vraiment bien retranscrits ( surtout les infirmières) quelques plans "hommage" au jeu ( position de la camera, scènes clefs) et la BO qui est le point fort à mon avis du film ( c'est le compositeur de SILENT HILL: le jeu qui en est l'auteur dans le film) Points negatifs: Des personnages inventés de toutes pièces (l'héroine par exemple) ou bien inutile et fantôme (le rôle de Sean BEAN par exemple) un mysticisme et une pseudo plongée dans les religions paiennes un peu étrange, un tantinet longuet (2h06), un montage, dans la première heure surtout, completement foiré à mon avis. On ne comprend pas grand chose! En bref, si on est fan du jeu, on s'y retrouve quand même mais on reste sur notre faim. Pour les autres, soit vous êtes fan de Chris et dans ce cas, vous aller "trop kiffer" ou alors vous êtes une personne censée, en pleine possession de votre santée mentale et physique et dans ce cas, vous attendrez une sortie DVD ( voire un passage sur CANAL+) 2,5 pour les fans / 2 pour les autres.( plus FLOP que TOP)
Une adaptation soignée qui échoue à être passionnante.
Alone in the dark
A l'annonce de la mise en chantier de l'adaptation cinématographique de "Silent Hill" par Christophe Gans il y avait de quoi se réjouir et de quoi flipper: se réjouir de voir un véritable plasticien de l'image s'atteler à l'adaptation d'un jeu surtout guidé par son atmosphère absolument unique; de quoi flipper de voir se faire exploser l'incroyable souvenir d'innombrables nuits blanches passées à terminer le premier opus…et Gans de réaliser une autre de ses œuvres qui passent horriblement mal l'épreuve du temps ("Crying Freeman" et "Le pacte des loups" ont malheureusement très, très mal vieillis).
Les premières minutes font effectivement craindre le pire: la scène d'introduction est léchée, mais ne suscite aucune émotion et ne fait absolument pas crédible; heureusement, un postulat un brin bancal mis sur pied, l'amateur du jeu se retrouve rapidement en terrain connu. Et quelle joie que de ne pas vivre la même débandade que sur la foireuse adaptation du père de "Silent Hill", "Alone in the dark": lieux et personnages se ressemblent à s'y méprendre au matériel originel et on se surprend même inconsciemment à "diriger" Rose, qui emprunte exactement le même chemin dans le film que dans le jeu.
Une fois ces joyeuses retrouvailles passées, difficile pourtant de pardonner les écarts de plus en plus fréquents – et de devoir se glisser dans la peau d'un spectateur lambda – qui lui risque fort d'avoir déjà décroché pour l'intrigue tirée par les cheveux et des situations abracadabrantes sans aucun doute très peu passionnantes pour lui. Le bestiaire fantastique et le trop rapide enchaînement de lieux plastiquement irréprochables, mais très peu parlants pour lui risquent de l'ennuyer rapidement – un peu la même erreur commise par l'américain Clive Barker sur son ofniesque "Cabale" à sa sortie.
La seconde partie est ainsi une longue suite de déceptions, une intrigue totalement risible prenant le pas sur la plastique superbe – et malgré la bravoure technique et – surtout – plastique de l'ensemble, l'ennui guette…jusque dans son dénouement.
La première demi-heure n'était donc que l'ombre d'une promesse finalement non tenue.