Détour vers le futur
En plein boom des films à thème spatio-temproel (euh…au hasard…le remake du nippon "Samurai Commando" ou le coréen "Heaven's Sodliers"), les thaïlandais contribuent de leur propre entrée dans le genre et ne font pas les choses à moitié: plus de deux ans de production pour un budget pourtant relativement modeste, production Mono Films ("Vengeance", "Legend of Sudsakorn", mais aussi le récent "Fighting Beat") oblige et succès garanti en puisant le fond de l'intrigue une nouvelle fois du plus célèbre des épisodes historiques (oui, celui-là même, qui aura déjà servi à "Bang Rajan" et autres "One Man Siamese Boxers"): un tout petit village doit donc une nouvelle fois faire face au passage du vil envahisseur birman en plein XVIIIe siècle. Sauf que pour mieux faire passer la pilule historique, la production n'aura pas lésé sur des décors et costumes au look franchement neo-heroic-fantasy, à prendre comme méchant un mec à la coupe punk et tatouage crânien trop top et à appointer quelques belles belettes bien foutues à côté d'acteurs masculins tout juste échappés d'une salle de muscu. Il n'y a pas à dire, les gens de Mono Films savent s'y prendre pour tenter de charmer leur public avant tout ado. Et puis l'autre argument commercial imparable, c'est la présence de cette Toyota bien moche, mais pourtant bien pratique pour ces jeunes héros têtes à claques. D'ailleurs, leur arrivée impromptue tombe franhcement comme un cheveu sur la soupe: juste, quand on commençait à s'y faire au look des décors et des personnages et de trouver un minimum d'intérêt – patatras – uen vilaine tempête en mauvais CGI gâche un peu la fête en propulsant les trois étudiants du présent dans le passé…juste, quand l'héroïne de base se demandait: "Est-ce que vous croyez, que nos aînés savent, qu'on les respecte encore aujourd'hui, pour ce qu'ils ont fait d'antan" ?! Une bonne bouffé de patriotisme n'aura jamais fait de mal à personne et cette fausse pique thaïe envers leurs voisins birmans est tellement puérile face aux grosses machineries de guerre déployées dans "Samurai Commando" (euh…depuis quand les japs disposent de nouveau d'une armée ?!!) ou "Heaven's Sodliers" (roh, la belle Corée !! du Sud, hein !! du Sud !!).
Bref, la Toyota fout franchement la merdouille, car outre l'aspect vraiment trop moche, elle ralentit carrément toute l'action du film…ou comment rire une énième fois du décalage entre vieux et jeunes avec des perles du genre: "Tu me donneras ton numéro de portable – ah oui, ça va être difficile" et l'informaticien de base, qui va devoir se salir les doigts à plumer des poules.
M2chante langue, que je suis, car malgré l'intérêt finalement plus que relatif, j'ai quand même fini par passer un assez bon moment devant cette fresque fantastico-historique, notamment grâce à un rythme plus enlevé qu'à l'accoutumé, des scènes d'action assez bien foutues (sauf que TOUTES tournées de nuit et souvent plongées dans une semi-obscurité impénétrable, même sur écran LCD) et un finale tonitruant. Les djeunz du présent resteront des têtes à claques difficilement supportables jusqu'au bout (avec un ultime message patriotique pour souhaiter un bon 60e anniversaire au sacro-saint roi du pays), mais c'est pas mal foutu.
Je dois bien finir par m'avouer une petite faiblesse pour les productions MONO FILMS un de ces jours (Tiger Blade, Vengeance, Me…Myself, Legend of Sudsakorn, etc, etc).
