Mielleux...
Sleeping Bride démarre sur les chapeaux de roue avec un magnifique et long travelling tarkovskien sur une ville en ruine. Malheureusement, la suite ne sera pas à la hauteur. Principalement parce que ni les acteurs ni la réalisation ne font un effort pour essayer de désamorcer le potentiel de mièvrerie du récit. La mise en scène de Nakata Hideo est correcte (cadrages bien fairs, caméra tournoyant autour des personnages pour refléter leurs angoisses, beau plan de dessus sur l'héroine lors de la scène du vrai retour à la vie) mais les gros plans sur les lèvres sont trop attendus. La répétition du baiser à la Belle au Bois Dormant finit par lasser. La photographie du film rappelle par son coté vaporeux et suréclairé le pire David Hamilton. Sofia Coppola a filmé les amours adolescentes avec bien plus de retenue. Meme le découpage temporel du film censé se concentrer sur les moments forts est incapable d'émouvoir. Les acteurs surjouent mal spécialement lors des scènes de pleurs. Pour ce qui est de l'adolescence, le cinéma nous a donnés des personnages bien plus complexes psychologiquement (The Virgin Suicides, Créatures Célestes). Les moments amoureux du film ne dépassent jamais le clicheton sirupeux des mauvaises séries télévisées sur l'adolescence.Musicalement, on navigue entre des pianos à la Elton John et des nappes de synthétiseurs à la Art of Noise du pire effet. Lors du retour à la vie de l'héroine, le film est ponctué d'une chanson au texte tellement rempli de clichés navrants et de mièvrerie que meme la Sheila période yé yé n'aurait pas voulu. Sleeping Bride est un insupportable chantage aux larmes calibré pour faire pleurer dans les chaumières. Depuis, Nakata est revenu à ce qu'il sait faire de mieux, la série B efficace, avec Chaos.