A part les acteurs personne ne semble vouloir donner un but determinant au film.
Conceptuellement très étrange, So Cute n'en est pas moins rate a mon goût ; partant sur le principe d'une comédie ou des jeunes hommes cherchent une femme pour leur père, le film passe rapidement au niveau d'une fable humaniste anti-mafia pas très bien gérée et laissant pas mal de mauvais souvenirs d'une histoire finalement pas très propre et plutôt inconvenablement décalée. Au final, je pense que le réalisateur avait plus l'intention de faire une oeuvre engagée qu'une comédie hilarante mais ça n'a pas l'air d'être si important pour lui vu le peu d'effort qu'il y met ; sinon il ne se serait pas cantonne a bafouiller entre les deux genre sans vraiment pencher d'un cote ou de l'autre.
Enfin cependant, on peut féliciter les acteurs qui se sont bien donne pour ce film (on se demande pourquoi en outre), en l'occurrence Ye Ji-Won qui est tout simplement en phase avec son rôle ; même si Jeong Jae-Yeong joue bien, on peut quand même regretter le fait que son rôle n'évolue pas vraiment par rapport a ce qu'on a l'habitude de voir dans ses autres films.
Je n'ai malheureusement pas grand chose d'autre a ajouter ; ce film m'a relativement déçu vu que je m'attendais a une grosse comédie et que je suis tombé sur un film hésitant entre plusieurs genres sans être vraiment ni drôle ni engagé.
Entre les premiers Kusturica et Kim Ki-duk
Ah mais justement : "une histoire finalement pas très propre et plutôt inconvenablement décalée" sonne comme un beau compliment, les films propres et calés, ça fait vomir et ce n'est pas très cinéma coréen, spécialiste en changement de tons. Il y a pleins de bonnes choses dans ce premier film : une troupe d'acteurs inspirés, dont le fantasque Jang Sun-woo qui semble presque dans son propre rôle et surtout du joyeux bordel certes pas très bien maitrisé, mais enthousiasmant. On pense à
Crocodile pour la peinture du petit peuple des rues à Seoul, mais aussi aux cinémas des pays de l'Est pour le côté festif. Enfin So Cute est presque une étude de l'urbanisme moderne à Seoul : il y a différentes histoires immobilières et la réalisation dessine une très interessante carte de la ville, en filmant une grande varieté de grands espaces banlieusards, d'immeubles et recoins. Avec comme petit message que ce n'est pas Seoul qui est "So Cute", mais ses habitants.
Du bon potentiel plombé par un certain manque de rythme
Avec le succès surprise en Corée du Sud de ce film signé d'un de ses anciens assistants, Jang Seon Wu a pu faire un come back remarqué faisant un peu oublier le bide de Resurrection of the little match girl. Les atouts majeurs de So Cute, ce sont YE Ji-Won et surtout Jang Seon Wu campant des figures pittoresques, excentriques et attachantes. Et à vouloir jongler d'un genre à l'autre, d'un ton à l'autre, le film s'y perd parfois, en est parfois longuet. Ce côté éparpillé et trop inégal, on le retrouve dans la mise en scène. Lorsque la caméra se pose, elle offre ainsi un regard plein d'affection sur les personnages du film. Kim Su Hyeon n'est par contre pas très inspiré dans son usage de la caméra à l'épaule. On sent dans le film un désir de capter par la mise en scène Séoul dans toute sa diversité urbaine. Les solutions formelles de Kim Su Hyeon ne sont malheureusement pas à la hauteur de ces belles intentions. Utilisant alors une mise en scène plus stylisée, il se met à tomber dans un des gros travers du cinéma coréen contemporain: le tape à l'oeil. Les caméras subjectives font ainsi pubeuses tandis que le filmage de certains passages motards oscille entre épate et sous-Wong Kar Wai. Le score est lui aussi très inégal. Les pastiches de blues et de Goran Bregovic ne sont là que comme procédé tentant en vain de créer du décalage mais sont plaisants à l'oreille. L'utilisation récurrente du duo Dalida/Alain Delon et la cover de Girls want to have fun agaçent par contre. On trouve donc un certain nombre de bonnes choses mais un certain manque de rythme empêche le film de décoller. D'où au final un film ayant du mal à se détacher du ventre mou du cinéma d'auteur contemporain...
barking women always @!#$
Un peu dans la veine de
Barking dogs never @!#$ en plus ambigu et en plus réussi,
So cute est un film protéiforme. Le mélange des genres - dont se gausse le cinéma coréen et qui trop souvent n'est qu'un fix-up artificiel (et de toute manière une fumisterie) - n'a jamais été si bien mené et aussi naturellement. Alors si le film atteind assez vite ses limites (en particulier un rythme qui se cherche et un final qui tire en longueur) il reste toutefois très agréable, notemment grace à des excellents acteurs, une bonne utilisation de la musique et quelques trouvailles assez enthousiasmantes.
Affreux, sales et méchant...
L'histoire d'une famille, le père (espèce de fou pratiquant des rites "maison"), deux fils (de mères différentes) et une prostituée. Ils vivent dans un squat de Séoul d'où la pègre locale veut les expulser afin de bâtir un grand ensemble résidentiel.
Alors entre en scène un troisième fils, membre de cette même pègre... Au fur et à mesure que l'histoire avance, on fini tout de même par s'attacher au personnages et à entrevoir un soupçon d'espoir dans leurs misérables vies.
Un cadre urbain morbide, une ambiance glauque, des vies sordides... Je commence à avoir du mal à croire que la Corée du Sud est une des plus grandes puissances économique mondiales. La réalisation n'est pas mauvaise du tout, bien qu'elle ne m'ai pas laissé sur le cul.
Pour finir, je dirais que ce film, du moins au niveau du cadre social, est à la Corée ce qu'
Affreux, sales et méchant est à l'Italie ou
Les Démons de Jésus à la France.