| François | 3 | Une double histoire de romance de qualité, mais un peu inégale |
Auteur jusque là de comédies et de romances de qualité, Joe Ma inspire visiblement à de plus hautes ambitions depuis l'année dernière. Autant la plupart de ses films passés étaient de solides films commerciaux dans leur genre, autant l'apport d'un Matthew Chow au scénario de Diva Ah Hey et les qualités techniques du film en faisant un compromis intéressant entre film commercial et artistique. Sound of Colors confirme cette constatation, Joe Ma fait toujours des films commerciaux, mais les soigne énormément en cherchant à la fois un peu de sens et un traitement visuel de qualité.
Son dernier film bénéficie de pleinement de ces ambitions dès les premières minutes. La réalisation est soignée, on repense aux BD de Jimmy Lin en voyant la composition des plans (simples, colorés), lequel est clairement une bonne source d'inspiration pour un Joe Ma affectionnant particulièrement les histoires très "conte de fée". Tout comme son Diva Ah Hey, Sound of Colors n'a pas grand chose de réaliste, il joue plutôt sur les métaphores et se pose comme un des films les plus "mignons" de l'année. Tony Leung est excellent en responsable d'une agence de rencontre qui tombe aveugle du jour au lendemain, Myriam hérite d'un rôle qu'elle sait très bien jouer, et le reste du casting est plein de seconds rôles de qualité (Lam Suet, Kot Man Fai).
Sauf que le film ne se passe pas qu'à Hong-Kong, mais raconte également une autre histoire en parallèle, laquelle met en scène Chang Chen et Dong Jie. Cette partie se montre hélas beaucoup moins convainquante que son homologue, tout simplement parce qu'elle est moins touchante. La partie Hong-Kongais paraît plus soignée techniquement, mieux interprétée. Bref, le film est déséquilibré et on passe de la très bonne impression de la partie HK à un intérêt bien moindre pour la partie Chine, heureusement moins longue
Joe Ma a peut-être été victime de ses propres ambitions cette fois, même si l'intention est louable. Reste que Sound of Colors s'élève assez facilement au dessus de la moyenne des romances locales, et confirme le savoir faire de son réalisateur dans ce domaine.
