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Sparrow

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3/5

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34 critiques: 3.1/5



Anel 4
François 3.25 Léger et enjoué
Ordell Robbie 3 Hommages cinéphiles réussis mais TO ne sait plus quoi raconter à mi-film.
Xavier Chanoine 2.75 Du travail pas transcendant, mais du travail bien fait
Elise 2 Ennuyeux, long, et rarement drole
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Léger et enjoué

Cela faisait longtemps que Johnnie To n'était pas revenu à la comédie. Ses précédentes comédies à succès avec Sammie Cheng tentait plusieurs approches, que ce soit l'humour poids lourd de l'édifiant Love on a Diet,  les délires de Help !!! Help !!!, ou encore les jeux d'argent comme terrain d'affrontement dans Fat Choi Spirit . Bref, à chaque film son petit concept, avec souvent en point commun une bonne vieille romance des familles pour attirer la Hong Kongaise moyenne. Jamais vraiment brillants, ces films à vocation très commerciale restent cependant toujours relativement plaisants et soignés. Sparrow ne déroge pas vraiment à la règle, et vient même corriger quelques défauts habituels dans les productions plus légères du réalisateur Hong Kongais.

Si l'on doit trouver des points communs à ses prédécesseurs, ce serait évidemment un scénario très léger dont il n'y a rien à retenir. La trame est d'une simplicité extrême ici, et on n'évite pas quelques petites longueurs. L'humour ne rivalise pas non plus avec les meilleures comédies locales. On sourit souvent, mais jamais on ne va s'esclafer comme pour un Stephen Chow par exemple. L'humour de la Milkyway reste agréable et surtout très accessible. A ce niveau, Sparrow ne sort clairement pas du lot et ne peut convaincre sur ces seuls arguments, même si on sourit souvent.

Heureusement le film sait se compenser autrement. La musique à nouveau composée par Xavier Jamaux se montre très enjouée et participe bien à l'ambiance très légère du film. Cette musique, la photographie chaleureuse, l'image douce et pas très définie, les décors du vieil Hong Kong, tous contribuent à donner au film une ambiance un peu désuète qui rappellerait presque les vieilles comédies musicales si les personnages se mettaient à chanter. On n'en est jamais vraiment loin, tant Simon Yam semble plus danser que marcher, s'amuse de tout et de rien et nous fait son grand numéro habituel. Les autres acteurs se débrouillent également très correctement, dans des registres différents.

Enfin la réalisation de Johnnie To, si elle ne viendra évidemment pas marquer comme celle de ses polars, sait se montrer très soignée. On retiendra surtout la traversée de Hong Kong de nuit qui clôt le film, avec un étourdissant affrontement parapluies à la main sur un passage piéton.

Au final, si Johnnie To ne viendra sûrement jamais concurrencer les cadors de la comédie made in HK, le soin apporté à cette comédie gentillette compense l'absence de rires francs. A voir pour se détendre.

22 juin 2008
par François




Du travail pas transcendant, mais du travail bien fait

C'est à croire que les grands noms du polar commencent à délaisser le genre qui les fit connaître dans le monde entier, le cas Kitano n'est pas à rejeter par exemple. Avec Sparrow, Johnnie To effleure de nouveau de sa patte le film d'espionnage léger à la manière d'un Yesterday Once More et combine tous les éléments qui ont contribué à son succès jusque là : le ton volontairement aérien comme une récréation où les adultes font du vélo tout en rigolant, l'omniprésence de la bande-son dont le métissage donne de beaux moments entraînants (entre influences orientales, latines et so british), des petites idées de mise en scène qui évitent au film de tomber dans la monotonie barbante, un montage efficace optimisant l'utilisation de l'espace (une constante chez Johnnie To) et une interprétation bon enfant créant une véritable rupture avec les films plus sérieux du cinéaste. Le parti pris de Johnnie To de créer la rupture peut amener à se poser tout un tas de question quant au futur du cinéaste, qui démontre une nouvelle fois sa volonté de se faire plaisir en alternant les genres à la vitesse de l'éclair (pas loin de trois films par an) et de faire plaisir au spectateur qui attend depuis 2004 qu'un énième polar bien fait. Sparrow ne répond pas vraiment à des attentes bien ciblées, le film étant une sorte d'hybride entre la structure de ses polars classiques avec sa scène d'intro qu'on le veuille ou non, marquante, la découverte des personnages clés, le rebondissement, le traquenard et le climax là aussi marquant (ou boucle bouclée), la comédie légèrement facile faite de rencontres improbables entre les méchants et les gentils au coin d'une rue (remplacés ici par la jeune femme mystérieuse et les quatre pickpockets tous amochés) et l'exercice de style pur et simple faisant de Johnnie To à la fois le grand réalisateur de polars modernes et le fin formaliste que l'on connaît, la séquence finale d'une beauté hallucinante opposant les deux clans de pickpockets sous la pluie en est le meilleur exemple. Sparrow a pourtant de quoi faire peur au premier abord sachant que pour retrouver un film d'espionnage léger il faut retourner vers Yesterday Once More, honnête moment de cinéma qui ne transcendait pourtant rien. Les craintes sont pourtant confirmées puisqu'en dépit de sa plastique alléchante, le film ne transcende pas grand chose non plus : la dynamique a beau apporter un souffle supplémentaire au genre, par son montage bien foutu et ses mouvements de caméras amples et légers (à l'image du film), on reste en face d'un simple jeu d'espions et de manipulation cent fois vus ailleurs.

Quatre pickpockets vont faire la rencontre chacun de leur côté d'une jeune taïwanaise qui va tenter de les convaincre de récupérer une mystérieuse clé pendentif en usant de son charme, mais les problèmes vont survenir plus vite que prévu entraînant ainsi une confrontation entre l'homme qui la possède, un maître en pickpocket, et les quatre lascars. Il fallait bien un homme intelligent et conscient de son talent pour mettre en scène un script tenant sur un timbre poste. En grossissant le trait, l'esbroufe est le maître-mot de Sparrow, démarrant en trombe avec une magnifique séquence entre Simon Yam et un moineau, freinant le pieds après une belle dose d'humour une fois les retrouvailles faites entre les quatre pickpockets et la jeune femme (après une séquence très efficace à l'intérieur d'un ascenseur), perdant carrément le nord le temps de vingt minutes sans aucun intérêt et retrouvant un semblant de souffle une fois que les big boss se soient rencontrés pour sceller le destin de la jeune femme. Enfin, et comme dans tout bon film de Johnnie To, le climax atteint des sommets d'efficacité et de beauté poétique dans un balai de parapluies et de gouttes d'eau, pendant "visuel" du final aux miroirs de Mad Detective. La gifle dans les dents. C'est aussi la limite du film, celle confrontant un film globalement moyen à quelques moments de grâce sortis de derrière les fagots. Johnnie To signe sans doute l'un de ses films les plus urbains, alignant les lieux les plus biscornus avec une efficacité redoutable, des hauteurs de Kowloon aux bas-fonds étroits, le spectateur découvre HongKong sans doute mieux qu'au cours d'un voyage organisé. Au final si le cinéaste ne dépoussière pas vraiment le genre, ses facilités déconcertantes pour rythmer une simple histoire de pickpocket bavarde sont louables, bien aidées par son quatuor d'acteurs charismatiques, hommes comme vous et moi, et par la composition de Xavier Jamaux particulièrement bien faite donnant au film des allures de vrai film musical à part entière. Un exercice loin d'être aussi concluant que ses meilleurs polars, Sparrow reste un film léger et suffisamment bien fait pour combler les attentes du spectateur pas trop exigeant sur la marchandise.



07 juin 2008
par Xavier Chanoine




Ennuyeux, long, et rarement drole

Franchement déçu sur cette soi-disant comédie qui ne m'a pas fait beaucoup rire. Je devais probablement être agacé par les ralentis idiots sur la fille qui met du rouge à lèvre sur sa cigarettes, ou les ralentis sur les langues tirées qui laissent apparaître une lame de cutter, ou les ralentis sur les mouvements de parapluie sous la pluie. Pour un film de 1h30, ça fait beaucoup de ralentis. Ou alors était-ce simplement la musique qui m'a tapé sur les nerfs au bout de 10 minutes, où la qualité dégueulasse du son qui grésillaient sur des dialogues entiers (c'est peut-être juste la copie qui était mauvaise), mais au final, je n'en garde pas un bon souvenir. Je n'ai d'ailleurs pas vraiment envie de garder ce souvenir. Il y a certes quelques situations cocasses qui arrachent un sourire, de bons acteurs made in milkyway, mais le tout est profondément ennuyeux.

23 juin 2008
par Elise


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