Ennuyeux, long, et rarement drole
Franchement déçu sur cette soi-disant comédie qui ne m'a pas fait beaucoup rire. Je devais probablement être agacé par les ralentis idiots sur la fille qui met du rouge à lèvre sur sa cigarettes, ou les ralentis sur les langues tirées qui laissent apparaître une lame de cutter, ou les ralentis sur les mouvements de parapluie sous la pluie. Pour un film de 1h30, ça fait beaucoup de ralentis. Ou alors était-ce simplement la musique qui m'a tapé sur les nerfs au bout de 10 minutes, où la qualité dégueulasse du son qui grésillaient sur des dialogues entiers (c'est peut-être juste la copie qui était mauvaise), mais au final, je n'en garde pas un bon souvenir. Je n'ai d'ailleurs pas vraiment envie de garder ce souvenir. Il y a certes quelques situations cocasses qui arrachent un sourire, de bons acteurs made in milkyway, mais le tout est profondément ennuyeux.
Léger et enjoué
Cela faisait longtemps que Johnnie To n'était pas revenu à la comédie. Ses précédentes comédies à succès avec Sammie Cheng tentait plusieurs approches, que ce soit l'humour poids lourd de l'édifiant
Love on a Diet, les délires de
Help !!! Help !!!, ou encore les jeux d'argent comme terrain d'affrontement dans
Fat Choi Spirit . Bref, à chaque film son petit concept, avec souvent en point commun une bonne vieille romance des familles pour attirer la Hong Kongaise moyenne. Jamais vraiment brillants, ces films à vocation très commerciale restent cependant toujours relativement plaisants et soignés.
Sparrow ne déroge pas vraiment à la règle, et vient même corriger quelques défauts habituels dans les productions plus légères du réalisateur Hong Kongais.
Si l'on doit trouver des points communs à ses prédécesseurs, ce serait évidemment un scénario très léger dont il n'y a rien à retenir. La trame est d'une simplicité extrême ici, et on n'évite pas quelques petites longueurs. L'humour ne rivalise pas non plus avec les meilleures comédies locales. On sourit souvent, mais jamais on ne va s'esclafer comme pour un Stephen Chow par exemple. L'humour de la Milkyway reste agréable et surtout très accessible. A ce niveau,
Sparrow ne sort clairement pas du lot et ne peut convaincre sur ces seuls arguments, même si on sourit souvent.
Heureusement le film sait se compenser autrement. La musique à nouveau composée par Xavier Jamaux se montre très enjouée et participe bien à l'ambiance très légère du film. Cette musique, la photographie chaleureuse, l'image douce et pas très définie, les décors du vieil Hong Kong, tous contribuent à donner au film une ambiance un peu désuète qui rappellerait presque les vieilles comédies musicales si les personnages se mettaient à chanter. On n'en est jamais vraiment loin, tant Simon Yam semble plus danser que marcher, s'amuse de tout et de rien et nous fait son grand numéro habituel. Les autres acteurs se débrouillent également très correctement, dans des registres différents.
Enfin la réalisation de Johnnie To, si elle ne viendra évidemment pas marquer comme celle de ses polars, sait se montrer très soignée. On retiendra surtout la traversée de Hong Kong de nuit qui clôt le film, avec un étourdissant affrontement parapluies à la main sur un passage piéton.
Au final, si Johnnie To ne viendra sûrement jamais concurrencer les cadors de la comédie made in HK, le soin apporté à cette comédie gentillette compense l'absence de rires francs. A voir pour se détendre.
Du travail pas transcendant, mais du travail bien fait
C'est à croire que les grands noms du polar commencent à délaisser le genre qui les fit connaître dans le monde entier, le cas Kitano n'est pas à rejeter par exemple. Avec Sparrow, Johnnie To effleure de nouveau de sa patte le film d'espionnage léger à la manière d'un Yesterday Once More et combine tous les éléments qui ont contribué à son succès jusque là : le ton volontairement aérien comme une récréation où les adultes font du vélo tout en rigolant, l'omniprésence de la bande-son dont le métissage donne de beaux moments entraînants (entre influences orientales, latines et so british), des petites idées de mise en scène qui évitent au film de tomber dans la monotonie barbante, un montage efficace optimisant l'utilisation de l'espace (une constante chez Johnnie To) et une interprétation bon enfant créant une véritable rupture avec les films plus sérieux du cinéaste. Le parti pris de Johnnie To de créer la rupture peut amener à se poser tout un tas de question quant au futur du cinéaste, qui démontre une nouvelle fois sa volonté de se faire plaisir en alternant les genres à la vitesse de l'éclair (pas loin de trois films par an) et de faire plaisir au spectateur qui attend depuis 2004 qu'un énième polar bien fait. Sparrow ne répond pas vraiment à des attentes bien ciblées, le film étant une sorte d'hybride entre la structure de ses polars classiques avec sa scène d'intro qu'on le veuille ou non, marquante, la découverte des personnages clés, le rebondissement, le traquenard et le climax là aussi marquant (ou boucle bouclée), la comédie légèrement facile faite de rencontres improbables entre les méchants et les gentils au coin d'une rue (remplacés ici par la jeune femme mystérieuse et les quatre pickpockets tous amochés) et l'exercice de style pur et simple faisant de Johnnie To à la fois le grand réalisateur de polars modernes et le fin formaliste que l'on connaît, la séquence finale d'une beauté hallucinante opposant les deux clans de pickpockets sous la pluie en est le meilleur exemple. Sparrow a pourtant de quoi faire peur au premier abord sachant que pour retrouver un film d'espionnage léger il faut retourner vers Yesterday Once More, honnête moment de cinéma qui ne transcendait pourtant rien. Les craintes sont pourtant confirmées puisqu'en dépit de sa plastique alléchante, le film ne transcende pas grand chose non plus : la dynamique a beau apporter un souffle supplémentaire au genre, par son montage bien foutu et ses mouvements de caméras amples et légers (à l'image du film), on reste en face d'un simple jeu d'espions et de manipulation cent fois vus ailleurs.
Quatre pickpockets vont faire la rencontre chacun de leur côté d'une jeune taïwanaise qui va tenter de les convaincre de récupérer une mystérieuse clé pendentif en usant de son charme, mais les problèmes vont survenir plus vite que prévu entraînant ainsi une confrontation entre l'homme qui la possède, un maître en pickpocket, et les quatre lascars. Il fallait bien un homme intelligent et conscient de son talent pour mettre en scène un script tenant sur un timbre poste. En grossissant le trait, l'esbroufe est le maître-mot de Sparrow, démarrant en trombe avec une magnifique séquence entre Simon Yam et un moineau, freinant le pieds après une belle dose d'humour une fois les retrouvailles faites entre les quatre pickpockets et la jeune femme (après une séquence très efficace à l'intérieur d'un ascenseur), perdant carrément le nord le temps de vingt minutes sans aucun intérêt et retrouvant un semblant de souffle une fois que les big boss se soient rencontrés pour sceller le destin de la jeune femme. Enfin, et comme dans tout bon film de Johnnie To, le climax atteint des sommets d'efficacité et de beauté poétique dans un balai de parapluies et de gouttes d'eau, pendant "visuel" du final aux miroirs de Mad Detective. La gifle dans les dents. C'est aussi la limite du film, celle confrontant un film globalement moyen à quelques moments de grâce sortis de derrière les fagots. Johnnie To signe sans doute l'un de ses films les plus urbains, alignant les lieux les plus biscornus avec une efficacité redoutable, des hauteurs de Kowloon aux bas-fonds étroits, le spectateur découvre HongKong sans doute mieux qu'au cours d'un voyage organisé. Au final si le cinéaste ne dépoussière pas vraiment le genre, ses facilités déconcertantes pour rythmer une simple histoire de pickpocket bavarde sont louables, bien aidées par son quatuor d'acteurs charismatiques, hommes comme vous et moi, et par la composition de Xavier Jamaux particulièrement bien faite donnant au film des allures de vrai film musical à part entière. Un exercice loin d'être aussi concluant que ses meilleurs polars, Sparrow reste un film léger et suffisamment bien fait pour combler les attentes du spectateur pas trop exigeant sur la marchandise.
Techniquement très bon mais j'ai eu du mal à m'accrocher à l'histoire.
Un Johnnie To très bancal, scénario trop léger et inexistant. Visuellement excellent.
Johnnie To est très fort. Parce qu'avec Sparrow, le scénar tient sur un post-it mais pourrait même tenir tout juste 10 minutes. Et pourtant je ne me suis pas ennuyé devant ce superbe ballet urbain, léger, parfois drôle (jamais à l'excès effectivement (quoique la scène de l'ascenceur est quasiment jubilatoire !), mais le sourire collé aux lèvres du début à la fin, c'est quand même génial aussi.) et toujours virtuose. Le scénario est certes pourtant un peu difficile à cerner (faut-il y voir la longue mise en chantier de ce film ? Il a en effet été tourné sur plusieurs années comme
PTU) et les personnages sont largement moins développés que dans...
PTU, justement. Mais que voulez-vous,
Sparrow est un magnifique pur moment de cinéma et une ode à la ville de Hong Kong que je n'ai presque jamais vu aussi belle. Et encore une fois une excellente partition omniprésente du français Xavier Jamaux, déjà compositeur sur
Mad Detective. 4/5
Edit 9 août 2009: Et ben, ouais... mais nan, c'est pas trop ça là! Techniquement superbe (nombres de plans sur HK sont magnifiques, la photographie excellente...) le film pêche quand même par son scénario très très mince et certaines scènes que j'avais trouvé excellents à la première vision m'ont parus tellement nases à la seconde.... Je trouve qu'il s'agit surtout d'un film assez ennuyeux, dommage. 2/5
Déçevant
Je suis définitivement pas fan des comédies de Johnnie To, apres un Yesterday once more assez mauvais, ce Sparrow déçoit quelques peu.
Le cru To 2008 fait pale figure comparé au 2007 ( D'un coté un sympa Triangle, un Mad Detective plutot bon et un Sparrow plus que moyen, de l'autre on a Exiled, chef d'oeuvre quoi et les 2 Elections ).
Sur la forme c'est toujours aussi esthetique avec une gestion de l'espace qui est sa marque de fabrique ( la séquence de l'ascenceur est vraiment réussi ), la bande son qui mélange plusieurs style est une veritable tuerie, la sequence au ralenti dans la voiture c'est beau, la photo tue, mais malheureusement une fois de plus il délaisse le fond, pendant 40 minutes c'est une succession de scenette dont on se demande bien l'interet, ça raconte rien, ensuite y a une vague intrigue avec une clé à volé puis un passeport mais c'est vraiment ultra light ( encore plus que dans Exiled, mais au moins dans Exiled y avait des persos interressant ) et les personnages sont traité à la va vite, Simon Yam ayant le meilleur sort, ces collegues bein c'est juste ces collegues, la femme mystere passe son temps à courrir.
Heureusement ça dure 1h25, donc ça reste supportable mais pour ce que ça raconte ça dure 20 minutes de trop.
Comme toujours chez To le climax tue, mais ici un peu moins, le duel de parapluie est tres esthetique mais pas super comprehensible.
Dans le genre duel de pickpocket A World without Thieves est carrement plus réussi.
Et dans le genre comedie c'est rarement drole ( on sourit 2 fois dans tout le film ).
Film déçevant pour un tel réalisateur.
08 novembre 2008
par
Scalp
Quand Johnnie To a autant envie de se faire plaisir que Wong Kar Wai...
... et que comme ce dernier il oublie de faire plaisir au public, ça donne "the sparrow", un clip sans substance, techniquement réussi mais c'est bien là la seule qualité que j'ai pu trouver au film, qui malgré sa pauvre heure vingt paraît en durer trois... Que la structure narrative soit sans réelle profondeur ne serait pas si irritant si l'ensemble se permettait au moins d'être divertissant.
Ce n'est malheureusement pas le cas, à part lors d'une salvatrice scène sous la pluie à la chorégraphie des plus inventives qui évite au film de n'être qu'un pauvre clip d'une heure vingt comme on en voit tellement de nos jours, sans pour autant lui permettre de s'élever au niveau d'oeuvres bien plus intéressantes du sieur To. Bien sûr, tout cela reste subjectif.
Certains ont trouvé que "The Dark Knight" était un film malhonnête, dont le rythme enlevé n'était qu'une entourloupe destinée à masquer les "nombreuses "incohérences du scénario. Ces personnes devraient parfaitement trouver leur bonheur à la vision de "the sparrow": comme il ne s'y passe rien, elles auront tout le temps d'analyser le vide du scénario et l'inconsistance de scènes à la plastique irréprochable mais à l'intérêt des plus indiscernables.
Dire de ce film qu'il est vide serait faux: chacun y trouvera ce qu'il veut. Dire qu'il est ennuyeux reste personnel... mais c'est aussi le mot qui me vient immédiatement à l'esprit à l'évocation de "the sparrow".
Bonne enfant
Très bon film que ce Sparrow qui change des ses dernières production. Pour moi c'est un véritable coup coeur l'ambiance sonore et très bonne, avec passage comique bien dosé. Quand au final, ce duel de pick pocket sous la pluie avec les parapluies était original. A propos du casting ont retrouve des acteurs présents dans la plupart des films du réalisateur, avec Simon Yan vraiment crédible dans le rôle du chef de cette charmante bande de Pick pocket.
En bref un Johnnie To sans un seul gun fight ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé.
Ce film se regarde avec plaisir, TO a réussi à retranscrire cette atmosphère de légéreté, aidé notamment par les deux français déjà responsables de la bande son de THE MAD DETECTIVE.
Le film est certes anecdotique, tant au niveau du scénario que dans la carrière de Jonnie TO, mais je ne regrette pas une seconde de l'avoir vu.
SI vous avez détesté Yesterday Once More, passez tout de même votre chemin.
rigolo
Rigolo et ludique, ça se regarde sans déplaisir.
Ca s'oublie vite aussi, car à peine 24h après j'ai déjà du mal à m'en rappeler. Ah si ! qu'ils auraient pu un peu plus se fouler sur le scénario, dans le genre prétexte à la con on fait pas mieux. Ah si ! (
again, je viens d'y repenser deux heures après), une scène de 10 minutes intégralement composée de plans au ralenti sous la pluie, c'est laid (en plus d'être ridicule et de faire penser à un film coréen).
Chemin de croix
"Sparrow" était en fait une réalisation continue ces trois dernières années; un projet tourné au jour du jour en fonction de l'envie et de l'inspiration de Johnnie To et de la disponibilité de ses principaux comédiens. Un film, qui aurait pu se relever passionnant en vue de la récente mutation dans l'œuvre du célèbre réalisateur HK, mais qui ne comporte finalement que des esquisses de ses récentes obsessions. On retrouve donc une nouvelle fois une bande d'amis, qui vont partir à la recherche d'un mystérieux trésor (après ceux de "Triangle" et de "Exiled"); mais le véritable personnage principal est la ville de Hong Kong, que To a tenté de filmer dans sa forme la plus ancienne que possible. Ville en profonde mutation, il tente de capter l'esprit et de filmer les derniers recoins un tantinet plus anciens avant leur prochaine disparition au profit d'immeubles nouveaux. On en est très loin des bouffées nostalgiques de Zhang Yang avec "Sunflower"; mais il reste tout de même quelques rares coins tout aussi uniques que les anciens bâtiments sur l'île de Macao dans "Exiled".
Grande nouveauté, la relative liberté prise sur ce projet permet également à To d'alléger réalisation et traitement des personnages; on découvre dans un Simon Yam léger comme le vent, qui se déplace d'un pas dansant à la "Fred Astaire" en début du film avant d'être filmé comme un jeune Jean-Paul Belmondo de la nouvelle vague Française dans une séquence de voiture directement empreinte de "A bout de souffle".
Une légèreté, qui se traduit malheureusement aussi dans son scénario. Pas grand-chose à se mettre sous la dent dans cette histoire de pickpockets s'écoulant comme un long fleuve tranquille avant de trouver une brusque fin dans un ultime affrontement – qui restera sans aucun doue dans les annales des plus belles scènes réalisées par To: un ballet de parapluies et de lames de rasoir dans un intimiste duel aux corps à corps. Même si l'histoire n'aurait certainement pas évoluée, même si To s'était empressé à filmer pendant trois ans encore, on sent quand même qu'il a été pressé par le directeur du festival de Berlin pour terminer son film dans les plus brefs délais.
Un succès mineur dans sa filmographie, qui ajoute quand même des nouvelles cordes à son arc, que le réalisateur saura très certainement exploiter dans ses prochaines productions.