Flying Marmotte | 1.25 | |
Chris | 3.5 | Charmant et distrayant |
Hiroyuki Nakano n'est pas mauvais. Au contraire. Samurai Fiction ne faisait que proposer cette idée. Stereo Future la confirme. En effet, ce qui frappe dans ce film c'est sa capacité étonnante de filmeur génial. Les plans sont magnifiques et superbement composés, ce que ne fait que réhausser la photographie. Autant avec le premier SF, on pouvait se sentir frustré de par le noir et blanc, ici c'est un véritable bonheur formel. De plus, la caméra est d'une fluidité réjouissante et le sieur Nakano ne se prive pas pour expérimenter non pas de manière scientifique voire raccoleuse, mais de manière amusante : la baston générale entre le gens du studio de cinéma et les deux brigands à deux cents est vraiment jouissive.
Sa casquette d'auteur, Nakano peut se permettre de la porter. Ainsi, la "manière Nakano" se forge. La bande-son accompagne merveilleusement ce film décidément très musical et malgré des portées classiques, jazzy voire techno forme un tout très bien construit et particulièrement agréable. Malheureusement, force est de constater que tout cela n'a rien de très original (mais est-ce réellement important ?), puisque fait assez penser à du Shunji Iwai par exemple, avec ces multiples jolis personnages très graphiques (oh ces actrices mamamia !) et ces tranches de vie aussi colorées qu'entrecroisées.
Pouvant également être perçu comme un fils contre-nature entre WKW et Wong Jing, Stereo Future avec ses personnages débiles (le démon invincible) et sa romance naïve (pas péjoratif), amuse bien plus qu'il n'accroche réellement. De ce fait, son propos écologique passe nettement mieux à travers les images (superbes) et la musique (excellente) qu'à travers les scénettes qui s'y rapportent. Ce qu'a bien du mal à légitimer le merchandising fait autour. Pourtant le film reste (seulement) très bon, puisqu'il fait passer indéniablement un moment délicieux et que le plaisir que l'équipe a pris transparaît de manière tout à fait évidente.