Ceinture pour seins durs
Des jolies femmes, un loup dans la bergerie, un soupçon d’hémoglobine pour un max de perversité : le thriller qui sulfure, Park Chan-wook y sait l’faire.
Nicole Kidman se voit condamnée à perpétuer (olé !) le registre de Deborah Kerr (Le narcisse noir, Les innocents), Mia Wasikowska incarne de ses joues cramoisies la belle ingénue à la Jennifer Connelly et Matthew Goode l’élément perturbateur de service. Qui passe par la porte principale.
Si le film n’invente rien, il le fait avec classe. Le style chargé de PCW s’y prête bien, le scénario tout aussi chargé de Wenthworth Miller – le beau tatoué de Prison Break – également. Ca cite L’ombre d’un doute d’Hitchcock et, évidemment, le mythe vampirique, à travers ce titre et quelques clefs aussi grosses et rugueuses que celles qui ouvrent d’ancestraux portails gigantesques.
Grotesque ? Oui ; c’est un style, une esthétique baroque dont PCW s’est fait le chantre. Le trait est appuyé mais participe d’une ambiance particulière, aussi lourde qu’un tampon trop gorgé de sang. Léché et efficace. Voire même un peu plus que ça le temps des deux morceaux de bravoure que sont la scène de la masturbation sous la douche, montée en parallèle à une scène de meurtre, et ce superbe duo au piano sur un morceau composé spécialement par Philipp Glass. La classe, qu'on vous dit.