MLF | 4 | |
Tenebres83 | 4 | Sans fard ni paillettes |
Xavier Chanoine | 3.5 | Portrait du Sensei aux lunettes noires. |
Ordell Robbie | 3 | Intéréssant mais inabouti portrait de Kitano. |
Ce volet de la série Cinéma de notre temps concernant Kitano Takeshi est évidemment digne d'intéret pour toute personne s'intéréssant de près ou de loin au travail de cinéaste d'un grand d'Asie. L'idée louable de Limosin est de tenter de ne pas appréhender seulement le cinéaste et son travail mais de tenter de lever le voile sur les différentes facettes de Kitano personnage public au Japon: cinéaste, comique, présentateur de télévision, journaliste polémique... Afin d'offrir un contrepoint au coté très instinctif du personnage Kitano et à sa tendance à se défausser des interviews de l'époque, Limosin a organisé une rencontre avec l'universitaire Hasumi Shiguéhiko, auteur d'un excellent bouquin sur Ozu disponible dans la Collection Cahiers du Cinéma. Dans ses propos sur le cinéma de Kitano et ses questions, ce dernier se révèle moins audacieux et inspiré que comme écrivain cassant les idées reçues sur Ozu. Heureusement, Kitano répond en offrant en autres des reseignements intéréssants sur sa vie, sa fascination pour la violence, son rapport aux yakuzas hors cinéma, ses méthodes de travail sur tournage, son rapport à l'idée de perfection artistique, ses vues sur le Japon contemporain... Outre ces interviews dans divers lieux, le documentaire est entrecoupé d'extraits de films de Kitano illustrant souvent les propos d'interviews. On y verra également de façon trop courte Kitano filmé pour un de ses shows ou une scène tournée pendant le travail de post-production de L'Eté de Kikujiro. Et le documentaire s'achève chez Kitano himself. Dommage qu'il n'y ait pas eu la possibilité de plus s'apesantir sur le Kitano moins connu en Occident en interview comme en action. Probablement à cause de deux contraintes: celles du format télévisuel et celle de l'emploi du temps de Kitano. Quelques parti pris formels de Limosin sont en outre assez poseurs: la photo suspendue d'Hasumi mise à l'avant-plan lorsqu'il est absent, les adieux de fin mis après le générique. Le reste du temps, la réalisation est correcte. Une tentative intéréssante en tout cas.