Qui est Takeshis'?
Difficile de classer l'oeuvre de Kitano dans un genre particulier. Allé, lâchons nous et crions haut et fort que Takeshis' est son OFNI, allant encore plus loin que Getting Any? dans l'autodérision et l'autocritique de soi. C'est simple, Takeshis' n'aboutit à rien, ou presque, laissant le spectateur sur son petit nuage ou alors complètement dans les vapes, c'est selon.
Takeshis'
A trop vouloir se remémorer ses grandes époques du yakuza eiga à lunettes (initié par son Violent Cop en 89), Kitano se prend les pieds dans une trame linéaire au possible et effrayante de répétitivité. On finit par raccrocher, malgré quelques envolées oniriques absolument formidables comme cette scène où Kitano à bord de son taxi tente d'éviter des corps endormis gisant sur le sol ou bien lorsqu'il regarde une de ses compagnes -provisoires- s'exercer à quelques pas de danse sur la plage.
On ne sait définitivement pas quoi penser de Takeshis', excessif et proche de tomber dans la syncope à chaque plan. Un métrage couillu certes, mais difficile d'accès pour un public qui n'est pas acquis d'avance de part ses terribles longueurs et son je-m'en-foutisme absolu. C'est simple, c'est un film de Kitano, pour Kitano. Les allergiques devraient se tourner vers ses Hana Bi, Sonatine et A Scene at the Sea avant d'avoir le courage de se plonger dans cet univers à la limite de basculer dans les extrêmes : le fascinant et le décourageant.
Esthétique : 2.5/5
Musique : 1/5
Interprétation : 3/5
Scénario : 2/5
Bakairo !
2 sur 5 et encore je suis très gentil avec ce que je considère comme un beau désastre gros comme une maison. Après le mitigé Dolls, le film de commande (mais divertissant) Zatoichi Takeshi Kitano à l'air de prendre un malin plaisir à surfer sur cette mauvaise pente et nous propose ce Takeshis, autoportrait décousu et bâclé sur toute la longueur. Un bien triste spectacle qui ne mérite qu'une paire de gifle, avec un peu de chance ça réveillerait notre grand cinéaste ...
Hara Kiri
Navrant ce Takeshis'? Affirmatif. Un Getting Any en pire relevant plus du gros gag que du cinéma. C'est que la réalisation est baclée, le montage brille par son absence et la narration ne va nulle part. On y voit Kitano faire dans la suite de sketches au comique de répétition répétitif. L'humour est lourdissime et la Kitano team cabotine. Et tout ceci avec comme vague justification d'interview le fait que ça se passerait dans le cerveau de Kitano. C'est long, pénible mais 500% Kitano comme le dit la pub. Un journal intime kitanien foutraque sur grand écran: Kitano, son inconscient, sa vie, ses fantasmes... Certains pourront faire du film un objet d'étude sur le rapport de Kitano à son statut d'animateur télévisé, sur la cohabitation en lui du clown triste et du comique gras double, sur sa vie intime... Mais à quoi bon vu la nullité crasse de ce qui ne dépasse jamais l'introspection bidon? Avec ce gros gag pas drôle, Kitano joue en plus la carte du cynisme en s'autocitant pour ridiculiser des pans entiers de sa filmographie. Avec cette catastrophe s'ajoutant à une série post-Hana Bi de tentatives intéréssantes mais inabouties de renouveler son inspiration, les classiques kitaniens des années 90 semblent si loin désormais...
Double Takeshi
Un film surprenant et bien étrange qui se laisse apprecier comme un rêve qui n'a pas vraiment de sens. Kitano se fait son propre délire schizophrène avec beaucoup de poésie. On en redemande.
Hilarant et déjanté
Pas la peine de s'effriter les méninges en cherchant une quelconque cohérence dans ce film. Kitano se fait plaisir et nous fait plaisir. Son
Takeshis' est un délicieux concentré de n'importe quoi où l'humour potache atteint des sommets. Passé un premier quart d'heure qui nous laisse un rien perplexe quant à la tonalité de l'ensemble (yakuza eiga teinté d'ironie dans la lignée de
Sonatine et
Hana Bi ? Grosse farce absurde et poilante qui honore la facette humoristique de son auteur ?), on voit à quel îlot mène la barque: Beat Takeshi – aussi en forme devant que derrière la caméra, en dépit de ses traits vieillissants – œuvre dans la déconnade pure et dure, sans aucune subtilité – sinon le fait d'entretenir une logique qui repose sur la transgression des règles de la logique acceptée – et avec la ferme résolution d'aller de plus en plus loin dans le délire au fur et à mesure que l'intrigue progresse. Il en résulte des passages à mourir de rire (l'échange de monnaie dans le magasin, le taxi surchargé) et un enthousiasme extrême éprouvé à l'idée de pouvoir s'attendre à tout vis-à-vis de ce que va constituer chaque nouvelle scène du film. Captivant, ludique, fendard. Un Kitano cruellement sous-estimé.
incompréhansible
mon dieu, que ce film m'a donné mal à la tête... j'ai tenté de m'accrocher tout le film et d'essayer de le comprendre, mais franchement, je pense que c'était impossible pour moi.
ça commence avec 2 Kitano qui se courent après et ça se finit avec un seul qui joue son propre rôle mais c'est pas le bon des 2. tout ça entremêlé de scènes incompréhensibles avec des morts qui reviennent à la vie et des flashbacks dans tous les sens. En bref, c'est presque à en devenir fou.
je pense que c'était sûrement le but recherché, mais personnellement ça ne m'a pas plu du tout!!!
les films avec kitano sont souvent assez mystérieux, mais celui-ci surpasse tout.
Après avoir attendu quelque chose d'intéressant pendant la 1ère demi-heure de film, on passe dans la phase de désolation. On revoit par si par là des bribes des anciens films de Kitano, se qui apporte un brin de nostalgie mais c'est globalement trop centrer sur l'auteur. Le film est un genre d'autofilmobiographie fictive et décalée, dur à suivre car décousu et surtouts pas forcément intersécants. Sûrement élitiste et sans réel but, ce film risque cependant faire parler beaucoup de lui, hélas.
Quelle est la différence entre un Kitano ?
Il y a tout d'abord Beat Takeshi, acteur célèbre et adulé.
Il y a aussi ce type, ce Mr Kitano, acteur raté qui ne compte plus les castings infructueux. La nuit, il rêve les films de Takeshi.
Un jour cependant, il décroche un rôle. Le rôle de sa vie, son rôle. Celui où il peut avoir un flingue et une belle bagnole, où il peut tuer des bad guys et séduire les filles.
L'image de "Kitano réalisateur de films de yakuza monolithiques" a fait long feu. Ses derniers films - Dolls, Zatoichi et maintenant Takeshis' - sonnent le glas de toute prévisibilité dans son oeuvre, les films de Kitano se suivent et ne se ressemblent pas.
Le cliché est daté mais Kitano s'en amuse. Il joue avec son image. Yakusa invinsible et insensible. Gun-fights et plans fixes. Narcissisme. Le spectateur veut du Kitano ? Il en aura, et plutôt deux fois qu'une.
Et finalement ça ressemble à quoi ? A rien ? Oui. A du Kitano ? Aussi.
Takeshis' est un inextricable labyrinthe mental, dans lequel les rêves s'entreboitent et la cohérence cède le terrain devant le délire d'un acteur/réalisateur/monteur/scénariste qui n'a d'envie que de faire du cinéma. Alors Kitano fait son show. Takeshis' est un show. Les personnages sont des acteurs, ils apparaissent sans crier gare dans le champ de la caméra. Qu'ils meurent, ils reviennent quand même ; après tout, si le personnage meurt, l'acteur vit toujours, rien ne l'empèche de revenir. Dans ce monument indescriptible, Kitano joue, il s'invente des histoires, se fait plaisir. Un peu trop parfois, oubliant surement qu'il est filmé (qu'il filme). Mais qu'importe, pour peu qu'on accroche au délire, Takeshis' est une mine d'inventivité et d'humour. Exotique certes, mais foutrement déridant.
Sabordage en règle
Il est certain que
Takeshis' ne va pas susciter l'enthousiasme général. Mais c'est sans doute ce que veut Kitano... Il a entendu proférer les pires âneries sur son oeuvre par la critique, et il fait aujourd'hui le choix de la décevoir par la grimace.
En somme, peut-être que
Takeshis' est un exercice de liberté...
ofni
bon là KITANO va clairement pas mettre tout le monde d'accord, ou alors dans le mauvais sens. mais ce film de fou est toutefois nettement plus réussi, riche et intéressant que Getting any, d'ailleurs je ne vois pas le rapport entre ces deux films. celui là n'est pas du tout qu'une succession de gags méga lourds, certes il y en a quelques uns mais il y a aussi pleins d'autres choses plus sérieuses.
on peut trouver des tas de défauts, le principal étant que KITANO n'arrive finalement pas à donner un sens général à sa réalisation, ce qui me fait m'interroger sur ces scènes d'"action" (vidage de chargeurs en règles), qui sont poussées à l'extrême, ou sur des scènes d'autocitation.
en prenant tout ça comme son autoanalyse, j'ai quand meme bien accroché, notamment la première partie qui se tient à peu près, et après les séquences peuvent être bien trippantes indépendemment mais peinent à se lier entre elles.
TAKESHI'S porte très bien son nom, il rebutera la plupart des gens, mais le film est assez riche pour mériter de le voir au moins une fois.
Au moins Getting any était drôle...
J'ai pas aimé, mais alors pas du tout !
Je suis d'autant plus dégoûté que j'aurais aimé l'apprécier ce film...Jusqu'a présent tous les films du père Takeshi m'avaient plu, mais là non c'est pas possible !
Takeshis est un désastre causé par un Kitano en panne d'inspiration qui se contente de livrer dans ce (très long) délire, une succéssion d'autocitations empruntes de cynisme à deux balles et de clins d'oeils lourdingues (toute sa filmo y passe), dans le seul but de livrer une vaine reflexion sur sa personalité. Reflexion qui paraît on ne peut plus artificielle puisqu'elle s'appuie sur un procédé roublard et lourdingue qui sera usé jusqu'a la corde (Takeshi rêve mais en fait se trouve dans le rêve d'un autre Takeshi qui lui même est dans le songe d'un autre...Enfin je crois...). Ce qui n'est pas aidé par un rythme tout bonnement désastreux sans cesse plombé par de très longues scènes absurdes qui auraient mérité d'être au moins 10 fois plus courtes (la scène du cabaret, une horreur !), ça sur près d' 1h50 dénuée de la moindre narration ça vous plombe un homme.
Abscons et dénué de la moindre rigueur (même la réalisation semble, par moments, baclée) Takeshis est une abérration qui laisse un sale goût dans la bouche, le même sentiment d'amertume que celui qui nous envahit lorsqu'on vient de découvrir Double team, Hook, ou Mission to Mars (cet avis n'engage que moi)...Cette impression que le génie qu'on adule tant nous poignarde dans le dos (ou du moins se fout de notre gueule)...Triste.
Dégouté je suis...
Quand monsieur Kitano craque...
Cet essai du père Kitano prouve indéniablement que le cinéaste est loin d'être limité et réserve encore tout un lot de surprises.
Il joue ici avec ses propres codes cinématographiques et les tourne en dérision, mais ce n'est pas le seul intérêt du film d'être parodique, loin de là : c'est aussi un énorme trip qui risque de ne pas plaire à tout le monde ceci dit, vu le côté jusqu'au-bout-iste des choses.
Kitano nous invite, par la rencontre entre lui et son sosie acteur de bas-étage, à une visite dans les méandres de l'esprit.
Un côté comique prononcé, certes, mais aussi absurde et phantasmagorique : un film vraiment déroutant.
Tellement que c'en est parfois trop décousu (pas mal d'ellipses et de mises en abîme) et qu'on se gratte souvent la tête sur le chemin obscur vers lequel on nous emmène.
Le fait d'expérimenter au maximum ce trip donne à la fois un semi-ratage, mais toutefois un film très intéressant, à revoir avec toutes les clés en main en tout cas.
Une oeuvre qui dénote méchamment avec le précédent métrage de notre homme (Zatoichi pour les deux qui suivent pas au fond), prouvant qu'il n'est pas du genre à s'endormir sur les lauriers qu'on lui attribue, et même au contraire à prendre des risques dans ce coup d'essai très spécial.
NON
Il n'y a pas à épiloguer cent-sept ans sur les défauts de ce truc : dans "Takeshis", le montage est absolument consternant de nullité, pire que le pire des montages vus dans un film de Miike (au hasard, celui de "City of lost souls"). Tout y est raté à ce niveau et on passe son temps à regretter la figure de style qui était arrivée à maturité dans "Hana-Bi", lorsque le montage de la première partie du film reflétait la lente reconstitution psychologique de Nishi. C'était du génie, c'était à pleurer de bonheur, à l'époque on avait envie de se lancer dans le cinéma rien qu'en voyant qu'on pouvait faire quelque chose d'aussi puissant. Dans "Takeshis", Kitano nous joue le coup du film-puzzle (indigeste au possible car lui n'a pas compris, contrairement à un Lynch par exemple, qu'on pouvait faire un film totalement labyrinthique narrativement et filmer quand même des grands moments de cinéma, de la scène inoubliable, etc, sans se la jouer grand transgresseur de la grammaire cinématographique) et surtout, il a l'air de s'en cogner royalement les burnes sur une rangée de hallebardes, de nous autres spectateurs. Qu'il nous épargne donc ses introspections foireuses, ce clown.
C'est maintenant qu'on s'aperçoit que le style Kitano ne nous offrira plus rien de neuf. Mais pourtant, on s'acharne à y croire encore un peu...
un film qui cligne de l'oeil et bat de l'aile
Une succession de clins d'oeil parfois amusants, assez vite lassants.
1h45 à cligner des yeux ne fera jamais que la moitié d'un film...
Voire, car l'alibi métanarratif ne parvient pas à sauver ce désespérant foutoir, une machine presque kafkaïenne à force de tourner à vite en brassant de l'ennui se voulant cool.
Les va et viens entre Beat et Kitano feront sans doute se pâmer d'aise les cinéphiles asiatisants en herbe qui crieront au génie et brilleront au sortir de la salle en listant les références et les caméos, mais les "simples spectateurs" avoueront honnêtement s'être copieusement ennuyé passé le premier quart d'heure.
Un coup pour rien pour ce cher Takeshi, mais attention à la marche...
clown grave triste
Un voyage complètement siphonné, et une arrivée terriblement touchante. Magistral film.
Etalées et enfouies dans un bordel monstre de 107 minutes, toute la souffrance et toute la frousse d'un petit homme brun ; apeuré à l'idée d'avoir trahi le clown qui sommeille en lui, effrayé à l'idée de perdre ses valeurs et paralysé à l'idée de l'être professionnellement.