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moyenne
3.13/5
Talons Aiguilles
les avis de Cinemasie
3 critiques: 3.75/5
vos avis
10 critiques: 2.88/5
Un portrait mère-fille attachant
L’univers de Pedro Almodovar, c’est celui des femmes, des travelos, des homos, des couleurs rétro et criardes, de l’Espagne sanguine et du monde de la nuit. Si cet univers excentrique et provocateur a parfois atteint la surenchère jusqu’à l’overdose dans une partie de sa filmo (Tout sur ma mère, la fleur de mon secret), il reste ici tout à fait enthousiasment au regard de ses personnages forts et finement écrits, servis par de remarquables acteurs : Victoria Abril tout d’abord, qui donne pleine mesure de son talent ne serait-ce dans le plan où elle regarde sa mère avec une fascination de gamine alors que, dans la seconde qui suit, elle toise son mari d’un air méprisant. Pour lui donner la réplique, Marisa Paredes excelle en bourgeoise sûre d’elle qui nourrit à l’égard de sa fille des sentiments partagés et ambigus. Enfin, Miguel Bosé, la seule icône masculine du film, joue de ses travestissements pour mieux séduire son entourage – et son public.
Le rôle du juge est d’ailleurs symptomatique du côté féministe proclamé haut et fort par Almodovar : il se rapproche en effet de celui du procureur grec de Z joué par Jean-Louis Trintignant par sa fermeté, son entêtement et sa détermination dans son travail, mais il reste vieux garçon et obéit à tous les caprices de sa mère « malade imaginaire » dans le privé… C’est d’ailleurs par lui que survient le rebondissement final puis la conclusion mélo, certes exagérés et pas vraiment crédible, mais s’inscrivant assez bien dans la logique de cet univers barré et décalé. Sakamoto Ryuichi, le compositeur ( Furyo, Snake Eyes), se fait plutôt discret mais sait s’adapter aux sonorités espagnoles quand cela est nécessaire, à l’aide de quelques vibrations de cordes de violoncelle ou de mélodies de saxophones bien senties. Quant à la scène de comédie musicale dans la prison pour femmes, elle est simplement splendide. Tous ces éléments font que Talons Aiguilles est peut-être le film d’Almodovar le plus attachant de sa carrière…
Apothéose
Pour changer des films asiatiques, un classique à voir et à revoir…
Sorti en préparatif d’une année placée sous le signe espagnol (avec les JO de Barcelone), ce film produit par la maison Bouygues est le premier triomphe grand public du génial Pedro, confirmant les promesses de l’excellent ATTACHE-MOI ! et de son succès d’estime initial FEMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERF.
Scénario échevelé ne reculant devant aucune invraisemblance pour mieux y puiser sa vitalité, interprétation idéale avec un Miguel BOSE d’une élégance aristocratique face à des actrices sublimées par la caméra du cinéaste, Marisa PAREDES et Victoria ABRIL en tête pour une confrontation mère-fille subtile et touchante, sans oublier le toujours étrange Fédor ATKINE, esthétique outrancière d’une symphonie de couleurs saturées, costumes flashy, décorum kitch, c’est tout l’univers de ALMODOVAR qui se résume dans cette œuvre d’une richesse formelle hors normes.
La musique de Ryuichi SAKAMOTO est certainement une de ses meilleures compositions pour le grand écran, le japonais semblant très à l’aise dans cet environnement méditerranéen. Il en rajoute dans le pathos, soutenant une intrigue foisonnante qui ne pouvait rêver meilleur support. Quant aux deux chansons de Luz CAZAL, elles sont entrées au panthéon des standards internationaux, alors que le générique du début est un superbe classique jazz de Miles DAVIS (qui ne figure pas sur le disque de la BO).
Avant la consécration de la maturité et ses sujets dramatiques comme TOUT SUR MA MERE ou PARLE AVEC ELLE, ce film marquait un peu la fin en apothéose d’un cycle flamboyant et iconoclaste entamé avec ses œuvres de jeunesse (voir LE LABYRINTHE DES PASSIONS).Mais aussi l’entrée dans une gravité déjà parfaitement préfigurée dans ce pastiche de mélodrame qui réussit l’exploit d’être encore plus émouvant qu’un pur mélo premier degré.
Un film qui a aussi le mérite de très bien vieillir…
Mouais.
J'ai revu le film récemment et j'ai été assez décu.
L'obsession d'Almodovar pour les travelos qui chantent, c'est pas mon truc...
Malgré une histoire prenante (ou qui en tout cas avait le potentiel de l'être) et des personnages intéressants, la mayonnaise ne prends pas.
Le film est trop long, l'intrigue tirée par les cheveux (je l'ai tué mais en fait je suis innocente mais en fait je l'ai tué mais en fait....), le suspense est quasi absent car on devine pas mal de choses dès le début, et enfin trop de scènes inutiles qui n'apporte à l'histoire que des second rôles que l'on ne reverra pas (la prison par exemple).
Un film décevant en comparaison avec ce qu'Almodovar a pu faire de mieux.