WISIT nous pond un ovni thaï : Kitschorama et rocket blown up au programme !
Le concept de départ était délibérément scindé en 2, la tradition et la modernité, c'est toute la force du tigre noir mais c'est aussi sa petite faiblesse.
En effet, il est très difficile de jongler entre...
- une histoire à l'eau de rose ultra classique directement reprise des vieux films thaïlandais traditionnels, un amour impossible défiant les lois sociales et plus fort que la mort qui tue elle-même, une ambiance rétro 60's à la fois dépouillée, sensuelle et surchargée de couleurs flamboyantes et de décors surréalistes, une musique délicieusement traditionnelle et originale, un jeu d'acteurs sensible, etc.
ET
- de l'action complètement folle, des combats de cowboys à coup de rockets, un lucky luke Thaï qui peut tuer un gars derrière un poteau en tirant dans le sens opposé, le tout à 15 m de distance, des méchants frappés sans foi ni loi, un dentier et une cervelle qui éclatent dans toute leur splendeur, des rafales de fusils à pompes, de mitrailleuses, des bullet time originaux, du comique grotesque, du surjeu d'acteur sans complexe, un thème musical action/aventure délicieusement kitsch (mais un brin rabaché), etc.
... tout en restant cohérent et accrocheur tout du long et le pari est tout de même relevé de fort belle manière, la preuve en est, le final, remarquable des deux côtés.
D'un autre côté, la régularité du changement d'ambiance est inamovible, limite rigide, précalculée, un coup c'est romantique, puis ça repart sur les chapeaux de roue, et c'est exactement comme ça tout le long, de la scène d'intro au final.
ça manque un peu de finesse donc, et de surprise scénaristique, mais c'est assurément un film à voir et une bombe thaï du très reconnu là-bas, Wisit "le grand", déjà réalisateur de 2499 et de pubs débridées totalement psyche pour les jeans wrangler. 8 mois de tournage, c'est pas du petit B pour sûr !
Pour finir, les acteurs surjouent évidemment mais sont vraiment tous excellents et en pleine forme (des jeunes premiers pour les rôles principaux et des grosses pointures locales pour les seconds rôles), à part peut-être l'amoureuse indéperissable (italo-colombienne d'ailleurs) qui a parfois du mal à imposer une véritable puissance émotionnelle. Il faut dire que la tache est rude au milieu d'énergumènes gonflés à bloc d'où une légère impression qu'ils se tirent joyeusement la couverture.
Mais
Wisit est un gars qui sait ce qu'il veut et ça se voit.
Pastiche mi-figue mi-raisin
A la croisée du western spaghetti à la Sergio Leone, du gros mélodrame thaï des années 60, et de la beauté plastique révolutionnaire de la Porte de l’Enfer, voici une véritable curiosité cinématographique, un objet de culte totalement hors du temps : les couleurs flashy (rose, vert pomme,…) irradient littéralement chaque plan, et de langoureuses mélodies accompagnent des scènes-pastiches volontairement exagérées.
Seul petit souci : Sasanatieng se regarde trop filmer, privilégiant le visuel au détriment du rythme et de l’intrigue. Surtout, il semble considérer que des acteurs surjouant grossièrement, des rebondissements téléphonés, des bruitages grotesques et du pathos à la pelle passeront forcément parfaitement, étant donné que son film est estampillé « pastiche ». Si j’applaudis l’originalité, la prise de risques et le plaisir global qui s’en dégage, je reste par contre plus réservé sur l’intérêt final de l’œuvre. Sur ce coup-là, la Thaïlande surprend, mais sans convaincre tout à fait.
un film qui n'arrive jamais à former un tout cohérent
Même s'il a ses moments et semble être un OVNI cinématographique (un mélange de western et de roman photo à flash backs multiples au coloriage évoquant le flamboyant technicolor de Douglas Sirk), Les Larmes du Tigre Noir souffre de l'écart entre ses ambitions postmodernes et le talent de Sarsaniateng. Comme tant d'oeuvres postmodernes, le film veut offrir un regard à la fois ironique et affectueux sur ses réréfrences. Le film comporte ainsi des passages de mélodrame pur filmés avec une vraie ampleur classique. Mais également de multiples tetatives de décalage ratant leur cible: travellings suivant la balle et plans à l'intérieur du cerveau à la Tsui Hark, surdécoupage de certains duels, plans de dessus gratuits, vols planés wooiens hors de propos, variations inopportunes de grain de pellicule, abus inconsidéré du fondu enchainé. On a parfois l'impression que le cinéaste se regarde filmer dans ces moments-là. Le cinéaste n'est malheureusement pas plus inspiré dans son usage non maîtrisé de la déconstruction narrative et ses ruptures de tons mal négociées. les Larmes du Tigre Noir finit du coup par ressembler à la juxtaposition de deux films: un mélodrame assez plaisant de naïveté et un western parodique pas très convaincant. Après Bang Rajan et Bangkok Dangerous, voilà encore un film thaïlandais pas vraiment convaincant.
Les Larmes du Tigre Noir est incontestablement atypique. Mais il n'est QUE atypique et il laisse au final un goût amer de déception.
Once upon a time ... Le retour du grand cinéma ! 
Couleurs paradisiaques, mise en scène vraiment inventive, humour juissif, combats épiques, chevauchées au ralenti, sentiments niais ...
Ce film pourrait n'être qu'un patchwork de ce que tout le cinéma à offrir. Miracle cinématographique, il en constitue un paroxysme. Baroque et culoté voila comment comment définir ce véritable ovni ( combien de film se prévale d'être des ovnis quand ils ne sont que des canulards ? ).
Un film qui émerveille et surprend de début à la fin. Foncez !
ils sont fous ces thailandais !!!!
Ce film est très particulier, il flirte tantôt avec les series B à l'ancienne, tantôt avec le décalage tarantinesque... Il est tantôt novateur, tantôt classique.... tantôt magnifique, tantôt moyen... bref un vrai film original dont le caractère hétéroclite tantôt subjugue, tantôt tombe à l'eau ( par faute de maitrise )...
A voir !
14 octobre 2004
par
a woo
Western Barbie à la sauce Peckinpah !!!
Objet non identifiable dans le paysage cinématographique, ce film est une véritable claque visuelle et fourmillière d'idées nouvelles et rafraichissantes.
J'appréhendais quelque peu d'aller me perdre dans une salle obscure pour voir un western thaï aux couleurs criardes, mais je ne pouvais m'empêcher de saluer le courage d'une salle de ciné de province de passer ce film en exclusivité pendant une semaine. A ma grande surprise, je n'étais même pas le seul dans la salle; moins de monde que pour "Metropolis", mais quelques poignées de gens s'étaient donnés rendez-vous pour rire de bon coeur aux fabuleux exploits du Tigre Noir.
Rire de bon coeur...car il devient TOUT DE SUITE évident, qu'il faut prendre le film au 100e dégré. C'est un film de la trempe des 3evil Dead", "Brain Dead" et autres "Bad Taste", un film uniquement réalisé dans le but de nous faire rire en détournant et recyclant références cinéphiles (quelqu'un aurait-il remarqué l'hommage même à "Pulp Fiction" à la scène dans la voiture de Rampoei ?!!), accumulant les "poses " tournés en ridicule et donnant même dans le gros gore qui tâche avec avec la scène du cowboy explosé à l'obus (dans la lignée du mouton qui explose dans "Bad Taste").
En revanche, il ne faudrait pas croire, que le film ressemble à de l'amateurisme fauché : le réalisateur a tout de même dû disposer d'une bonne rente d'argent pour re-créer ses délires (ne serait-ce que de re-peindre tous ces bâtiments immenses) et l'on ne peut se rejouir d'une telle marque de confiance de la part de producteurs de nos jours...La mise en scène est également maîtrisé de bout en bout et il est jouissif de voir le rélaisateur passer avec une facilité déconcertante d'une grosse scène de boucherie à la Peckinpah à un découpage ciselé au petits oignons à fleur de peau entre les amoureux.
Seul bé-mol : la naïveté confondante se traine et casse le rythme du film; mais trouvailles visuelles et fraîcheur candesque compensent cette légère lancune.
Un pari osé, mais hautement remporté !
Un incroyable tour de force 
Recette de
Tears of the Black Tiger: prenez quelques bons vieux westerns d'antan, mélangez avec des personnages très 'bollywoodiens', rajoutez un grand bol d'esthétique psychédélique 'pulp' et servez nappé d'un léger filet de sang.
Avouez que le premier réalisateur venu aurait tôt fait de transformer cette mixture pour le moins hétéroclite en désastre intégral. Heureusement, le réalisateur Wisit Sasanatieng a réussi le tour de force de faire de Tears of the Black Tiger un petit chef-d'oeuvre totalement inclassable mais extrêmement agréable à voir et à revoir. Peut-être la plus grande force du film est-elle de rester très classique sur le fond tout en étant profondément délirant sur la forme : à partir d'une histoire simple mais solidement structurée (on reste dans les sentiers archi-banalisés des 'amants maudits'), on passe allègrement du pastiche de western des années 50 en technicolor au théâtre populaire thaïlandais, puis par un bain de sang traité sur un ton burlesque, pour continuer sur une scène tout droit sortie d'un 'comics' américain avec décor en contreplaqué colorié au crayola, avant de déboucher sur une scéne typiquement 'Bollywoodienne'...
Fatalement, ce genre de 'film-zapping' risque de laisser une bonne partie des spectateurs sur le carreau. Mais les amateurs d'humour décalé et kitsch, ainsi que ceux qui recherchent originalité et créativité, ne pourront qu'être séduits par ce petit bijou, à la fois charmant et totalement fou.
Un enchantement gore
Habillé de couleurs des plus châtoyantes, "les larmes du tigre noir" joue la carte de la naïveté volontaire, des sentiments dégoulinants et de la surenchère de couleurs, quasi psychédélique. Graphiquement marquant, car ultra recherché mais en restant dans un travail très traditionnel sur la couleur, il s'agit d'une romance des plus mièvres, portées par des décors aussi improbables que les chansons sont lancinantes.
A cet aspect du film, viennent s'ajouter de purs passages gores, qui contrebalancent admirablement la candeur de l'histoire. Ces deux aspects se marient vraiment bien et donnent un film aussi suprenant que prenant sans sur.
Sorte de western Bollywood photographié par un Peter Jackson Thaïlandais, "les alrmes du tigre noir" n'a pas son pareil pour nous faire vibrer, en nous faisant revivre les émotions des classiques des années 50. Un film qui se veut kitsch tout en étant résolument moderne.
Unique et à voir, mais tout le monde n'appréciera pas.
Hold the Tiger !
Véritable jonction de film/hommage aux grandes années du technicolor, de nanar parodique à la
Story of Ricky et de John Woo-like sur fond de western absurde, cette curiosité thaï ne cesse une seconde de prendre le spectateur au dépourvu, mais en bien. Décors kitsch enchanteurs, gunfights gore à foison (à l'image desquels on retiendra plus spécifiquement un « headshot » explosant la cervelle de la victime ainsi qu'un dentier traversé par une balle et réduit en bouillie sanglante), éclats de romantisme à la fois grotesques et terriblement touchants, trouvailles esthétiques à la pelle, look des personnages alternant celui du cow-boy traditionnel et le glamour hollywoodien des années 50, tout ces ingrédients se télescopent dans une multitude de ruptures de ton savamment orchestrées. Une agréable surprise doublée d'un étonnant film composite qui métamorphose la pellicule en véritable dynamite et dont on fermera aisément les yeux sur les quelques maladresses (manque de rythme, un ou deux effets peu concluants). À découvrir.
tres sympathique
a mi chemin entre bollywood et le western (cliché voire parodique), ce film est surprenant a bien des egards: couleurs surréalistes et tres poetique (limite trip lsd), un brin d'humour bien senti, un bon scenario, quelques effets modernes plutot pas mal... au final c'est vraiment agreable a regarder meme si ca s'essoufle un peu passé 1heure (quelques passages longuets pour ceux qui ne se passionnent pas pour le romantisme un peu mievre á l'indienne).
pour ceux que la desuetude kitsch ne derange pas
Un pastiche détonnant!
En voyant ce film, on a à la fois une sensation de dépaysement et de familiarité à la fois: les thêmes sont usés mais rendu à leur pureté par leur innactualité (la partie mélodramatique du film, l'humour), la référence est omniprésente mais emballée dans une vista propre, qui transcende le déjà-vu,... on a l'impression d'un exercice de style doublé d'un exercice d'admiration, comme peuvent l'être par exemple les westerns de Leone, même si dans une toute approche. Drolerie, virtuosité, émotion, action, le cinéma quoi!
Un chef d'oeuvre
Un film absolument incroyable. La technique de coloration innovée pour l'occasion est incroyable, étonnante et très réussie. Le genre du film est lui aussi très "coloré", au carrefour de multiples genre, et surtout en un magnifique hommage aux anciens films, leit-motiv du réalisateur
Wisit Sarsanatieng (
2499), alias graîne de génie.
Je ne vais quand même pas négliger quelques défauts, à savoir que le film est parfois trop complexe techniquement, trop riche, à la limite surchargé et baroque.
Cela dit, c'est à ma connaissance le premier film du genre, et pour une première,
Les Larmes Du Tigre Noir fait vraiment ses preuves !
Ne ratez en aucun prétexte ce chef d'oeuvre !!!
05 octobre 2005
par
DiaKr
Une impression de jamais-vu...
N’ayez pas peur ! C’est vrai, "Les Larmes du Tigre Noir" respecte lourdement les codes du mélodrame, avec le bon et le méchant, son lot de trahisons et son histoire d’amour (impossible évidemment). Mais est-ce si grave ? En revanche, si on ajoute à cela le jeu outré des comédiens et les poses récurrentes les plus éculées (un regard baissé, une larme glissant le long de la joue...), on se demande vraiment comment le réalisateur va s’en sortir. Et bien, essentiellement par sa stupéfiante mise en scène. Il faut voir ces duels et autres échanges de coups de feu, qui fourmillent de trouvailles visuelles. Leur montage ultra-décomposé les rend extrêmement euphorisants. Beaucoup d’autres moments fonctionnent aussi grâce à leur rythme, leur originalité et un côté volontairement kitsch. Comme ce formidable duel qui a pour décor un soleil couchant... peint. Et question singularité, la narration étonne aussi. Cumulant les flash-back sur différentes périodes, les surprises du scénario et les vraies motivations des personnages se dévoilent peu à peu. Classique et (très) tordu à la fois, "Les Larmes du Tigre Noir" est une véritable perle.
07 décembre 2002
par
hendy
Entre la parodie et l'admiration de ses aînés :)
Ce film thaï fait vraiment parler de lui par son côté totalement décalé. Il faut reconnaître qu'il est très original, c'est un mélange de vieux wertern poussièreux à la "Fort Alamo" et de comédie musicale ou tout est rose bonbon (même le sang) !
Personnellement je ne suis pas embalé par le film car il est un peu long sur les bords et ne rentre pas vraiment dans les genres que j'apprécie énormement, sans quoi il reste un film vraiment fou, à regarder une fois, pour voir ce mélange si particulier des genres et des couleurs... :)
Excellent
Parodie d'une parodie (le western spaghetti), ce film ne peut intrinsèquement mener nul part (dans le sens où ce genre est forcément limité).
Mais il est excellent...
Déjà kitsch ! mais surtout pas grotesque.
Le mélange western et culture thai est parfaitement réussi, parfois drôle ou surprenant sans jamais être ridicule ou ennuyeux.
L'histoire est typique des "lakorn" thai (série TV) : Ils s'aiment mais tout les sépare. Il est pauvre, elle est riche...mais la trame est bien celle d'un western.
Les couleurs du film et le décor sont grandioses et parfaitement adaptés à l'esprit général du film.
Un film frais et réellement innovant...et déjà kitsch ! mais surtout pas grotesque.
Après les western spaghetti, Wisit Sartsanatieng invente le western « nouilles », espérons que la Thaïlande nous réserve encore des films aussi surprenants que celui-ci.
SUBLIME
Un film flamboyant, visuellement superbe, émouvant . Kitsch qui mélange tous les genres : comédie romantique, western...C'est le premier film thailandais que je voyais et franchement je n'ai pas été déçu . Vivement une sortie dvd .
