Jesus was a teenage hooker [and Nam Ki-Woong is GOD]
Rape-revenge im/expressionniste cyberkeupon, Teenage hooker became a killing machine in Daehak-Roh peut facilement être pris pour ce qu'il n'est pas, à savoir un film fou furieux à la Tetsuo , en gros tel qu'on attend un film asiat' qu'on dit "déjanté". Dès lors, on pourra le trouver lent, peu palpitant et pas très dynamique.
Tout faux.
Teenage hooker... est un film qui ne ressemble à rien de connu, et encore moins aux films qui soi-disant ne ressemblent à rien. Tourné sans moyens en mini-DV avec des acteurs amateurs, il aurait eu vite fait de tomber dans les travers du Z à la Trauma (ce qui a ses bons cotés, mais n'a jamais donné un bon film), mais Nam Ki-Woong choisit d'en faire un objet abstrait, spectral. Il accentue les couleurs et filme constamment à contre-projo ; les sons sont étouffés et/ou exacerbés ; les personnages, grotesques pantins, ne s'expriment que par grimaces distordues ou par tirades grandioses ; l'opéra sacré y côtoie l'électro-rock psyché. En fin de compte, Teenage hooker... n'est même pas violent, les hommes qui meurent ne sont que des ombres, la jeune fille qui meurt n'est que lumière.
On pourrait disserter des heures sur les interprétations psychanalytiques (le foetus, le pénis-canon, la présence paternelle du professeur, la caméra adoptant le point de vue du pénis,...) ou encore mystico-religieuses (la figure tantôt christique tantôt virginale de l'héroïne, les auras autour des personnages qui apparaissent comme des anges,...) du film, mais on peut tout aussi bien - voir carrément mieux - l'apprécier comme un improbable et iconoclaste souffle libérateur, une expérience de cinéma unique.
Osons le mot, Teenage hooker became a killing machine in Daehak-Roh n'est pas un film, mais une authentique théophanie.
04 décembre 2006
par
Epikt
Nam Ki-woong traite, à sa façon, de la place réservée par la gent masculine aux femmes en corée. Le personnage féminin principal, une lycéenne qui se prostitue notamment avec ses professeurs, est manipulée par l'un d'eux. Manipulée corps et âme. Car après l'acte, elle tombe en ceinte et le dit au futur père. Il l'a fait tuer et découper en morceaux. Elle est détruite, corps et âme. Récupérée par des hommes, recousue à l'aide d'une simple machine à coudre (par une femme), elle est transformée dans tous les sens du terme. Toujours sous sa forme originelle extérieure mais vidée (bébé y compris) puis métamorphosé de l'intérieure, la jeune femme devient un robot programmé pour assassiner sur commande. Elle aura la force de dépasser son viol et son état d'objet prédestiné pour se venger de manière très symbolique (avec l'aide involontaire d'une femme). "THBKM" parvient à convaincre en alternant voir fusionnant efficacement, le drame, l'humour, l'étrange et le fun enrobé dans une forme visuelle (mise en scène et lumière) et sonore (choix musicaux variés et séduisants) convaincante. Vous pouvez le trouver (sous-titré français) parmis les bonus du dvd du long-métrage "Chow Yun-fat Boy Meets Brownie Girl" édité par Spectrum Films.
Charles Manson meets Leslie Nielsen
Ce film est ambigu: imposible de savoir si le réalisateur a fait le film le plus barré de la terre pour la frime, ou bien parce qu'il est vraiment lui-même complètement barré. Un tel titre est de toute façon trop ostentatoire pour être complètement honnête.
Dépassé, le spectateur classera ce film absolument indéfinissable et irracontable dans la catégorie expérimental. C'est vraiment une expérience, en effet. Mais c'est certainement avant tout une comédie. Et une comédie d'une stupidité à tomber par terre, avec par exemple une navrante parodie de Nikita.
De toute façon, c'est le type même de film qu'on ira voir pour faire partie du club de "ceux qui ont vu le truc le plus barré de la terre etc."
Une superbe et intrigante scène de danse par ailleurs, un peu hors propos, mais vraiment un beau moment.
Donc Amor, malgré tout.
difficile à juger car vu sans titre. néanmoins on pourra tout de même dire que ce moyen métrage n'est pas une grande réussite. d'abord car le propos n'est pas très consistant, alors que le film dure qu'une heure, on aurait pu attendre quelque chose de plus dynamique. en gros c'est une trame de rape/meurtre/ghost revenge sous la forme d'un cauchemard éveillé, enfin dans une ambiance abstraite. l'esthétique se veut expérimentale sans le sous, c'est à dire un jeu de grand angles et de colorimétrie à la IKU principalement, ainsi que son lot de cadre et mouvements de caméra tendances.
le résultat fonctionne pendant 15 minutes, ensuite c'est un peu gavant. l'état d'esprit fait très japonais, c'est à dire bien barré, mais le tout manque d'une direction forte.
c'est bien qu'il y ait des films indé en Corée, mais celui là fait trop délire d'étudiant si je peux me permettre.
Going astray
Le titre et le postulat fendard d'une prostituée mineure, qui revient se venger de son diabolique professeur, qui l'a transformée en une cyborg destructrice ne tiennent malheureusement pas leurs promesses. La faute à un budget vraiment fauché et des sacrées longueurs. En réduisant le métrage de sa moitié, il aurait très certainement pu prétendre au label "culte" auquel il prétend. En l'état, il ressemble à un premier sympathique essai prometteur.
Car les influences sont certainement parfaitement assimilées: depuis les travaux du japonais TSUKAMOTO, en passant par des délires manga-esques à la "Ghost in the shell" jusqu'à arriver à notre "Nikita" nationale (après avoir tué un client, notre cyborg se trouve face à une fenêtre murée dans les toilettes), les clins d'œil sont nombreux et sympathiques. Au-delà de cette simple culture de geek, il y a aussi du George Kuchar ou du Jon Moritsugu dans son approche plus intellectuelle; mi-ange, mi-démon, la cyborg est l'incarnation de nombreuses jeunes lolitas paumées. Et même de prétendre à une sorte de divinité après avoir été sacrifiée sur l'autel de la perversion typiquement masculine.
Alors pourquoi cet interminable générique de fin ouvrant le film, si ce n'est que pour provoquer le déroulement sacro-saint d'un film? Pourquoi ces longues parties d'un vide total entre la jeune prostituée et son imbécile de proviseur, ricanant à n'en plus finir dans les sombres ruelles coréennes ? Des défauts de rythme, qui tranchent trop avec l'attitude punk du "vivre vite – tourner vite" du restant du métrage.