| Xavier Chanoine | 2.75 | Petite réussite de la comédie Kung Fu |
Petite récréation signée Lam Wai-Lun, Teenager Master, même s’il ne brille jamais, parvient à dégager encore et toujours ce qui a fait la force des films d’Hongkong avant la fin des années 90, c'est-à-dire cette envie d’aller au bout de ses idées et de mettre tout ça en forme dans un joyeux bordel pas vraiment identifiable. Aux oubliettes quelconque cohérence dans le récit et dans la mise en scène, le mot d’ordre est de faire prendre son pied au spectateur. Teenager Master c’est donc des gangsters débiles, un Ken Lo aveugle mais encore bien balaise, un père de famille hystérique et adepte du hachoir, des gosses frimeurs en particulier le petit Tze Mu qui, le temps d’une scène, s’improvise rouleur de mécaniques auprès des nanas (à croire que Stephen Chow s’en est inspiré pour CJ7 tant la ressemblance est frappante), des séquences hystériques et tout aussi débiles que le reste (dans une salle d’arcade, un des gangsters bouge les joysticks d’une borne Street Fighter pour tromper son adversaire aveugle, lequel pense qu’on est entrain de l’attaquer !) dont une course-poursuite à trois en fauteuils roulants en fin de métrage, complètement inutile et gratuite (on se moque des handicapés mais aussi d’un black le temps d’une séquence sur la plage).
Mais ce qui est inutile et gratuit participe grandement à la réussite du film qui ne renie en rien ses excès en tout genre, le film a beau être en premier lieu destiné à un large public, on est tout de même à un moment en face d'un type qui n'hésite pas à vider son chargeur sur un lit pour flinguer un gosse un peu trop pénible qui s'y trouve en dessous! C’est très souvent mal fichu, mal monté et surjoué, mais qu’est-ce que l’on en a à fiche ? Des gamins pareils, qui s’improvisent petit Sangohan le temps d’un affrontement à la DBZ, sous un repompage de la musique de L’œil du tigre, on en veut bien un peu plus souvent.
