Un bon gros coup de coeur et un film culte.
Aaaah, quel succulent souvenir que ce film d'aventure post apocalyptique, où un grand Rutger Hauer en pleine période SF post nuke, une superbe et incisive Joan Chen mais aussi un Vincent D'Onofrio en phase d'éclosion et quelques autres nous emmènent dans les profondeurs d'une cité souterraine crasseuse où subiste un dernier espoir de luxe et de confort. Avec ses folles parties de rugby avec tête de chien à planter sur un piquet où tout est permis à la manière de
Rollerball ou du rudeball de Cobra croisés avec la décadence et l'âpreté du désert d'un
Mad Max 2, sa panoplie de costumes rapiessés aux designs charismatiques à eux seuls, Le sang des héros est une référence du B movie post nuke pas prétentieuse pour un sou, qui sait s'attacher à chaque personnage, décrire un avenir sans espoir, une motivation inextinguible pour la survie, tout en offrant une dose conséquente et gouleyante d'action avec ses superbes parties rageuses et violentes dont le summum est atteint lors de la rencontre finale contre l'équipe première réputée invincible, menée par un colosse néanderthalien mémorable.
Et ce temps décompté à coups de cailloux sur une plaque de ferraille... Rien que ça, c'est culte.
Ajoutez une excellente bande musicale sombre et tribale et une mise en scène épurée sans chichi.
Un B movie beau, mélancolique, violent et sec, une perle.
Rutger rugueux
Pas mieux que le Dré'. Je m'en veux de ne pas avoir vu ce film à l'époque où, déjà, la VHS me faisait de l'oeil au vidéo club du coin. Voilà une bien belle découverte pour un bel au-revoir à l'acteur Rutger Hauer qui nous a quitté il y a peu (avec lui, quand c'est l'Hauer, c'est l'Hauer). C'est bourrin, primaire, bien raconté (réalisé par le scénariste d'Impitoyable me dit imdb), touchant, prenant, efficace, le tout en à peine 90mn - un DC avec 10mn supplémentaires existe quelque part. La première grosse moitié qui se passe dans la désert disperse une ambiance tellurique réussie, la suite en sous-sol bien poisseux n'est pas en reste. J'ajouterais que, bien que clairement sous perf' Mad Max 3, le Bartertown du jour est crédible, avec une mention spéciale pour ce dortoir vertical sans fin qu'on croirait issu d'un film de Gilliam. Et ça joue de la musique - de l'accordéon au début, un peu de violoncelle sur la fin - pour un film illustré quasi tout le temps de percus tribales en effet galvanisantes. C'est clairement le haut du panier rayon série B post-apo, bien au-dessus de Cyborg et autre Hardware : la vision de ce monde est bien pensée, palpable, et c'est plutôt bien shooté tout ça... et Joan Chen y est magnifique.