Wave of mutilation
"The Commitment" se range du côté des innombrables incursions dans le fantastique thaï (du genre de "Scared", eFear Faith revengee ou encore "999-9999"), plus soigné visuellement que la moyenne, mais sans grand coup d'éclat pour se détacher du lot.
Une fois de plus, les origines du Mal seront à puiser dans le profond folklore thaï – bien que le dénouement est franchement torché dans ce premier long de Muntri Kong-Im. L'histoire démarre sur les rituels des copines avant qu'elles se fassent dégommer les unes après les autres par quelque force surnaturelle. Les meurtres sont assez graphiques avec quelques scènes marquantes d'automutilation très gores; même un pauvre chat innocent, seulement de passage pour occasionner le traditionnel sursaut ("Mais qu'est-ce que c'est que ce bruit ? Il y a quelqu'un ?" et MIAO le matou saute dans le cadre), laisse des vilaines griffures à son passage. En revanche, l'intrigue avance en cahotant, les filles se faisant tuer l'une après l'autre, sans que l'intrigue principale n'avance en rien…jusqu'au dernier quart d'heure attendu, où les explications sont données par un personnage et que l'héroïne n'aura plus que les larmes de son corps pour pleurer. Pourquoi il aura fallu que ce soit ses copines et non pas ELLE, qui meure reste un mystère…mollement explicité, mais sans être réellement fondé.
A noter quand même les magnifiques cinq premières minutes du film – dans un sens ironique. Toute bonne bible de l'écriture du scénario "à l'américaine" prévoit de créer une première scène "accrocheuse", un truc à vous scotcher au siège et à vous donner envie de rester jusqu'au bout, peu importe si le reste qui suivra sera jamais d'aussi bonne facture ou non. La PROMESSE de voir encore mieux donne envie d'en voir davantage. Un principe appliqué sur la plupart des grosses productions ricaines décervelées. Eh ben, là il faut dire que Muntri Kong-Im rate totalement le coche – soit on zappe direct, soit on reste pour vérifier si le restant du métrage est d'aussi piètre qualité (heureusement, la suite sera bien mieux): une fillette est entraînée à l'écart par son pauvre mec de fiancé, qui la met hors d'état de nuire, pour que ses potes puissent la violer (!) en toute tranquillité. Manque de pot, elle arrive à s'échapper de la voiture et court en crachant ses poumons d'effroi, tandis que la voiture la suit AU PAS pour la terroriser un peu. Apparition d'un fantôme, qui fait la voiture quitter la route et s'échoir contre un arbre. Vu la vitesse réduite à laquelle la voiture roulait, on s'attend une simple égratignure ou du moins le lâcher de pommes et la soudaine apparition de Cérise (celle de la pub pour une compagnie d'assurance) pour les consoler – mais NON ! Ils sont tous morts, les cons ! Et de provoquer l'hilarité générale d'un public tout sauf terrorisé…
A noter également les emprunts un peu trop évidents, dont les effets sonores du sempiternel "Ju-On / Grudge" et LA scène de douche de Hitchcock dans "Psycho", reprise de manière bien pauvrette. Way to go, Muntri Kong-Im !