La petite maison d'horreur dans la prairie
Voilà donc nos deux frères jumeaux récupérés par la toute-puissante Hollywood. On ne peut pas décourager Sam Raimi à puiser dans l'incroyable vivier de jeunes talents asiatiques pour tenter de concilier Occident et Orient; mais pourquoi donc les frères Pang?
Bien qu'à y réfléchir de près, effectivement, la qualité de travail des frères se situerait finalement au même niveau que celle des productions Ghost House Pictures (bien que j'avoue avoir une certaine affinité pour certains films des frères…).
Au vu du résultat final, "The Messengers" aurait finalement pu être réalisé par n'importe qui. La faute en revient à un scénario archi-classique, qui – après quelques prémisses prometteuses, dont une intervention enragée du type "Poltergeist", qui fait efficacement monter le trouillomètre après avoir fait exploser les tympans des spectateurs – donne carrément dans du "out ça pour ça?". Ben ouais, rien de bien neuf sous l'horizon horrifique. L'histoire tient toute entière sur un pop-corn, les personnages sont hyper mal esquissés (tous totalement inexistants, sauf la fille adolescente, que personne ne croit voir des fantômes), les producteurs ont rongé sur le budget "scripte" (comment le père peut donc savoir, que le djeunz de service s'appelle "Bobby", alors qu'ils n'ont jamais été officiellement présentés l'un à l'autre?) et le gros des effets horrifiques consiste en des gros bruits qui font peur…à cause des décibels.
A aucun moment les effets autrement plus inspirés des frères Pang n'atteignent leur véritable valeur, ni dans le traitement visuel (ultra classique, jusqu'à reproduire des effets du japonais "Ju-On"…), ni dans le montage (sûrement assuré par d'autres). Une coquille vide avec des larges emprunts à des gros classiques intouchables (ahhhh…"Les Oiseaux"…).
Allez, c'est moins pire que bon nombre d'autres films d'horreur asiatiques et américains; mais c'est sûrement là un rendez-vous manque de plus pour des réalisateurs en ballade à Hollywood.