Cousin, cousine
"3 days to forever" va remettre en selle le réalisateur et producteur Riri Riza après ses deux échecs consécutifs retentissants de son ambitieuse fresque historique "Gie" et son film pour enfants "Pour Rena". Il retrouve ainsi son acteur fétiche Nicholas Saputra pour interpréter le jeune bellâtre Suf, fumeur de joints invétéré, qui va se retrouver acoquiné à sa belle cousine Ambar pour faire la route ensemble. Le scénario est des plus simplistes, une suite de petites séquences au cours desquelles les deux jeunes gens vont se parler de choses et d'autres, refaire le monde en enquillant les pétards ou simplement observer le monde, qui les entoure. Les quelques passages à vide sont compensés par la découverte d'un pays aux paysages et coutumes largement méconnus du public occidental, mais les mises en situation sont suffisamment identifiables de partout dans le monde pour trouver les interprètes suffisamment attachants pour les suivre dans leurs pérégrinations. Et si les thèmes abordés (et la connotation sexuelle entre cousin et cousine) semblent légers aux yeux de films occidentaux plus "chocs", il ne faut pas oublier, que le film est tourné dans un pays régi par les valeurs islamistes extrêmes et une forte motion de censure; des nombreuses scènes ont d'ailleurs été coupées de la version finale et la représentation très "libérée" de l'utilisation des drogues a été durement condamné par des hauts responsables.
Ce qui n'empêche le film d'avoir su très finement capter les préoccupations d'une jeunesse (dorée) indonésienne actuelle et d'avoir su les resituer dans un pays entre modernité et fortes valeurs traditionnels (représentées par le mariage et la très belle séquence de danse sur la plage).