Du vrai, du pur, du limpide…
Avec le coeur :
ça n’a l’air de rien quand ça démarre mais on ne sait pas jusqu’où ça va aller…
Imaginez la même histoire que Le maître chinois…
Remplacez les techniques loufoques de Jackie Chan par la technique de la mante religieuse (la plus létale) et conservez la boxe de l'homme ivre pour le plaisir…
Remplacez Jackie Chan par le jeune Leung Kar-Yan en pleine force de l’âge, autant dire une bête de style, une montagne de personnalité, une déferlante d’attitudes…
Ajoutez Eddy Ko Hung (le chef des ninjas dans Duel to the death) en méchant ultime avec cheveux longs et teint pâle, doté d’une personnalité lui aussi dévastatrice, d’un sadisme électrique, d’un charisme et d’une dégaine qui tire vers le Iori de KoF (et là, je vous sens défaillir ! :)…
Saupoudrez de seconds rôles extrêmement motivés…
Parsemez subtilement d'une musique classique mais sublime et parfaitement adéquate.
Épurez le tout à l’extrême pour n’en retirer que le noyau dur, la moelle de la kung-fu comedie où Jackie a été intrônisé…
Renforcez la dramatique de manière exponentielle pour justifier une interdiction au moins de 18 ans outre atlantique….
Et vous obtenez "Thundering mantis", un pur joyau, une voûte centrale… que dis-je une sommité !
Avec du recul mais toujours avec le coeur :
Thundering Mantis est une pure séquelle bis qui déambule sur le circuit indépendant des films de kung-fu HK. C'est à dire que la réalisation ne cache pas son manque de moyens et que les acteurs ne sont pas des super stars mais plutôt des habitués des kung fus de seconde zone, des acteurs qui sont passés maîtres dans le surjeu et en abusent déraisonnablement. La première partie est une parfaite kung-fu comédie bien lourde où les grimaces et les blagues potaches s'enchaînent dans une ambiance guillerette maintes et maintes fois vue et revue, la touche bis en plus.
De même, les combats sont 100% oldschool, c.a.d. réalistes, sans artifice, ni câble, ni accélérations. Ils ne sont pas non plus extraordinairement originaux et ne peuvent être comparés avec les grandes références du oldschool. Et pourtant....
Pourquoi un tel emportement alors ??
Simplement parce que Thundering Mantis offre le scénario le plus connu du kung-fu dans une forme brute inégalable. Après la première partie comique et superbement soutenue par un trio risible voir ridicule (le vieux maître a en fait moins de 30 ans et une perruque) mais qui a l'immense atout d'y croire dur comme fer, Thundering Mantis va directement là où personne n'a osé aller avant, une fin dramatique brutale qui renverse totalement la vapeur et reste ainsi gravée dans les mémoires.
L'enthousiasme, voilà ce qui fait la différence. Tout le monde y croit dans ce film, en particulier Leung Kar Yan magistral, et cette foi transperce l'écran.
Car oui, sans s'en rendre compte, sous le principe de cette histoire ultra connue, on s'attache dans la première partie au duo d'apprentis (l'enfant et le balourd) idiots qui pavanent d'orgueil, fiers de connaître un peu de kung-fu et surjouent gaiement. Et lorsque la seconde partie arrive, il n'est plus du tout question de rigoler, et là aussi, on le sent. Les acteurs s'emportent alors. Ils sont sincères. L'enfant est de plus en plus remarquable et plein de force, Leung Kar Yan souffre visiblement puis explose d'hystérie. Eddy Ko-Hung incarne la méchanceté et le sadisme comme personne.
Au niveau des combats et une fois passé outre les défauts visuels comme les coups qui ne semblent pas toujours portés où les combattants secondaires qui gigotent derrière façon X-Or, une intensité inexplicable naît pourtant progressivement. Avant tout grâce à une maîtrise martiale sans chichi qui fait rudement plaisir, puis par un découpage d'une efficacité limpide, nerveux, compact. Là encore, aucun chichi. On y reconnait d'ailleurs le style chorégraphique de Robert Tai qui ne peut décidément pas me laisser de marbre sans pour autant que je puisse l'expliquer.
Alors oui, c'est ultra fauché et ça met du temps à atteindre son apogée, mais oui aussi et surtout, c'est un pur chef d'oeuvre et pour ma part, c'est LA kung-fu comédie avec final dramatique à son sommet.
Un film complètement fou, qui fait vraiment amateur mais très attachant.
Evidemment, la comparaison avec le premier drunken master est inévitable, avec même une boxe de l'ivrogne en prime par le jeune Wong (quel acrobate!).
Leung Kar yan, comme toujours excellent (même si très loin de son niveau dans "the victim") nous campe un personnage charismatique, et nous rappelle fortement le jeu du Jackie de la même époque. Même leur gestuelle est proche.
L'histoire, plus qu'anecdotique, et plus que classique, réussit quand même à maintenir l'intérêt en faisant grimper la tension au fur et à mesure de combats de plus en plus rageurs et violents.
Même si la réalisation est assez pitoyable (enfin on ne peut pas dire que Woo Ping s'en sortait énormément mieux à l'époque, si ce n'est qu'il abusait moins des gros plans) elle nous offre quelques scènes au montage bien fait (l'accès de rage de Leung vers la fin, la colère y est palpable...).
Les chorégraphies sont dans l'ensemble plutôt vives, parfois un peu répétitives quand même, mais c'est fait avec tellement d'énergie qu'on ne peut qu'apprécier. On a le plaisir de voir Chin dans le rôle du vieux maître, qui nous prouve une fois de plus qu'il était un excellent pratiquant, quant à Leung et Eddy Ko, ils sont bluffants comme souvent.
Le final, véritable torrent d'émotions, est apocalyptique, violent, brutal et surprenant. Difficile d'en prédire l'issue, et la fin est assez surprenante à ce titre.
Seul l'humour et le côté amateur viennent plomber ce film, qui reste un excellent divertissement rempli de combats virtuoses, avec des acteurs qu'on aime.
Bref, à voir rien que pour ce final incroyable!
Excellent film de kung fu.
Beaucoup de similitudes avec le maître chinois,mais beaucoup de défauts en plus.La plupart des personnages sont assez ridicules,le gamin est trop présent et dessert le film,quelques longueurs entre autre alterent l'efficacité du film.LEUNG Ka-Yan est le point fort du film avec les scenes de combat ou il est présent.
chef d oeuvre, leug kar yan comme toujours est a la hauteur, superbes combats et musique admirable, tres conseillé
chef d oeuvre, leung kar yan comme toujours est a la hauteur, superbes combats et musique admirable, tres conseillé
15 septembre 2002
par
yves