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2.87/5
Tokyo Decadence
les avis de Cinemasie
6 critiques: 2.29/5
vos avis
19 critiques: 2.96/5
oh un OVNI !!
Pourquoi devrais-je m'étonner à chaque fois que je vois un film japonais ; sans doute parce qu'ils osent ; ils osent des trucs qu'en France on ne serait même pas capable d'imaginer tellement ca choquerais (et serait classé X, à l'instar du Baise-moi qui a fait polémique) et ils le font avec brio. Je ne dis pas que le sujet est particulièrement attrayant mais c'est mis en scène de maniere à ce que le message passe comme il faut. Autant quand j'ai vu le film je n'ai pas vraiment aimé, mais maintenant que j'ai lu Ecstasy, de Murakami Ryu (le réalisateur du film), j'arrive mieux à comprendre l'univers dans lequel il veut nous faire plonger. Une visite underground du Japon et les décalages d'une société dont l'argent crée la décadence, avec recul des taboo sexuels, drogues qui deviennent presque un phénomène de mode chez une certaine catégorie de personnes. Autant Miike Takeshi utilise ces taboos comme catalyseurs dans ces films pour les rendre plus décalés (Visitor Q, Dead or Alive,...), autant Murakami a su en faire un sujet à part entière. L'actrice qui tient un rôle si dur se débrouille à merveille et donne sa profondeur au film ; je n'arrive pas à imaginer que ce monde éxiste vraiment, mais elle me convainc qu'il existe réellement, quelque part entre ces gens si normaux d'apparence. Encore un film sur les travers d'une société s'ennuyant qui cherche à toujours pousser plus loin et qui fait mouche.
09 juillet 2004
par
Elise
Ryu Murakami fait partie intégrante du paysage culturel japonais, avant tout en qualité d'écrivain décrivant les travers de la société japonaise avec une troublante acuité. Son roman Les bébés de la consigne automatique, vaste fresque d'anticipation à la radicalité soufflante, demeure un classique d'une valeur inestimable ; Murakami cinéaste reste à découvrir pleinement, notamment au gré de ce Tokyo Décadence en date de 1992. Le portrait singulier et étrangement contemplatif dans ses excès d'une call-girl spécialisée dans le SM, qui tente de trouver sinon un sens, au moins un équilibre dans sa vie assujettie aux perversions de ses clients. Suivant les conseils d'une diseuse de bonne aventure, elle se munit d'un diamant sensé la protéger (la topaze du titre original)...
Le film démarre, sans générique ni fondu au noir, sur une scène de bondage voyant l'héroïne à la merci d'un premier client, détaillant ses préférences en matière de sexualité avant d'ajouter les derniers accessoires nécessaires à son rituel coïtal. A l'instar du Wong Kar-Wai d'Happy Together qui démarrait son film sur une scène d'amour assez crue entre ses deux personnages, Murakami instaure dès le début l'absence de tabou avec laquelle il traite le sujet : pour parler du besoin de douleur, le cinéaste ne fera pas dans l'elliptique, mais se focalisera au contraire sur ses scènes classées X et leur ritualisation tour à tour absurde, ironique, cruelle, douloureuse. Le rythme éthéré de Tokyo Décadence se construit tout entier autour des différentes rencontres professionnelles de cette call-girl discrète, semblant bizarrement peu à sa place dans ce véritable déluge de transgressions sexuelles. Murakami ne se contente pas de dresser une sorte de bréviaire du petit sado-maso, mais s'attache à envisager plus globalement le sexe sous des angles inédits, multipliant les degrés de lecture (sociaux, conjugaux, oniriques parfois). Filmant les expériences successives dans une image léchée (sans mauvais jeu de mot), donnant à ses séquences une force hypnotique indéniable, faisant de l'imprévisibilité des clients le moteur narratif majeur de son récit.
Tokyo Décadence trouble, parvenant ainsi à son but autrement mieux que David Cronenberg et son Crash surfait. Sur des thèmes concordants (obsession maladive du corps et de ses triturations, monolithisme effrayant des relations, perversion totale des sentiments, pas forcément dans le sens négatif du terme), Murakami n'oublie jamais de faire du cinéma avant de chercher à tout prix à faire sens.
09 janvier 2003
par
Drexl
L’hôtel de la honte
Grâce à un sens du détail que peut-être seuls les écrivains possèdent, Murakami entreprend un état des lieux de la prostitution tokyoïte 35 ans après celui de Mizoguchi dans La rue de la honte. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation a bien évoluée. La loi votée dans les années 50 sur la fermeture des maisons closes semble être à l’origine de la clandestinité du plus vieux métier du monde, et après avoir poussé les filles sur le trottoir, elle les condamne désormais à opérer depuis une chambre d’hôtel transformée en QG puis à errer de chambre en chambre pour satisfaire les clients. Le monde extérieur n’est plus visible, il est menaçant, pesant, comme l’illustrent le générique de début présentant les buildings de verre du centre économique de la capitale nippone, et surtout la magnifique scène où Ai affronte la rue sous son parapluie, en accélérant le pas de peur d’y rester trop longtemps. De ce fait, les comportement sexuels semblent avoir également changé : n’étant plus contrôlés (ce n’est plus le client qui va aux putes, mais le contraire), ils s’avèrent bien plus pervers. Si l’on en croit une fille dans le film, « les japonais sont riches, mais ils n’en sont pas fiers ». Tous les fantasmes les plus tordus de soumission ou d’esclavage s’expriment donc sans limites, et paraissent interminables ; peut-être est-ce pourquoi les scènes de sexe sont si longues…
Ai subit son triste sort sans se plaindre ; elle tient le coup en se raccrochant à des repères plus traditionnels, comme cette topaze porte-bonheur, jusqu’au jour où, n’y tenant plus, elle plaque tout et, à la manière du héros de Vivre (Kurosawa, 1952), elle se jette à corps perdu dans le monde pour essayer de trouver un sens à sa vie. Cette comparaison n’est pas gratuite puisque, pendant de longues minutes, Ai se trouve dans un jardin qui pourrait très bien être celui construit par le héros de Vivre avant de mourir. C’est de ce lieu symbolique qu’elle retrouvera l’énergie de repartir du bon pied.
Tokyo Decadence est donc une ode à la vie et à l’action, magnifiquement photographiée et mise en musique par Sakamoto, qu’on ne présente plus. Les voyeurs de tous poils se régaleront, mais les autres pourront très bien se satisfaire de ce message d’espoir envoyé depuis un univers de moins en moins humain, univers qui a largement inspiré Tsukamoto pour Tokyo Fist et Bullet Ballet.
N'est pas Tsukamoto qui veut...
Ai est une call-girl spécialisée dans le sado-masochisme. Sans se résoudre à voguer éternellement dans des eaux si troubles, elle est obligée de se plier aux désirs de nantis que la richesse a plongé en même temps que le Japon dans un profond délabrement moral…
Mettre en parallèle le destin d’une jeune prostituée sado-masochiste, symbole de la fameuse décadence nippone, et le déclin moral du Japon est sans doute une bonne idée (c’est la seule…), et on ne doute pas que ce postulat qui tient sur quelque centimètres de papier pourrait faire un grand film pour peu qu’il soit traité par un cinéaste de talent. Malheureusement Murakami Ryu ne semble pas faire partie de cette catégorie et son Tokyo Decadence, voyage au bout de l’ennui s’il en est, se révèle finalement remarquable par sa propension sidérante à assommer littéralement le spectateur avec une succession (passionnante comme l’analyse sémiologique d’un Max Pécas) de scènes sado-masochistes qui ne captiveront que les voyeurs en tous genres. Le fond du film surprend par son vide sidéral tandis que la forme, académique au possible, ne sert qu’à masquer l’extrême complaisance qu’a le cinéaste à montrer et étaler sur presque deux heures le quotidien peu ragoûtant d’une hétaïre tokyoïte. Ecrivain talentueux et reconnu, Murakami Ryu semble avoir bien plus de mal avec le septième art et s’il venait à produire un nouveau film de ce niveau malgré la petite santé de la production japonaise on finira par se dire qu’au final, la décadence n’est pas toujours celle de ce que l’on croit...
Film à plusieurs facettes!
On peut voir ce film juste parce que il est penché érotique,humiliation,sm et j'en passe ou autre facette du film,montré que les gens du grand monde,cet à dire les yakuzas,hautes personalités ou n'importe qui qui en a les moyens démontre que c'est un fait souvent réel.L'actrice principal(AI) est jolie avec un corp parfait qui dés fois avec sa collègue (SAKI!)qui est vraiment trop bonne,surtout quand elle a sa péruque,rencontre toutes sortes de gens,chaque client est radicalement différent,mais on se marre presque à chaque fois.AI est une femme bien,réservé,discrète,timide,genre casual girl;elle fait se que les clients lui demande,mais on sent qu'elle n'est pas faite pour ca et que ca la choque,elle cherche une porte de sortie et vers la fin du film tout tourne là-dessus,elle doit chercher son ex pour refaire sa vie,je ne vous dit rien d'autre sur la fin.c'est un film à voir plusieurs fois pour mieux l'analyser,parce que mine de rien,il est assez profond.En gros après l'avoir vu,on ne reste pas sur des moments ou on ce dit:j'ai pas aimé la fin,pourquoi y a eu cette scène,j'ai pas trop aimé ca.Non franchement,c'est un film qui peut un peu choqué,alors pour ca,ayez le sens de l'humour et ne soyez pas choqué pour des scènes vraiment bien réussie qui retranscrit bien un des phénomènes tabou qui se passe un peu partout.
La musique nous fait ressentir les sentiments d'angoisses qu'éprouvent AI au fond d'elle,les musiques on été composé par le grand RYUICHI SAKAMOTO,celui qui a composé les musiques de "Tabou" et bien d'autres.Le réalisateur RYU MURAKAMI est celui qui a écrit le scénario de AUDITION de takashi miike qui la juste réaliser.
Je ne vais pas décrire chaque scène,ce serai enlever un peu la surprise:-)
Bon Film!!!!!!!
"Tokyo Decadence", une vision intéressante et troublante de la sphère SM.
En filmant ce tabou qui est encore et toujours d'actualité (et peut-être même plus en Occident qu'en Asie), MURAKAMI Ryu nous restitue une critique franche et sans détours de cet univers méconnu, dont nous en avons souvent une idée fausse ou caricaturale. Les performances de l'actrice NIKAIDO Miho et la très bonne BO parachèvent le tout. Bref, un bon film !
un film imparfait mais....
qu'il faut voir pour la poésie qu'il dégage dans certaines scènes !
Le côté provocateur n'est pas malsain, il est au service d'un message...et c'est peut-être là la principale faiblesse du film: son message . Il est clair, simple et même un peu trop simple, on attendait un peu plus de profondeur de la part de Ryu Murakami, écrivain de renom.
En définitive, de l'emotion, mais une critique de la société nipponne qui n'est pas bouleversante....
13 octobre 2004
par
a woo
Paradoxe.
Est-ce qu'un film peut en cacher un autre ? Est-ce qu'un film pourvu d'un titre racoleur et d'une jaquette racoleuse, réalisé par Murakami Ryu, peut avoir des qualités au-delà de ce qu'on peut espérer d'un film réalisé par Murakami Ryu ? Est-ce que "Tokyo Decadence", donc, n'est qu'un assemblage de vulgaires scènes sado-masochistes ou est-ce bel et bien du cinéma ?
Mais comment le savoir, finalement, si on s'en arrête à l'image racoleuse que le film délivre ?
C'est pour ça qu'il faut le voir. Il faut voir "Tokyo Decadence". Mais est-ce qu'en le regardant, on va vraiment voir ce qu'est "Tokyo Decadence" ? C'est-à-dire voir ce qu'il n'est pas, ou plutôt ce qu'il y transparait au travers ; sa fache cachée, dira t-on.
Car "Tokyo Decadence", si racoleur soit-il, si sale et écoeurant soit-il, si Murakami Ryu soit-il, donc, accouche tout de même de scènes parmi les plus belles du cinéma des années 90.
Là est le paradoxe.
Mais c'est en cela que réside d'ailleurs tout l'intérêt - et la force - du cinéma de Murakami Ryu : dans cette aptitude à doser efficacement ses effets pour les rendre aussi bien imperceptibles - car implicites - qu'éclatants.
Lorsque Miike Takashi réalise "Audition", dont l'histoire est basée sur un roman de Murakami Ryu, on retrouve cette aptitude, le film ayant pour qualité première de ne se révéler qu'au dernier tiers, ce qui a pour conséquence de faire éclater l'unité mise en place.
Plus clairement, il faut déceler l'intérêt et l'efficacité de cet effet par rapport à un produit du même genre qui dispose d'une unité fixe, d'une constante dans sa violence démonstrative.
Encore plus clairement, il faut constater qu'un film parait beaucoup plus violent quand il a été calme dans ses deux premiers tiers que s'il avait été violent dès le départ.
Pour en revenir à "Tokyo Decadence", cette aptitude n'est pas utilisée à un pôle du film mais se retrouve distillée dans la narration, ce qui rend l'effet beaucoup plus difficile à cerner que dans le film de Miike.
Maintenant, concrètement, les plus belles scènes de cinéma contenues dans "Tokyo Decadence", quelles sont-elles ?
La première intervient après plus d'une demi-heure. L'héroïne du film, nommée Ai, et interprétée par Nikaido Miho, sort de l'hôtel où elle dut satisfaire les exigeances de son client (on passera les détails). Il fait nuit, il pleut, elle ouvre son parapluie et marche très rapidement dans la rue en direction d'un taxi (comme le suggère la scène suivante, après éllipse, où elle se trouve à l'intérieur du taxi). La caméra effectue un travelling latéral pour suivre l'actrice, la dépassant quelques fois ou se faisant dépasser, ce qui amplifie les mouvements de Nikaido Miho à l'intérieur du cadre (le cadrage étant, quand à lui, légèrement penché vers la gauche). De chaque côtés de l'actrice se trouvent des balises d'un rouge éclatant, tranchant avec la prédominance d'un bleu plutôt sombre - dut au contexte quasi-nocturne de la scène.
Un panoramique de quelques secondes montrant un gratte-ciel qui semble fixer Nikaido Miho, vient s'insérer dans le montage. Et puis c'est tout. Ou presque, puisqu'il faut ajouter à cela, la musique de Sakamoto Ryuichi, qui finit de donner à cette scène une dimension cinématographique incommensurable.
On retiendra également les dernières scènes du film, flirtant avec le surréalisme. Parmi elles, la vision d'un homme dansant dans un jardin publique, un panoramique nous faisant peu à peu découvrir d'autres personnages, dont un homme tenant un téléviseur allumé.
Ces scènes représentent un intérêt certain, puisqu'elles font de "Tokyo Decadence" autre chose que de la littérature érotique transposée sur pellicule.
Et tout comme pour l'exemple de "Audition" concernant la violence, ne serait-on pas tenté de dire qu'un film parait cinématographiquement meilleur quand il n'est vraiment cinématographique qu'en partie et non tout du long ?
Splendeurs et decadence....
Etrange et doux... Cet emblématique écrivain a reussi retranscrire tant bien que mal un univers glauque et emouvant.
Tous est merveilleusement réalisé, sauf peut etre la fin un peu glauque et trop bizarre... - Toppazu -
Surprenant!
J’avoue avoir mis avec difficultés une note à ce film. Il est vrai quand je l’ai acheté je ne m’attendais pas du tout à cela : l’histoire est donc celle de Aï, jeune call girl qui se soumet aux désirs extravagants de ses clients plus dégénérés les uns que les autres mais qui parallèlement est à la recherche éperdue du bonheur. Alors je pensais justement que ce film se basait principalement sur cette quête mais au final il n’en ait rien. En effet, on assiste en grande partie du film à un enchaînement de scènes « érotiques » (bien que le terme ne convienne pas vraiment) dans lesquelles cette jeune fille se soumet à des pratiques sadomasochistes (je précise au passage que les scènes ne sont pas énormément choquantes puisque l’on a pas affaire à du SM pur et dur avec bondage et actes extrêmes etc…mais on voit tout de même à un moment un acte urophile donc ce film ne peut être conseillé à tout le monde mais on s’en doute rien qu’en lisant l’histoire !) auxquelles elle se livre sans grande volonté mais sans refus non plus. Puis soudainement elle se décide à aller retrouver celui qu’elle a aimé et qu’elle aime toujours (un dénommé sako il me semble) ; elle déambule donc dans les rues en l’appelant désespérément mais il n’apparaît pas. Elle fait ensuite la rencontre d’une cantatrice apparemment folle et puis plus rien ! On la retrouve plus tard dans les toilettes de ce qui semble être un hôtel et on devine donc que sa tentative a échoué et qu’elle reprend son travail de call girl. Je dois avouer que c’est ceci qui m’a un peu dérangée dans le film, le changement de genre, de lieu etc désempare mais je pense que TOKYO DECADENCE est un film à voir (peut-être pas à revoir) et de plus il permet une fois encore de méditer sur la souffrance de solitude très présente dans le film (comme dans la civilisation japonaise) car on se prend d’affection pour cette jeune femme si réservée et si innocente qui veut connaître le bonheur mais qui malheureusement n’y parvient pas.