Xavier Chanoine | 3 | Solide et d'une grande légèreté |
Joyeux anniversaire Torajiro! Et de vingt opus, vingt bougies qui ne semblent pas réellement vieillir Yamada Yoji et son acolyte Atsumi Kiyoshi fidèl depuis les débuts, livrant tout deux tout ce que l'on attend d'un divertissement social de bonne facture. Comme chaque épisode, la recette ne change pas et c'est avec un plaisir non dissimulé que l'on retrouve un Torajiro des grands jours. En rentrant de ses éternels vagabondages a travers le Japon, Tora se voit refuser l'entrée de sa propre demeure par un grand gus perché sur l'entrée, repoussant inexorablement chaque vendeur au porte-à-porte. Tora faisant partie de ces vendeurs mobiles, passant le plus clair de son temps à venter les mérites de ses produits avec une énergie communicante, l'embrouille éclate logiquement, avant que celui-ci apprenne que cette perche vit en fait momentanément dans son auberge familiale car son appartement est une vraie porcherie. En sentant qu'il est de trop, M. Watt (surnommé ainsi car travaillant dans l'électricité) décide de trouver une autre demeure, avant que Torajiro le rejoigne pour s'excuser et de revenir ivre mort le soir même. Avec cette nouvelle amitié naissante, Torajiro s'aperçoit que M. Watt est attiré par la jeune serveuse d'un bar-restaurant situé non loin d'ici. Il décide donc d'être son conseiller en séduction, puisque ce géant -timide- est aussi à l'aise en amour qu'une vache sur la banquise. Et ce nouvel opus nommé littéralement Tora joue au Cupidon est un petit délice d'humour et de burlesque, la bagarre d'entrée, les conseils de Torajiro pour M. Watt expliquant pas à pas une situation typique qui peut arriver lors d'un rencard (une merveille signée Atsumi Kiyoshi au sommet de sa forme), les faux pas évidents de ce dernier lors du fameux rencard en question, et cette poussière d'émotion dramatique qui fait aussi la force de la série est amorcée dès le dernier tiers du film, en fait, lorsque Torajiro débarque chez la soeur de M. Watt. On retrouve la musique option "violon" lorsque la situation s'assombrit ou lorsque Torajiro, lui aussi, rate le coche dans une relation amoureuse potentielle. Cet opus revient donc aux sources de la série, délaissant les messages d'éducation sur toute la ligne, s'orientant davantage vers des procédés du film romantique que l'on appréciait aux premiers jours de la saga, ce même sentiment de légèreté planante et de solidité scénaristique. La mise en scène reste toujours banale mais passe évidemment au second plan. Du concentré de plaisir.