Ca m'en touche une...
J'aime bien ce réalisateur parce qu'il m'accompagne gentiment depuis sa filmographie. C'est mon 3ième seulement, après Xiao Wu et The Word, mais sa présence récurrente rassure. Y'en a des comme ça. C'est toujours aussi ennuyeux à mon sens, mais sur la forme c'est plaisant et les parties "genre" sont plutôt pas mal, faut avouer. Rares, mais sympas. Zhangke glisse des bouts de films dans le film (Exiled, Green Snake...) comme un Assayas saluait les folies HK dans Irma Vep. C'est étrange. Déjà dans Xiao Wu, de mémoire il citait The Killer de JW via un morceau de sa bande-son. J'ai toujours trouvé le ciné mainland bizarre. Comme s'il ne s'autorisait que très difficilement à rêver, à s'évader. L'effort est plus que louable, la pensée de la révolte camusienne est bien là - c'est du ciné, pas nuit debout, mais tout de même -, et l'on voit bien que le poids de la culpabilité, inculquée là-bas comme ici, écrase davantage les individus que les hiérarchies.
Le concept du film à sketch casse la narration et la démonstration me paraît un poil trop lourde. Ca commence comme un Johnnie To shooté par Ken Loach, puis ça bascule chez Leo Carax, puis on retrouve bien le mec de the Word. C'est cool, j'adhère d'autant plus au discours que la lutte des classes reprend de plus belle en France, mais que la dimension morale passe aussi pesamment devant celle du divertissement reste dommage. Un film d'1h20 mieux écrit consacré au seul premier sketch, de loin le meilleur, m'aurait laaaargement suffit. Il faut dire aussi que depuis le très bon Black Coal est passé par là.
